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Corée du Sud - 1982-1983: L'explosion de la corruption

Publié le 13/09/2020

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« file:///F/Lycée/1/450726.txt[13/09/2020 23:43:52]Corée du Sud 1982-1983 L'explosion de la corruption Les scandales qui se sont succédé en 1982 à Séoul ont miné la légitimité du régime de Chon Doo Hwan et révélé l'échec de la lutte contre la corruption.

Avec la lutte contre la "psychologie inflationniste" et l'irresponsabilité civile, celle-ci constituait pourtant un des trois objectifs que Chon s'était assignés en janvier.

Le scandale le plus grave a éclaté en mai 1982: il éta it lié aux mécanismes de financement propres à la Corée.

L'extrême centralisation financière et l e rationnement du crédit ont en effet développé un marché parallèle privé: 25% de la masse monétaire circule dans ce circuit de crédit officieux où toutes les opérations reposent sur la confiance.

Mme Chang Yong Ja et son mari, Lee Chol Hi (un ancien responsable de la KCIA, l'agence sud-coréenne de contre-espionnage) avaient reçu environ 366 millions de dollars e n billets à ordre de six compagnies qui avaient pu obtenir des prêts par l'intermédiaire du couple.

En principe, les emprunteurs émettent des traites valant deux ou trois fois la valeur des prêts comme garantie. Selon un accord tacite, ces billets sont conservés jusqu'au remboursement des prêts, sauf si l'emprunt eur est défaillant.

Or l'émission excessive de traites et leur acceptation par des banques avant rembourse ment ont mené en mai deux grandes compagnies à la faillite.

Le président Chon a été to uché par cette affaire: la soeur de Chang était mariée au général en retraite Lee Kyu Kwang, un oncle de la fem me de Chon.

Et Chang aurait usé de ses liens familiaux pour forcer les banques (en partie contrôlées par le gouvernement) à acheter des traites.

La volonté du gouvernement d'étouffer cette affaire, en la prés entant comme un simple cas de violation de la loi sur les changes, a aggravé un mécontentement déjà important.

Et le régime en a été ébranlé: Chon a remplacé la moitié des vingt-deux membres du gouvernement a vant de nommer en juin un nouveau Premier ministre, Kim Sang Hgup, recteur de l'université de C orée.

Les ministres des Finances et de la Justice ont également été remplacés.

La rumeur faisant état d'un détournement de fonds de Chang pour financer le parti gouvernemental a en outre amené à la destit ution du secrétaire général du Parti de la justice et de la démocratie.

Au total, trente-deux personnes ont é té condamnées par le tribunal de Séoul pour fraude, corruption et violation des mesures légales sur le contrôle des changes et le marché financier à court terme.

Ces affaires n'ont pas été la seule source d'inquiétude du gouv ernement: l'affrontement avec les Églises chrétiennes, principal lieu de résistance organisée à la ré pression, est en effet devenu inévitable.

En mars 1982, le centre culturel américain de Pusan a été incendié p our manifester contre le soutien des États- Unis au gouvernement.

L'Église y a été mêlée indirectemen t car un des responsables s'était réfugié chez un prêtre.

Le régime a alors orchestré une campagne de presse c ontre les Églises, présentées comme des secteurs d'opposition violente.

Elles y ont répondu par le truchement d'une contre-campagne d'information dénonçant l'absence de libertés, la répression politique, l'emploi de la torture, la surveillance policière.

L'impact de ces critiques a largement dépassé la pop ulation chrétienne (un quart des Coréens) et a incontestablement surpris le gouvernement.

Chon n'a en fait pas mieux réussi que son prédécesseur Park, qu 'il critiquait présomptueusement pour avoir établi un "ordre dictatorial et corrompu"! La répression est ainsi toujours aussi dure: deux condamnations à mort, deux emprisonnements à vie ont été pro noncés et le père Choi a été condamné à trois ans de prison en juin après l'affaire de Pusan (qui a fait, il est vrai, un mort et trois blessés coréens).

Toujours en juin, Kim Young Sam, ancien responsable du Parti démocrat ique, était quant à lui assigné à résidence pour avoir demandé "plus de démocratie"...

Tout en subissant la crise internationale, l'économie coréenne s'e st cependant bien comportée en 1982: en termes réels, le PNB a augmenté de 5% à 6% en dépit du ra lentissement de la croissance des exportations (1,3%), dont la compétitivité a été menacé e par les mouvements de change.

Le won a certes perdu environ 7% par rapport au dollar.

Mais sa force n'a pas emp êché une surévaluation de la monnaie coréenne par rapport aux autres devises, notamment le yen et le mark.

La croissance a surtout été obtenue par élévation des investissements: la formation de capital fixe a augmenté de 14%, grâce notamment aux investissements publics (infrastructure, construction).

Le déficit de la balance des transactions courantes est passé de 4,6 milliards de dollars en 1981 à quelque 2,5 milliards en 1982.

Cela. »

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