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Considérez-vous comme légitime le statut que notre société de communication accorde aux vedettes ou autres poeple ?

Publié le 09/12/2021

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« Le développement considérable des médias, et surtout du premier d'entre eux : la télévision, a produit certainsbouleversements dans la vie culturelle des individus ; ainsi assistons-nous, depuis quelques années, à uneétonnante progression de ce que l'on pourrait appeler le « vedettariat ».

Qu'est-ce qu'une vedette ? ou, comme ondit souvent, préférant une fois encore le mot anglais, une « star » ? Qui sont ces étoiles ? Quel est dans notresociété leur « statut » ? Est-il « légitime » ? Une « vedette », c'est d'abord une personnalité que le public envie(pas de vedette sans public, en effet), car elle représente d'abord le rêve, ensuite la réussite, et une réussite jugéeaccessible à chacun, d'où le culte qu'on leur rend parfois : c'est en tout cas la thèse de Jean Cazeneuve dans LaVie dans la société moderne, 1982.

Le propre de la vedette, selon notre auteur, c'est d'être un interprète plus qu'unauthentique créateur, qui ne se spécialise dans aucune discipline précise et qui semble tout devoir à la chance.Nous vérifierons d'abord le bien-fondé des affirmations de J.

Cazeneuve, et verrons que ce phénomène n'estd'ailleurs pas si récent.

Mais cette transformation de toute activité en « spectacle » n'est-elle pas le propre detoute la société d'aujourd'hui ? Un créateur même peut-il y échapper ? Qui plus est, quel homme public peut sedispenser d'être une « star » s'il veut réussir dans sa carrière ?Il suffit, en effet, de regarder n'importe quelle émission de télévision pour se rendre compte que nous vivons une èretrès favorable aux « vedettes ».

Est-ce si nouveau ? Le mot, en tout cas, ne l'est guère.

Le phénomène paraîts'être développé considérablement au xxe siècle suivant en cela l'essor des images.

Pourrait-on, pour les époquesantérieures, parler de « vedettes » ? En forçant le sens, on pourrait affirmer que certains héros de l'antiquitégrecque, par exemple, étaient des « vedettes », tels Hercule ou Thésée, autant qu'on puisse le savoir...

Mais aumoins, eux étaient-ils des « héros », et il semble qu'ils méritassent leur statut ! Beaucoup plus tard, certainsacteurs, certaines actrices, du xviie, du XVIIIe et XIXe siècles surtout, furent aussi des « vedettes » - AdrienneLecouvreur, Talma, Rachel beaucoup plus tard.

Mais furent-ils des mythes ? Il semble que ce soit le cinématographequi ait lancé toute une nouvelle mythologie, le cinéma muet d'abord, avec ses créature sublimes auxquelles lesilence ajoutait du mystère, de la distance, comme ces » vamps » nordiques, Greta Garbo, et d'autres.

Un peu plustard, Hollywood en fabrique de grandes quantités et, triomphe suprême, c'est une « star », Rita Hayworth, dontl'effigie accompagne la première bombe atomique (expérimentale) qui explose à Bikini...

Les vedettes alors paraissentacquérir le statut qu'elles ont désormais : créatures de rêves donc, actrices ou acteurs d'un certain talent, d'unebeauté encore moins incertaine, elles acquièrent une notoriété que toute analyse objective prouveradisproportionnée par rapport à leurs qualités réelles.

Cela s'appelle peut-être le charme, le magnétisme, ou - plusprosaïquement - une opération publicitaire bien réglée...En effet, pas de star » sans publicité : cela se lance comme un produit de consommation désormais, comme unesavonnette ; mais le « produit » efface ses producteurs, ses concepteurs.

Le public ne retient de Garbo que levisage, sublime, et oublie ses architectes - les grands metteurs en scène que furent Rouben Mamoulian (La ReineChristine), George Cukor (La Dame aux camélias) ou Ernest Lubitsch (Ninotschka), comme plus tard on oubliera Josefvon Sternberg, le génial inventeur de Marlene Dietrich.

Galatée éclipse Pygmalion, tel est son destin...

La vedetteest donc une créature propulsée sur un marché « demandeur ».

Demandeur de quoi ? de rêve, de poésie, d'oubli...Un marché demandeur d'évasion.

D'où ces figures divines surgies des nuits obscures des cinémas, embellies par legénie des directeurs de la photographie, ces héros condamnés à l'anonymat le plus complet...

Mais qui prétendraque même Marylin Monroe avait un talent vraiment égal à sa célébrité ?Si l'on s'en tient ainsi à une étroite, mais exacte comptabilité (si tant est que ce soit possible), ces vedettes n'ontpas le statut qu'elles méritent : c'est pure et simple usurpation, et — il y a quelques années, un savant comme JeanRostand n'avait peut-être pas tout a tait ton de s'indigner, comparant le tapage fait autour de ces célèbres déessesel le silence, la solitude, parfois pire, qui est celle du cher-¦ heur, essayant tant bien que mal de sauver quelquesvies humaines avec quelques subventions mesurées de l'État et deux ou trois bouts de ficelles...

La « gloire » desvedettes n'est certes pas, à ce compte, légitime ; sauf, bien sûr, à prouver que ces hommes et ces femmes déifiésde leur vivant ont peut-être parfois, bien involontairement, contribué à sauver, eux aussi, quelques êtres vivants dela misère morale par exemple, voire du suicide, parce qu'ils avaient vu sur un écran briller le visage ébloui d'une deces stars de néon ? Qui peut savoir exactement le rôle de ces saltimbanques devenus dieux...Car on ne naît pas vedette, on le devient : d'où l'identification plus facile du public.

La vedette, au départ, est «comme nous ».

Pire que nous, même, c'est encore mieux : une enfance malheureuse, une mère alcoolique, un pèreabsent, quelques viols subis, la fameuse éducation de la rue, et beaucoup de chance pour arriver au sommet de lagloire, voilà qui peut nous consoler de rater notre vie : pas besoin de bac, au contraire, pour devenir vedette i.

esérail même plutôt une gêne), pas besoin de diplôme, il suffit d'espérer el de croire en son étoile.

Un jour, vouschantez dans votre salle de bain ; un frère Marouani vous entend, et vous êtes clans les dix premiers du Top 50.Vous devenez ainsi milliardaire ; mais le bon public ne vous en veut pas : comme lui vous avez connu la misère, etvous pouvez même chanter pour l'Ethiopie pour redorer votre image...

Et puis, parfois les vedettes sontmalheureuses, elles finissent comme le grand-père de tout le monde, avec la maladie d'Alzheimer (Rita Hayworth) oupar le suicide, comme Marylin...

Voilà qui ramené aux réalités et Tes rend plus humaines.

Elles sont comme nous,tout de même, elles meurent - mais elles auront fréquenté les grands de ce monde - l'Aga Khan ou John Kennedy...En effet, la vedette a accès à d'autres univers, toutes les portes lui sont ouvertes et, comme le dit Cazeneuve, ellen'a pas de spécialité : un chanteur devient acteur sans problème (puisque "ça" ne s'apprend pas, dit-on), mêmeJohnny Hallyday s y essaie (avec un succès mitigé semble-t-il) ; un acteur peut aussi devenir chanteur ("ça" nes'apprend pas davantage).

Même les « sportifs » empiètent le territoire des autres : seule condition pour qu'euxaussi deviennent « vedettes » à part entière...

Le grand nageur Johnny Weissmuller ne devint une vraie vedettequ'en devenant Tarzan au cinéma ; Yannick Noah s'essaie à la chanson (?) avant probablement de « faire >¦l'acteur (c'est si facile).

Ce n'est certes pas très « légitime » ; on peut même comprendre l'agacement (légitime lui)de certains vrais comédiens ou chanteurs, qui ont appris leur métier, et qui se voient doubler sur le fil par de jeunesfreluquets qui n'ont que leur titre de " vedette " comme laissez-passer (parfois d'ailleurs ils finissent par apprendreleur métier de façon remarquable).

En revanche, peu de chanteurs ou acteurs-vedettes finissent sportifs : si telle «. »

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