Conseils pratiques (méthodologie pour la dissertation en économie)

SE PRÉPARER COMME LE SPORTIF AVANT LA COMPÉTITION

Se préparer psychiquement et physiquement

Une épreuve qui est à l'esprit ce que la compétition est au corps Trop souvent, la dissertation est perçue de façon trop technique ou comme un exercice abstrait et intemporel. Il faut, surtout pour une épreuve de quatre heures, le jour du Baccalauréat, tenir compte de tous les détails pratiques. Si c’est l’intendance qui fait gagner les guerres, on ne saurait, aborder une épreuve qui est à l’esprit ce que la compétition sportive est au corps sans un minimum d’organisation matérielle et psychique. Comme pour le sportif, c’est avant. l'épreuve que se joue l’essentiel du sort qui sera le sien lors de la compétition. S’entraîner, veiller à arriver en pleine possession de ses moyens est indispensable. On ne répétera jamais assez qu’il ne faut pas de révisions au dernier moment, pas de repas frugal ou trop copieux. Disposer de quelques instruments de travail est une précaution de base, il faut avoir notamment une calculatrice,des feutres fluorescents pour « surligner » les documents, des stylos de diverses couleurs (en état de marche) pour préparer les phases de son travail au brouillon. Quelques morceaux de sucre ou des aliments énergétiques compacts sont plus utiles que le dernier taille-crayon gadget.

Maîtriser l'angoisse

Quand le candidat inquiet et brouillon, tenaillé par l’angoisse, se lance tête baissée sur l’obstacle à franchir sans lire attentivement le sujet, sans prendre le temps suffisant pour faire un plan détaillé, bref, sans respecter un minimum d’organisation rationnelle, ses chances de succès ont déjà fortement diminué. Il faut se préparer psychiquement à consacrer un temps suffisant à la lecture du libellé du sujet, en- ayant la force morale de ne pas lire les documents avant d’avoir bien repéré les mots clés, analysé la question posée et même anticipé sur les problématiques possibles. Dans le cas où le libellé fait explicitement référence à l’usage des documents, la problématique devra être élaboré après une lecture des documents dont le contenu doit alors impérativement être utilisé (voir p. 29). Il ne faut pas non plus se mettre à recopier d’emblée des bribes de documents; ce serait encourir le risque de la paraphrase tant reprochée aux candidats par les correcteurs, las de relire des copies tissées selon les mêmes canevas approximatifs. Il vaut mieux adopter la devise : « Si agir rassure, réfléchir est plus sûr. » Conclusion : il faut se convaincre d’abord de sa compétence et donner priorité à la réflexion avant toute rédaction intempestive. Pour savoir écrire, il faut d’abord savoir poser son stylo. Le sportif, pour gagner, doit être attentif à son moral; il en est de même du candidat à une épreuve intellectuelle.

Pour être sûr de soi, préparer ses connaissances

Les bases de toute réussite et les fondements rationnels de la confiance sont d’abord une bonne préparation. Le Bac B se joue essentiellement sur une épreuve : c’est l’année scolaire tout entière qui doit être consacrée à la préparation rigoureuse et planifiée de l’épreuve de Sciences économiques et sociales; le champion qui s’entraîne en salle tout l’hiver pour, l’été venu, avoir à sa disposition un corps prêt à réaliser ses meilleures performances n’agit pas autrement...

Exercer son attention et être actif pendant l'année

Le premier des efforts est d’être concentré et attentif en classe, en prenant des notes et en étant actif. L’élève qui participe oralement saura mieux préparer et conclure la discussion de l’épreuve de dissertation ennuyeux et inefficace du fait de lacunes innombrables. Une prise de notes judicieuse rendra aisément assimilable la matière du sujet.

Programmer ses révisions

Il est nécessaire de bien doser ses révisions en évitant de tout reporter au dernier moment. Cela suppose d’avoir, pour chaque semaine, un planning de travail dans chaque matière. Pour l’économie par exemple, il faut diviser le nombre des thèmes (15) par le nombre de semaines qui sépare de l’examen pour trouver le temps qu’il est juste de consacrer à chacun.

■ Il faut, indépendamment de ses notes de cours, disposer d’un document de travail où sur chaque thème sont consignés : les fiches de vocabulaire, les outils méthodologiques nécessaires et aussi les repères théoriques. Pour cela, il faut disposer d’ouvrages de travail de base, en particulier- des dictionnaires pour le vocabulaire et pour les repères théoriques. Ces ouvrages doivent servir à lire les documents et doivent être consultés sur chaque thème du programme. La prise de note personnelle permet ensuite de réviser rapidement;,en effet, on comprend mieux ce que l’on a écrit soi-même. Écrire, c’est aussi voir et réfléchir, donc retenir !

■ Se donner un programme de lecture est nécessaire car, pour bien écrire, il faut avoir l’habitude de la chose écrite. Le style, l’orthographe, les citations fécondes ne s’acquièrent qu’en passant du temps à lire des ouvrages. Ces lectures seront plus fécondes si parallèlement une fiche de lecture prépare au commentaire de documents. Le simple effort qui consiste, après chaque chapitre, à résumer en quelques phrases ce qui a été lu, prépare à la dissertation.

Cette proposition de répartition du temps lorsque l’on dispose de quatre heures pour réaliser une dissertation est indicative. La nature des documents, la difficulté d’élaboration d’une problématique, peuvent' exiger une réflexion plus longue. Inversement, lorsque le candidat est assez lent pour rédiger, il devra commencer plus tôt la phase d’écriture. Mais cette lenteur engendre des risques notables pour la qualité du plan! De plus, comme la durée de l’épreuve ne permet pas de tout rédiger au brouillon, il est indispensable, lors de la mise au net, de retourner au brouillon pour reprendre telle ou telle idée délicate. Les transitions nécessitent souvent un passage par le brouillon qui. évite ratures et rédactions approximatives.

Le rôle et la place des opinions personnelles

La dissertation n’est pas affaire d’opinion. Il ne faut pas pour autant refuser de choisir une problématique personnelle. Critiquer une théorie, montrer l'intérêt d une approche ce n est pas déroger aux règles de la dissertation. Au contraire, le correcteur préférera une copie qui montre un certain intérêt pour les faits traités. Il est donc possible sinon souhaitable de s’impliquer. Mais toute affirmation non démontrée, tout rejet d’une théorie non argumenté sera une faute. Le sujet et le tempérament de celui qui écrit dicte la part de sa personnalité que l’on va révéler dans la dissertation. Nul besoin d’utiliser le « je », les « selon moi » pour personnaliser votre approche. Le « nous », si prisé du monarque ou des personnes s’identifiant a un parti ou un clan, est a proscrire. En effet, ni la majesté du « nous » royal, ni l’expression collective ne s’adaptent au statut du candidat. Celui-ci affronte une épreuve individuelle : a ce titre, il ne représente que lui-même. Il faut toujours conclure fermement et choisir les arguments les mieux adaptés a la réalité et a la question posée. Ne pas utiliser le « je », le « moi » est vivement conseillé mais il n’est pas moins déconseillé de tergiverser, de rester dans le flou!