Conscience, inconscient et identité personnelle
Publié le 28/02/2022
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«
Chapitre 1 : Conscience, inconscient et identité
personnelle
Introduction
• La conscience peut être de prime abord définie comme la faculté qui permet à l’Homme de se
saisir comme être au monde, d’avoir conscience de ce qui l’entoure .
On parle alors ici de conscience
immédiate .
• Notons par ailleurs que la conscience est la condition de possibilité de toute réflexivité .
Autrement
dit, elle est ce quelque chose qui nous permet de revenir sur ce dont nous avons conscience, ce qui se
donne à nous.
En bref, grâce à cette dernière lorsque j’agis, je me sais agir, lorsque je sens, je me sais sentir.
D’où l’étymologie de ce vocable cum scientia = « le savoir qui accompagne nos actions ».
On parle alors de
conscience réfléchie .
Soulignons que cette capacité de dédoublement, que ce geste qui consiste à faire
retour sur soi, semble être le propre de l’Homme (c’est-à-dire que les animaux quant à eux vivent dans
l’immédiat).
• À l’issue de ce que nous venons de voir, il semblerait qu’il faille admettre quelque chose comme
une corrélation intime entre la connaissance de soi et la conscience.
C’est elle [la conscience] qui me
permet de me saisir comme un être identique à moi-même, et ce en dépits des changements engendrés
par le temps.
N’est-ce pas là ce qui fait dire à Locke (philosophe du XVII ème
siècle) : « L’identité personnelle
s’étend aussi loin que cette conscience peut atteindre toute action ou pensée passée.
» .
• Suis-je vraiment ce que j’ai conscience d’être ? Cela n’est pas si sûr.
D’une part, comme ne manque
pas de nous le rappeler Spinoza, la conscience est toujours partielle, incomplète ; c’est-à-dire qu’elle laisse
dans l’ombre les causes qui nous déterminent.
Par ailleurs, elle peut se faire des illusions sur elle-même.
Comment être objectif lorsqu’il en va de mon être ? Je suis à la fois juge et parti.
Notre problème reste
alors sans réponse.
Qu’est-ce qui fait que je suis moi ? Comment articuler conscience et connaissance de
soi ? Le moi existe-il vraiment ?
I.
La conception cartésienne du moi
a) Le projet cartésien ou le sens du doute cartésien
• Descartes est un philosophe du XVII ème
siècle, auteur des Méditations métaphysiques .
La
métaphysique se confond avec ce geste de la pensée qui s’emploie à prendre pour objet les objets non
empiriquement constatables (ex : Dieu et l’âme sont des objets métaphysiques).
La méditation quant à elle,
renvoie à une expérience de pensée qui consiste à se retirer en notre for intérieur afin de libérer l’esprit du
corps .
Descartes se faisant alors esprit pur, il entreprend l’inventaire de ses idées et répond aux questions
suivantes : « Moi qui veut connaître toute la vérité, qui suis-je ? » , « Qu’est-ce qui me garantit que ce que je
considère vrai est vrai ? » .
• Descartes fait alors l’expérience d’une déception profonde.
Il prend conscience que ce qu’il a
jusqu’ici considéré comme certain est incertain, que les enseignements qu’il a reçu de par ses parents, ses
maîtres etc ne sont que préjugés .
Il faut entendre par là donner son assentiment à une idée avant d’avoir
jugé .
En bref, il réalise qu’à l’instar d’un enfant, il s’est contenté de recevoir passivement des informations.
L’enfance pour Descartes n’est pas une simple tranche d’âge, elle est un état d’esprit, celui du sommeil de la
faculté de juger.
C’est pourquoi elle peut persister à l’âge adulte.
Tout le projet de notre philosophe consiste
précisément à faire fi de cet état d’esprit.
C’est-à-dire à se réapproprier sa faculté de juger.
• À cet effet, Descartes va recourir au doute.
C’est ce dernier qui lui permet de rebâtir l’édifice de la
connaissance, d’établir une science certaine.
Reste à déterminer le sens du doute sous la plume de notre.
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