Conjoncture : mines et métaux (2005-2006)
Publié le 09/09/2020
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Conjoncture: mines et métaux (2005-2006)
L'année 2005 et le début 2006 ont vu les cours des mines et métaux se hisser à
des sommets qui n'avaient pas été atteints depuis des décennies, voire, pour
certains, depuis le début de leur cotation.
Cela n'a pas pour autant découragé
la demande mondiale, toujours soutenue par la Chine et, dans une moindre mesure,
par d'autres pays émergents comme l'Inde.
La production minière et de métal
raffiné peine, en effet, à lui répondre ainsi que l'atteste le faible niveau de
stocks de réserve à travers le monde.
Phénomène nouveau et d'importance, ces
marchés ont suscité l'intérêt des fonds d'investissements, qui considèrent les
métaux comme une nouvelle classe d'actifs, en raison du potentiel de hausse dû
au sous-investissement dans ce secteur durant des années.
Cette tendance
haussière s'en trouve amplifiée par spéculation, accentuant la volatilité des
cours.
Nouvelle flambée des cours
Parmi les six métaux non ferreux, cuivre et zinc se distinguent.
Le « métal
rouge » a affiché en 2005 un cours moyen au comptant sur le London Metal
Exchange (LME) de 3 684 dollars la tonne, soit 34,9 % de plus qu'en 2004.
Entre
janvier et mai 2006, il a progressé de 80 %, flirtant avec les 9 000 dollars la
tonne, un niveau jamais atteint depuis sa cotation officielle en 1877.
Pourtant,
les besoins mondiaux ont marqué le pas, diminuant à 16,45 millions de tonnes
[Mt] (– 1,4 %), mais le marché affichait encore un déficit de 122 000 tonnes,
les extractions minières progressant à 14,98 Mt (+ 3,1 %) et la production de
métal raffiné à 16,33 Mt (+ 3%).
À elle seule, la Chine a absorbé 22 % de
l'offre, ses besoins ayant crû de presque 10 % par rapport à 2004.
Si la balance
de l'offre et de la demande redevenait excédentaire en 2006, 2005 aura cependant
montré la difficulté des producteurs à atteindre leurs objectifs (manque de
personnel qualifié, pénurie de matériel et hausse des coûts de production).
Utilisé dans la galvanisation de l'acier pour lutter contre la corrosion, le
zinc a vu son prix moyen au comptant augmenter de 32 % entre 2004 et 2005 (1 382
dollars la tonne en 2005).
Entre janvier et mai 2006, il a bondi de 90 %.
Début
mai 2006, il battait un record historique à 3 990 dollars la tonne, dépassant
celui de l'aluminium.
Cette performance traduit le creusement du déficit entre
l'offre et la demande : 342 000 tonnes manquaient à l'appel fin 2005 (contre 288
000 tonnes en 2004).
Les traders s'étaient affolés après le passage des ouragans
dans le sud des États-Unis fin août 2005, la majeure partie du zinc détenu par
le LME étant stockée à La Nouvelle-Orléans.
Or, le métal était simplement
enseveli sous la boue.
Si la croissance de la demande mondiale a ralenti à 1,6 %
pour atteindre 10,64 Mt, la production n'a augmenté que de 1 %, (10,27 Mt).
Conséquence, les stocks sont passés de l'équivalent de 3,1 semaines de
consommation en 2004 à 1,9 semaine en 2005.
Et le déficit pourrait se creuser en
2006.
Le prix moyen de l'aluminium a progressé de 10,6 % en 2005 pour atteindre 1 898
dollars la tonne, soutenu par la persistance d'un déficit de 212 Mt.
Ce dernier
tendait cependant à se réduire, la production ayant progressé de 6,1 %, à 31,62
Mt, plus rapidement que les 5,2 % de la consommation mondiale (31,83 Mt).
Là
encore, le facteur chinois se révélait prépondérant.
Le pays a produit 8,4
millions de tonnes, mais reste handicapé par le coût élevé de l'électricité et
le manque d'alumine, dont les prix à l'importation ont quasiment triplé en deux
ans.
Le « métal blanc » a lui aussi battu un record historique en 2006 à 3 310
dollars la tonne.
Le nickel, dépendant de l'acier inoxydable (70 % de son débouché), a vu son prix
moyen gagner 6,4 % en 2005, à 14 735 dollars la tonne.
Si la production a
augmenté de 2,7 % à 1,28 Mt, la consommation mondiale a pratiquement stagné, à
1,25 Mt, permettant au marché de redevenir excédentaire de 32 000 tonnes.
Les.
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