Congo (-Kinshasa) (2005-2006) En ordre dispersé vers les élections
Publié le 21/09/2020
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Congo (-Kinshasa) (2005-2006)
En ordre dispersé vers les élections
Dans un pays sortant difficilement d’une très longue transition, deux thèmes
principaux et interdépendants ont été à l’ordre du jour au cours de l’année 2006
: l’entame du processus électoral et la problématique de l’insécurité.
Repoussées à deux reprises, les élections, qui devraient comporter plusieurs
scrutins d’ici la fin de l’année 2006, débuteront sans doute le 30 juillet avec
les législatives et le premier tour de la présidentielle.
Un des principaux
partis d’opposition, l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social) et
son leader historique Étienne Tshisekedi, qui avaient déjà boycotté le processus
d’inscription des électeurs et le référendum de décembre 2005, ont décidé de ne
pas participer à ce scrutin.
Ils ont argué du fait que, en vertu de la
Constitution de transition, ce régime se terminait le 30 juin 2006 et que les
bureaux d’enregistrement des électeurs n’ont pas été rouverts pour que leurs
membres puissent s’inscrire.
Le parti de É.
Thisekedi a été implicitement suivi
par le haut clergé catholique et un certain nombre de petites formations
politiques, qui ont demandé que de nouvelles concertations aient lieu pour
entériner le report des élections au-delà de cette date du 30 juin.
Tous les
grands « parrains » étrangers d’une RDC (République démocratique du Congo)
placée de facto sous tutelle internationale ont cependant refusé cette hypothèse
et ont accordé leur confiance à la Commission électorale indépendante (CEI),
chargée par la Constitution de fixer et de préparer l’échéance électorale.
Une scène politique encombrée
En dépit d'énormes difficultés logistiques, les premières sessions électorales
sont apparues, au printemps 2006, bien engagées.
Le résultat de l’inscription
des candidats aux scrutins présidentiel et législatif a toutefois montré un
éclatement considérable du paysage politique congolais.
Ainsi, la liste des
nombreux candidats à la Présidence – ils sont 33 – a été très éclairante de ce
point de vue.
En plus des membres de l’entourage présidentiel, dont certains
devront comparaître devant la justice nationale ou internationale, toutes les
strates de l’histoire politique du Congo se sont présentées en ordre dispersé :
« indépendants » ou représentants de nouvelles formations ou plates-formes
politiques conjoncturelles (lumumbistes et héritiers des grands partis des
années 1960 ; grands notables de l’ère Mobutu ; ex-opposants à ce régime et à
celui des deux Kabila ; mandataires et hauts fonctionnaires du gouvernement de
transition…).
En outre, s’y est ajouté un curieux assortiment de nouveaux venus
issus de la « société civile », voulant tenter leur chance au plus haut niveau :
un prophète autoproclamé, un curé de paroisse venu de Belgique, des professeurs
d’université au Congo ou issus de la diaspora…
Plus complexe et plus éclaté encore, le tableau politique des quelque 9 700
candidatures aux élections législatives : y ont figuré 768 indépendants et des
milliers d’autres inscrits sur les listes des 213 partis agréés par le ministère
de l’Intérieur, principalement à Kinshasa.
Comme attendu, seules les formations.
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