Congo (-Kinshasa) (2002-2003): Avancées ambiguës dans le processus de paix
Publié le 21/09/2020
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Congo (-Kinshasa) (2002-2003):
Avancées ambiguës dans le processus de paix
En 2002, le processus de paix au Congo (-Kinshasa) a semblé progresser.
L'étape
la plus significative a résidé dans le retrait officiel du pays de toutes les
armées étrangères.
Début septembre, le gouvernement ougandais annonçait
officiellement la levée de ses derniers bataillons de l'est.
Le 18 septembre, la
Monuc (Mission de l'ONU en République démocratique du Congo) confirmait le
lancement d'une opération de retrait des troupes rwandaises au Kivu, qui a pris
fin le 5 octobre.
Enfin, le 30 octobre, Kinshasa saluait le départ des troupes
angolaises, namibiennes et zimbabwéennes qui avaient soutenu l'«agression
militaire» du Rwanda et de l'Ouganda contre le Congo.
Ce mouvement des troupes
étrangères avait en fait précédé la tenue et la réussite d'un dialogue
intercongolais, contrairement à ce qui avait été prévu dans l'accord de
cessez-le-feu de Lusaka (10 juillet 1999).
Les avancées demeuraient en effet plus qu'ambiguës.
À compter d'octobre 2001,
plusieurs rencontres s'étaient tenues en divers lieux (Addis-Abéba, octobre 2001
; Genève, décembre 2001 ; Abuja, Bruxelles, janvier 2002 ; Sun City, février
2002), dans le cadre d'une réconciliation de toutes les forces politiques
congolaises, armées ou non.
En décembre 2002, celle de Pretoria aboutit à un
«accord global et inclusif sur la transition», puis fut suivie de laborieuses
négociations jusqu'à l'approbation formelle d'un nouvel accord en mars 2003.
Le
principal litige, portant sur la répartition du pouvoir, fut en principe tranché
: le pays serait dirigé par un président, flanqué de quatre vice-présidents
représentant chacun les principales forces d'opposition armées et non armées
(proposition lancée par le président sud-africain Thabo Mbeki à Sun City).
Les
«dialoguistes» se sont également entendus formellement sur la création d'une
nouvelle armée nationale, composée des forces armées gouvernementales et des
deux principaux groupes d'opposition armée, le RCD-Goma (Rassemblement congolais
pour la démocratie) d'Azarias Ruberwa et le MLC (Mouvement de libération du
Congo) de Jean-Pierre Mbemba.
Les autres mouvements armés dissidents (Maï-Maï,
RCD-National, RCD-ML [Mouvement de libération]), qui n'avaient pas signé
l'accord de Lusaka, y seraient inclus selon des modalités à définir
ultérieurement, laissant la porte ouverte à des nouvelles contestations.
Troisième avancée, la légitimité et la reconnaissance internationale dont a été
investi de facto le gouvernement congolais et surtout son président, Joseph
Kabila.
À compter de juin 2002, les bailleurs de fonds et les institutions
financières internationales ont émis des signes : apurement des arriérés de la
dette par la France, la Suède, l'Afrique du Sud et la Belgique ; déblocage d'un
prêt de 454 millions de dollars par la Banque mondiale ; annulation de la dette
à hauteur de 4,64 milliards de dollars et rééchelonnement de la dette pour un
montant de 8,98 milliards de dollars par le Club de Paris, etc.
Ces gestes
aboutissaient en fait à réinsérer le Congo (-Kinshasa) dans le concert des pays
pouvant avoir accès à l'aide internationale, alors qu'il aurait dû en rester
exclu.
Regain de violence.
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