Congo (-Kinshasa) - 2002-2003: Avancées ambiguës dans le processus de paix
Publié le 13/09/2020
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Congo (-Kinshasa) 2002-2003
Avancées ambiguës dans le processus de paix
En 2002, le processus de paix au Congo (-Kinshasa) a semblé progres
ser.
L'étape la plus significative a
résidé dans le retrait officiel du pays de toutes les armées é
trangères.
Début septembre, le gouvernement
ougandais annonçait officiellement la levée de ses derniers batail
lons de l'est.
Le 18 septembre, la Monuc
(Mission de l'ONU en République démocratique du Congo) confirmai
t le lancement d'une opération de
retrait des troupes rwandaises au Kivu, qui a pris fin le 5 octobre.
Enf
in, le 30 octobre, Kinshasa saluait le
départ des troupes angolaises, namibiennes et zimbabwéennes qui av
aient soutenu l'«agression militaire»
du Rwanda et de l'Ouganda contre le Congo.
Ce mouvement des troupes é
trangères avait en fait précédé
la tenue et la réussite d'un dialogue intercongolais, contrairement à
ce qui avait été prévu dans l'accord
de cessez-le-feu de Lusaka (10 juillet 1999).
Les avancées demeuraient en effet plus qu'ambiguës.
À compter d
'octobre 2001, plusieurs rencontres
s'étaient tenues en divers lieux (Addis-Abéba, octobre 2001 ; Gen
ève, décembre 2001 ; Abuja, Bruxelles,
janvier 2002 ; Sun City, février 2002), dans le cadre d'une récon
ciliation de toutes les forces politiques
congolaises, armées ou non.
En décembre 2002, celle de Pretoria ab
outit à un «accord global et inclusif
sur la transition», puis fut suivie de laborieuses négociations ju
squ'à l'approbation formelle d'un nouvel
accord en mars 2003.
Le principal litige, portant sur la répartition
du pouvoir, fut en principe tranché : le
pays serait dirigé par un président, flanqué de quatre vice-pré
sidents représentant chacun les principales
forces d'opposition armées et non armées (proposition lancée p
ar le président sud-africain Thabo Mbeki à
Sun City).
Les «dialoguistes» se sont également entendus forme
llement sur la création d'une nouvelle
armée nationale, composée des forces armées gouvernementales et
des deux principaux groupes
d'opposition armée, le RCD-Goma (Rassemblement congolais pour la dé
mocratie) d'Azarias Ruberwa et le
MLC (Mouvement de libération du Congo) de Jean-Pierre Mbemba.
Les a
utres mouvements armés
dissidents (Maï-Maï, RCD-National, RCD-ML [Mouvement de libéra
tion]), qui n'avaient pas signé l'accord
de Lusaka, y seraient inclus selon des modalités à définir ulté
rieurement, laissant la porte ouverte à des
nouvelles contestations.
Troisième avancée, la légitimité et la reconnaissance intern
ationale dont a été investi de facto le
gouvernement congolais et surtout son président, Joseph Kabila.
À
compter de juin 2002, les bailleurs de
fonds et les institutions financières internationales ont émis des
signes : apurement des arriérés de la
dette par la France, la Suède, l'Afrique du Sud et la Belgique ; dé
blocage d'un prêt de 454 millions de
dollars par la Banque mondiale ; annulation de la dette à hauteur de
4,64 milliards de dollars et
rééchelonnement de la dette pour un montant de 8,98 milliards de d
ollars par le Club de Paris, etc.
Ces
gestes aboutissaient en fait à réinsérer le Congo (-Kinshasa)
dans le concert des pays pouvant avoir accès
à l'aide internationale, alors qu'il aurait dû en rester exclu.
Regain de violence
Pourtant, le chemin restant à faire était encore considérable.
Sur le plan de la négociation
intercongolaise, les différentes parties n'ont accepté que du bout
des lèvres l'accord signé à Pretoria sans
la présence physique du président Kabila.
Le principal point encor
e sensible demeurait celui portant sur la
restructuration de la nouvelle armée congolaise.
Les différents mo
uvements d'opposition armés n'étaient
pas encore prêts à respecter pleinement les dispositions de cet ac
cord.
Alors que la force des armes
prévalait depuis 1996, ils pouvaient perdre le premier levier qui leu
r permettrait d'accroître leur sphère
d'influence, dans un système d'autorité où le pouvoir se conjug
ue toujours comme un «jeu à somme
nulle».
Sur le terrain, des bandes armées, dont il n'est pas sûr qu'elles
avaient le même agenda que leurs
mentors, sévissaient toujours dans l'est du pays.
Les pillages, les t
ueries, allant jusqu'à des cas confirmés
de cannibalisme, et les affrontements ouverts ou larvés y demeuraient
la norme.
Pour preuve, le nombre
de personnes déplacées et de réfugiés a augmenté de 15,9
% entre juillet 2002 et janvier 2003.
Plus de
trois millions de Congolais pouvaient se dire affectés par le conflit
.
Dans certaines régions frontalières
convoitées pour leur richesse (mines d'or) comme l'Ituri, les antag
onismes ethniques entre milices (Hema.
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