Congo (-Kinshasa) (1999-2000): Accélérer d'urgence le processus de paix
Publié le 21/09/2020
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Congo (-Kinshasa) (1999-2000):
Accélérer d'urgence le processus de paix
Un peu plus d'un an après la "rébellion" déclenchée en mai 1997 par
Laurent-Désiré Kabila pour renverser le régime du président Mobutu Sese Seko
(mis en place en 1965) et qui l'a conduit à la tête du pays, le Rassemblement
pour un Congo démocratique (RCD) a lancé une seconde "rébellion" à partir du
Kivu (août 1998).
Dès lors, la situation de guerre a prévalu en "République
démocratique du Congo" (RDC, tel que L.-D.
Kabila a rebaptisé le pays).
Un
accord ce cessez-le-feu entre toutes les parties et qui devait mener vers une
paix durable est cependant intervenu le 10 juillet 1999 à Lusaka.
En dépit de
plusieurs violations du cessez-le-feu, d'affrontements entre bandes armées, de
massacres de populations civiles au Kivu et d'un retard important dans le
calendrier du processus de paix, il servait toujours de référence officielle,
tant du côté des pays africains voisins impliqués dans le conflit (Ouganda,
Rwanda, Zimbabwé, Namibie et Angola), des trois groupes rebelles (les deux RDC
de Goma et de Kisangani-Bunia, ainsi que le Mouvement de libération congolais de
Jean-Pierre Mbemba), que de celui du régime en place.
L'accord de Lusaka, particulièrement complexe, déborde le simple cadre d'un
cessez-le-feu.
En effet, il engage à la fois à un repli des différentes armées
sur des positions déterminées, au lancement d'un "dialogue national" entre
toutes les composantes politiques congolaises, au désarmement des groupes armés,
à l'établissement d'une commission militaire conjointe, composée de
représentants des différentes parties en conflit et chargée de la vérification
du cessez-le-feu, puis d'une force de maintien de la paix de l'ONU en liaison
avec l'OUA (Organisation de l'unité africaine), et finalement au départ des
troupes étrangères du territoire congolais.
Au total, il était prévu que cet
accord s'étende sur 360 jours.
À la mi-2000, le "dialogue national", qui devait débuter en septembre 1999,
n'avait toujours pas été mis en route.
L'arrivée sur le terrain des
vérificateurs de l'OUA et des observateurs de l'ONU a commencé (difficilement)
au début du mois de mars 2000, mais sans redéploiement significatif des forces
armées des différentes parties en conflit à cette époque.
La lenteur, voire le blocage du processus faisait dire à maints observateurs que
chaque partie utilisait l'accord de Lusaka pour stabiliser ou même renforcer ses
positions sur le terrain.
C'est l'une des raisons pour lesquelles les
États-Unis, qui assuraient à partir de janvier 2000 la présidence du Conseil de
sécurité de l'ONU, ont donné un coup d'accélérateur au processus de paix sous
l'impulsion de Richard Holbrooke, représentant américain aux Nations unies.
Une réunion spéciale du Conseil de sécurité (février 2000) a consacré cette
implication plus directe des États-Unis, ainsi que celle des autres pays de
l'ancienne troïka (Belgique et France).
Au cours de cette réunion, on a même
assisté à un revirement assez spectaculaire des positions américaines sur la
gestion du dossier congolais.
Alors qu'elle s'était jusque-là opposée à une
éventuelle utilisation du chapitre 7 de la Charte des Nations unies (portant sur
l'imposition de la paix) dans le cadre de la définition de la future opération.
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