Congo (-Kinshasa) (1996-1997): L'implosion du Zaïre "légal"
Publié le 21/09/2020
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Congo (-Kinshasa) (1996-1997):
L'implosion du Zaïre "légal"
Avec l'autorisation du multipartisme en 1990, le Zaïre entra dans une phase de
transition politique qui évolua progressivement vers une situation d'implosion
du pays "légal".
Dans un premier temps, on put penser que cette transition
allait pouvoir réussir à travers la tenue d'une Conférence nationale souveraine
(CNS), à l'instar de ce qui se passait à l'époque dans un certain nombre de pays
d'Afrique francophone (Congo, Bénin, Togo, Madagascar ).
Commencés en août 1991,
puis interrompus à la suite des pillages populaires de septembre et de diverses
péripéties politiciennes, les travaux de la CNS reprirent en mars 1992.
En
décembre, en dépit de multiples tergiversations, la conférence nationale
accouchait d'un Haut Conseil de la République (HCR), composé de 453 membres.
Toutefois, cet organe législatif de la transition fut dissout par le président
Mobutu Sese Seko en janvier 1993 et remplacé par un organe géant de 734 membres,
résultat d'une fusion entre l'ancien Conseil législatif et le HCR.
Le Haut
Conseil de la République-Parlement de transition, comme on l'appelait désormais,
fut toutefois incapable d'exercer le mandat d'apaisement de la classe politique
qui lui avait été confié: ses actes législatifs les plus significatifs furent,
d'une part, l'approbation d'une Commission nationale pour des élections (CNE),
qui échoua à faire avancer significativement le processus électoral, et, d'autre
part, le vote d'une Constitution prônant le fédéralisme et confirmant le
principe du "partage du pouvoir" entre le gouvernement et la présidence de la
République.
L'armée, second pilier de l'État, détenant le monopole effectif de la violence
légitime, s'effondra dès septembre-octobre 1991, lorsque les forces armées
zaïroises, fortes d'environ 60000 hommes, se mutinèrent et mirent à sac
pratiquement toutes les agglomérations zaïroises.
De nouveaux pillages se
produisirent en janvier 1993 puis en 1996-1997 dans le contexte de la rébellion
conduite par Laurent-Désiré Kabila.
Le troisième pilier du système, les finances publiques, se désintégra dès 1991,
après l'implosion brutale de la société de production minière Gécamines,
principale pourvoyeuse de devises du Trésor public.
Dès lors, une spirale
d'hyperinflation se déclencha, liée à des recours intempestifs à la planche à
billets.
A partir de là, les seules ressources du pays furent limitées au
versement des royalties du pétrole, ainsi qu'aux maigres recettes publiques
qu'un État délabré parvenait encore à extraire de la MIBA (diamant), des
sociétés semi-publiques exploitant l'or dans l'est du Zaïre (Kilo-Moto et
Sominki) et de quelques comptoirs privés d'achat d'or et de diamants.
Au total,
les recettes de l'État ont plafonné autour de 150 à 200 millions de dollars,
alors qu'elles dépassaient le milliard à la fin des années quatre-vingt.
La "rébellion" des Tutsi banyamulenge
Dans ce contexte d'un État qui n'était plus que virtuel, deux scénarios
paraissaient possibles: l'éclatement plus ou moins pacifique du pays à partir de
mouvements centrifuges régionaux ou une explosion partie de n'importe où et.
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