Concours général 2021 : Ce que nous apporte les romans
Publié le 09/11/2021
Extrait du document
«
Copie du Concours Gé n é ral de fran ç ais 2020
de Gaspard Teste
)orthographe corrig é(
» Ce que les romans nous donnent est, non un nouveau savoir, mais une
nouvelle capacité de communication avec des êtres différents de nous ; en ce
sens, ils participent plus de la morale que de la science.
L ’ horizon ultime de
cette expérience n ’ est pas la vé rit é mais l ’ amour, forme suprême du rapport
humain.
«
Tzvetan Todorov
Commentez cette affirmation avec des exemples de romans pré cis.
On peut d’ abord penser l ’ auteur de cette citation quelque peu présomptueux de
décider ainsi de ce que les romans, existant depuis le Moyen-Age, sont censés nous
enseigner avant tout, de la morale ou de la connaissance.
Mais en vé rit é, les thèmes de
science ou de vé rit é sont relativement récents dans ce genre littéraire, qui n ’ a commencé à
vraiment se développer qu ’ entre le XVIII è me
et le XIX è me
si ècle, au détriment du théâtre, du
mouvement philosophique des Lumières au réalisme des feuilletons papiers.
Le bé n é fice principal que l ’ on tire d ’ un roman serait donc un gain d’émotions, un
nourrissement de l’âme et de la morale qui galvanise notre capacité à aller à la rencontre de
l ’ autre et à lui donner de l ’ amour, le point culminant de ce que deux êtres peuvent partager.
Tandis que le savoir, lui, passerait plut ô t au second plan de ce qu ’ un roman peut apporter à
son lecteur.
La connaissance purement cartésienne serait inutile, voire ferait obstacle au
message purement moral et humain que délivre le roman, c ’ est pourquoi elle y serait
anecdotique, dispensable.
Pourtant, certains romans reposent bien sur des vé rit és existentielles, et les manient de telle
sorte que le lecteur en est instruit de manière utile et durable.
Alors l ’ effet d ’ un roman est-il davantage de procurer un enrichissement de l’âme et de
l ’ empathie, ou bien de nourrir l ’ esprit et la conscience de la ré alit é d’ un individu ?
Notre raisonnement sera organisé en trois parties.
Dans un 1 er
temps, nous verrons
l ’ importance de la morale enseignée par les romans en dépit de la connaissance ou du savoir.
Dans un second temps, nous remarquerons que la connaissance et la conscience du réel peut
être le sujet décisif d ‘un roman.
Enfin, dans un troisième temps, nous envisagerons la
possibilité de lier ces notions que l ’ auteur de la citation oppose.
Dans cette première partie, voyons l ’ importance des valeurs enseignées par les romans.
D’ abord, le roman nous invite en effet à la communication, à la rencontre avec l ’ autre, si
différent soit-il de nous.
On le voit lorsque l ’ intrigue d ’ un roman m êle des personnages
radicalement opposé s.
Qu ’ est-ce qui peut lier un commissaire aveuglé par les lois et un
for ç at é vad é également épris de justice, mais morale, ou un hé ritier d ’ aristocrate et une
bande de révolutionnaires colorés, si ce n ’ est par exemple les fils du destin tissé s par Victor
Hugo, l ’ auteur romantique des Mis érables ? Le roman met en relation des personnalités qui
autrement ne viendraient jamais à se croiser et les amè ne à construire quelque chose
ensemble ; dans l ’ exemple pris ici, quelque chose fondé sur l ’ amour et l ’ acceptation de
l ’ autre, incarné par le trio final Valjean-Marius-Cosette.
Cette lecture enseigne au lecteur la.
»
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