Conan Doyle
Publié le 17/05/2020
Extrait du document
«
Une force de la nature
U
n mètre quatre-vingt-dix,
quatre-vingt-dix kilos : ainsi
se présentait Conan Doyle (1859-
1930), bien différent de sa créa
ture, le longiligne et quelque peu
décadent Sherlock Holmes trom
pant un ennui existentiel dans les
joies subtiles de la logique.
Non,
Conan Doyle n'avait rien d'un
désœuvré : véritable force de la na
ture,
prompt à la bagarre, il est ap
précié
dans les club de cricket.
Il
sera à Davos l'un des pionniers du
ski.
Agé déjà, il connaîtra les plai
sirs et les risques
de la vitesse au
tomobile.
La vie associative, la vie
politique, les voyages -souvent
mouvementés - permettent, en
outre, de canaliser une énergie hors
du commun qui s'exerce tous azi
muts,
sauf dans ce qui devait assu
rer son pain quotidien : la
médecine.
Très tôt, en effet, le jeune
docteur en médecine a découvert les
joies de la littérature.
Des nouvelles
(aventures, épouvante et fantastique),
un roman
de mœurs raté et une pre
mière apparition de Sherlock Holmes
(Une étude en rouge, 1887) passent
inaperçus.
Le succès viendra avec
un roman historique: Micah Clarke
(1888).
L'ombre de Sherlock Holmes
P
ourtant, malgré les ambitions
plus élevées de l'auteur, c'est
avec les douze nouvelles, alimen
taires, qui forment Les Aventures de
Sherlock Holmes
(1891-1892), que
vient la célébrité proprement dite.
Conan Doyle a trouvé son ton : celui
du« pastiche affectueux et spirituel».
Le couple Watson-Holmes est bien
rodé et le cadre de la nouvelle est pré
féré au roman
pour ce genre nouveau
que l'auteur vient de créer presque
malgré lui : l'enquête menée par un
détective-gentleman,
piquant la cu
riosité
et aiguisant l'attention du lec
teur,
relevée d'une bonne dose
La guerre du Transvaal
Une anecdote amusante
révèle que la vie de
Conan Doyle n'avait pas
été exempte des
coïncidences qui font le
sel du cycle
« Sherlock
Holmes.
»Venu à Lyon
visiter le musée du
crime, installé par le
docteur Locard (connu
sous le sobriquet de
« Sherlock Holmes »
français) dans le grenier
du Palais de Justice,
Conan Doyle reconnaît
son ancien
chauffeur sur
·
l'un des portraits .
Enseigne du pub« Sherlock Holmes ,., au 10 Northumberland Street
L'individu n'est autre que Jules Bonnot, meneur de la bande
du même nom,
et qui avait effectivement été mécanicien en
Angleterre, avant de devoir sa notoriété à des activités moins
avouables .
Trois cent quarante-quatre associations holmésiennes, dont cent
soixante-dix aux
États-Unis (la première, les « Baker Street
lrregulars »,y est née en 1934) : telle est la pérennité de Sherlock
Holmes après cent ans d'existence .
' 1 x:xeSJECLE i '
Sportif émérite,
polygraphe infatigable, patriote
mettant
ses talents au service de la
nation, mais aussi prophète, quelque peu
fourvoyé, du spiritisme, Conan Doyle
aura voulu être beaucoup plus que
le père de Sherlock Holmes.
C'est pourtant à ce titre
qu'il
est passé à
la postérité.
d'humour et d'une touche de roma
nesque.
Presque par hasard .
: ainsi est né
Sherlock Holmes.
Mais, dopé par
son succès, celui-ci
ne se laissera pas
oublier.
Naissent
alors, entre le créa
teur et sa créature,
des rapports con
flictuels, chargés
d'ambivalence.
Flatté de l'aisance
matérielle que lui
assure son détec
tive, Conan Doyle
prend néanmoins
ombrage de l'ex
clusivité dont ce
lui-ci jouit auprès
du public, au détri
ment du reste de son œuvre, morale
et historique.
Dès la fin des Aven
tures,
Conan Doyle avait ressenti des
velléités
de meurtre.
Finalement, sa
créature jouit d'un sursis, mais en
1893, à l'issu du cycle des Mémoires,
l' écrivain précipite sa trop en corn-.
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