compagnonnage.
Publié le 07/12/2021
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compagnonnage. n.m., association d'ouvriers d'une même profession excluant les
patrons et organisée en société secrète à des fins d'instruction et d'entraide d'ordre
professionnel. Probablement apparu au Moyen Âge, même si des traditions le faisaient
remonter à l'Antiquité, le compagnonnage se développa à partir du XVIe siècle. En effet, les
corporations qui unissaient patrons et ouvriers devenant des castes de plus en plus fermées
où la maîtrise n'était réservée qu'aux seuls fils ou gendres de maîtres, les ouvriers
s'associèrent à l'insu de leurs employeurs. Dès lors, les compagnonnages, sans statut légal et
condamnés par les autorités, furent contraints au secret et se transformèrent en
organisations de solidarité.
Des organisations secrètes.
Soumis à une initiation et à l'observance de règles précises s'apparentant à celles de la
franc-maçonnerie, leurs membres se reconnaissaient par divers signes (mots de passe,
symboles) et se devaient assistance mutuelle. La coutume du tour de France obligeait
chaque compagnon à aller s'initier aux techniques de plusieurs maîtres dans différents
ateliers professionnels avant de s'installer à son compte. Dans chaque ville importante, le
compagnon trouvait assistance auprès d'un premier compagnon et d'un rôleur, qui
l'aidaient à trouver du travail et à faire respecter par le patron les clauses du contrat.
Poursuivis au XVIIe et au XVIIIe siècle par le pouvoir royal, les compagnonnages n'en
subsistèrent pas moins et furent à l'origine de nombreuses grèves, dont celle des canuts
de Lyon en 1779. Les divers compagnonnages locaux se groupèrent progressivement
dans deux associations : les Enfants de Salomon (ou du Devoir de liberté) et les Enfants de
maître Jacques (ou du Devoir). Après 1789, malgré la proscription de toute coalition
ouvrière ou patronale par la loi Le Chapelier en juin 1791 et les dissensions internes, le
compagnonnage perdura. Il connut un nouvel essor à partir de la monarchie de Juillet
(grève des ouvriers charpentiers parisiens en 1845 et manifestation du 10 mars 1848
dans la capitale). Cependant, le compagnonnage, forme d'organisation ouvrière peu
adaptée au monde de l'industrie, ne comptait plus que 25 000 membres à la fin du
XIXe siècle. Artificiellement ravivé par le maréchal Pétain, qui favorisa la création en 1941
de l'Association ouvrière, ce mouvement n'existe plus aujourd'hui qu'à titre symbolique,
mais il a marqué le milieu ouvrier. Dans le secteur du bâtiment, le jargon des compagnons
est encore utilisé : le « singe « désigne le patron, la « boîte «, l'atelier, le « renard « ou le
« jaune «, le non-affilié. Un musée du compagnonnage existe à Tours.
Complétez votre recherche en consultant :
Les corrélats
canuts
corporations
franc-maçonnerie
Hiram
ouvrier (mouvement)
Les livres
compagnonnage, page 1205, volume 3
compagnonnage. n.m., association d'ouvriers d'une même profession excluant les
patrons et organisée en société secrète à des fins d'instruction et d'entraide d'ordre
professionnel. Probablement apparu au Moyen Âge, même si des traditions le faisaient
remonter à l'Antiquité, le compagnonnage se développa à partir du XVIe siècle. En effet, les
corporations qui unissaient patrons et ouvriers devenant des castes de plus en plus fermées
où la maîtrise n'était réservée qu'aux seuls fils ou gendres de maîtres, les ouvriers
s'associèrent à l'insu de leurs employeurs. Dès lors, les compagnonnages, sans statut légal et
condamnés par les autorités, furent contraints au secret et se transformèrent en
organisations de solidarité.
Des organisations secrètes.
Soumis à une initiation et à l'observance de règles précises s'apparentant à celles de la
franc-maçonnerie, leurs membres se reconnaissaient par divers signes (mots de passe,
symboles) et se devaient assistance mutuelle. La coutume du tour de France obligeait
chaque compagnon à aller s'initier aux techniques de plusieurs maîtres dans différents
ateliers professionnels avant de s'installer à son compte. Dans chaque ville importante, le
compagnon trouvait assistance auprès d'un premier compagnon et d'un rôleur, qui
l'aidaient à trouver du travail et à faire respecter par le patron les clauses du contrat.
Poursuivis au XVIIe et au XVIIIe siècle par le pouvoir royal, les compagnonnages n'en
subsistèrent pas moins et furent à l'origine de nombreuses grèves, dont celle des canuts
de Lyon en 1779. Les divers compagnonnages locaux se groupèrent progressivement
dans deux associations : les Enfants de Salomon (ou du Devoir de liberté) et les Enfants de
maître Jacques (ou du Devoir). Après 1789, malgré la proscription de toute coalition
ouvrière ou patronale par la loi Le Chapelier en juin 1791 et les dissensions internes, le
compagnonnage perdura. Il connut un nouvel essor à partir de la monarchie de Juillet
(grève des ouvriers charpentiers parisiens en 1845 et manifestation du 10 mars 1848
dans la capitale). Cependant, le compagnonnage, forme d'organisation ouvrière peu
adaptée au monde de l'industrie, ne comptait plus que 25 000 membres à la fin du
XIXe siècle. Artificiellement ravivé par le maréchal Pétain, qui favorisa la création en 1941
de l'Association ouvrière, ce mouvement n'existe plus aujourd'hui qu'à titre symbolique,
mais il a marqué le milieu ouvrier. Dans le secteur du bâtiment, le jargon des compagnons
est encore utilisé : le « singe « désigne le patron, la « boîte «, l'atelier, le « renard « ou le
« jaune «, le non-affilié. Un musée du compagnonnage existe à Tours.
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Les corrélats
canuts
corporations
franc-maçonnerie
Hiram
ouvrier (mouvement)
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compagnonnage, page 1205, volume 3
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