Comores: 1994-1995

« file:///F/Lycée/1/450640.txt[13/09/2020 23:26:46] Une tentative pour privatiser la compagnie Air Comores avec l'aide du fi nancier mauricien Rowland Ashley à la réputation sulfureuse, en juin 1994, a précipité une cr ise gouvernementale.

Contesté par l'opposition, par les députés du Rassemblement pour le renouveau démocratique (RDR, au pouvoir) et par le président de l'Assemblée nationale, Mohamed M'Changama, ce projet avait reçu le soutien du président Saïd Mohamed Djohar et du Premier ministre Mohamed Abdou Madi.

Mais, soumis à de fortes pressions, le chef de l'État a finalement ordonné l'expulsion du financier et le limogeage du Premier ministre, remplacé par Halifa Houmadi, le 13 octobre 1994.

L'annonce d'élections de conseillers des îles pour le 23 avril 199 5 a relancé l'agitation politique: face à la menace de boycottage de l'opposition, le scrutin a été repoussé une première fois à juillet 1995, puis a été une nouvelle fois reporté.

Une nouvelle crise politique a c ependant amené le président Djohar à limoger le Premier ministre pour le remplacer par un ex-ministre des Fin ances, Mohamed Caabi El Yachroutu, le 28 avril 1995.

Par ailleurs, les enseignants et le personn el des professions de santé ont fait grève pendant plusieurs mois, au second semestre 1994.

Les relations des Comores avec Paris se sont dégradées après la décision du Premier ministre français d'alors, Edouard Balladur, de réintroduire, à partir du 20 janvier 1995, les visas pour les Comoriens se rendant à Mayotte (île restée française alors que le reste de l'archipel accédait à l'indépendance en 1975).

Une manifestation officielle de protestation a dégénéré à Moroni, le 20 janvier 1995, en agitation anti- française, à telle enseigne que Paris a dépêché une missi on de haut niveau, début mars 1995, pour rassurer les autorités comoriennes.. »