Commentez cette page d'Albert Camus : « L'art formel et l'art réaliste sont des notions absurdes. Aucun art ne peut refuser absolument le réel. La Gorgone est sans doute une créature purement imaginaire; son mufle et les serpents qui la couronnent sont dans la nature. Le formalisme peut parvenir à se vider de plus en plus de contenu réel, mais une limite l'attend toujours. Même la géométrie pure où aboutit parfois la peinture abstraite demande encore au monde extérieur sa couleur et se
Publié le 10/06/2020
Extrait du document
«
SUJET
Commentez cette page d'Albert Camus:
« L'art formel et l'art réaliste sont des notions absurdes.
Aucun art
ne peut refuser absolument le réel.
La Gor
gone est sans doute une créature purement imaginaire;
son mufle et les serpents qui la couronnent sont dans la
nature.
Le formalisme peut parvenir à se vider de plus
en plus de contenu réel, mais une limite l'attend tou
jours.
Même la géométrie pure où aboutit parfois l�
peinture abstraite demande encore au monde extérieur
sa couleur et ses rapports de perspective.
Le vrai for
malisme est silence.
De même, le réalisme ne peut se
passer· d'un minimum d'interprétation.
et .d'ar1itraire.
La meilleure des photographies trahit déjà le réel, elle
naît d'un choix et donne une limite à ce qui n'en a pas.
L'artiste réaliste et l'artiste formel cherchent l'unité
où elle n'est pas, dans le réel à l'état brut, ou dans la
création imaginaire qui croit expulser toute réalité.
Au contraire, l'unité en art surgit au ternie de la trans
formation que l'artiste impose au réel.
Elle ne peut se
passer ni de l'une ni de l'autre.
Cette correction, -que
l'artiste opère par son langage et par une redistribution
d'éléments puisés dans le réel, s'appelle le style et
donne à l'univers recréé son unité et ses limites.
»
.
(L'Homme révolté, pp.
332-333.)
RÉFLEXIONS PRÉLIMINAIRES
1.
Se méfier des textes longs : isoler quelques phrases ou quelques mots
essentiels pour chercher la direction fondamentale de la pensée.
1 ci :
« art formel, art réaliste, refuser le réel, le vrai formalisme est silence,
le réalisme ne.
peut se passer d'interprétation ,,.
Et surtout, bien
montrer l'importance des termes : « unité eh art; transformation;
style »..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- Dans son Discours de Suède, Albert Camus, déclare: « L'art, dans un certain sens, est une révolte contre le monde dans ce qu'il a de fuyant et d'inachevé... Il ne s'agit pas de savoir si l'art doit fuir le réel ou s'y soumettre, mais seulement de quelle dose exacte de réel l'œuvre doit se lester pour ne pas disparaître dans les nuées, ou se traîner, au contraire, avec des semelles de plomb. » Commentez et éventuellement discutez ce point de vue concernant les rapports de l'art avec le
- Parlant du monde romanesque et de ses personnages, Albert Camus écrit dans L'Homme révolté : les personnages ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau ni plus édifiant que le notre. Mais eux du moins,courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est jamais de si bouleversants héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leur passion. Commentez. Objets d'étude (extraits) : La Princesse de Clèves de La Fayette, Histoire du Chevalier Des Grieux et de
- Vous commenterez cette formule d'Albert Camus : « Le plus grand style en art est l'expression de la plus haute révolte. Comme le vrai classicisme n'est qu'un romantisme dompté, le génie est une révolte qui a 'créé sa propre mesure. » (L'Homme révolté, page 355.)
- Parlant du monde et de ses personnages, Albert Camus écrit dans l'Homme révolté : Les héros ont notre langage, nos faiblesses, nos forces. Leur univers n'est ni plus beau, ni plus édifiant que le nôtre. Mais eux, du moins, courent jusqu'au bout de leur destin et il n'est jamais de si bouleversant héros que ceux qui vont jusqu'à l'extrémité de leurs passions. Vous expliciterez et illustrerez ce point de vue à partir de vos lectures romanesques et vous le discuterez si cela vous semble
- Comment comprendre l'art ? Doit-on penser qu'il n'est qu'une copie de la nature, ou au contraire qu'il est le signe d'une pure création ? L'art est-il ce par quoi l'homme se lie à la nature, ne cessant pas de la répéter, ou est-ce ce par quoi il s'en sépare, par un travail de mise à distance et de transformation ?