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Commentez cette page d'Albert Camus : « L'art formel et l'art réaliste sont des notions absurdes. Aucun art ne peut refuser absolument le réel. La Gorgone est sans doute une créature purement imaginaire; son mufle et les serpents qui la couronnent sont dans la nature. Le formalisme peut parvenir à se vider de plus en plus de contenu réel, mais une limite l'attend toujours. Même la géométrie pure où aboutit parfois la peinture abstraite demande encore au monde extérieur sa couleur et se

Publié le 10/06/2020

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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Commentez cette page d'Albert Camus : « L'art formel et l'art réaliste sont des notions absurdes. Aucun art ne peut refuser absolument le réel. La Gorgone est sans doute une créature purement imaginaire; son mufle et les serpents qui la couronnent sont dans la nature. Le formalisme peut parvenir à se vider de plus en plus de contenu réel, mais une limite l'attend toujours. Même la géométrie pure où aboutit parfois la peinture abstraite demande encore au monde extérieur sa couleur et ses rapports de perspective. Le vrai formalisme est silence. De même, le réalisme ne peut se passer d'un minimum d'interprétation et d'arbitraire. La meilleure des photographies trahit déjà le réel, elle naît d'un choix et donne une limite à ce qui n'en a pas. L'artiste réaliste et l'artiste formel cherchent l'unité où elle n'est pas, dans le réel à l'état brut, ou dans la création imaginaire qui croit expulser toute réalité. Au contraire, l'unité en art surgit au terme de la transformation que l'artiste impose au réel. Elle ne peut se passer ni de l'une ni de l'autre. Cette correction, -que l'artiste opère par son langage et par une redistribution d'éléments puisés dans le réel, s'appelle le style et donne à l'univers recréé son unité et ses limites. » (L'Homme révolté, pp. 332-333.). Ce document contient 1500 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format pdf sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en Littérature. Plus difficile est de trouver des références littéraires à ce que Camus appelle le formalisme. Le mieux serait de se référer à de purs « artistes.» et Flaubert fournirait un exemple de choix pour ces jeux qui mènent du réalisme au formalisme. Mais Camus pense d'une façon plus générale à cette tentation de la littérature moderne depuis le XIXe siècle de purifier le matériel verbal de l'écrivain pour en tirer des ressources inattendues, en somme à ce qui aboutit à la tentative de Mallarmé, soutenant qu'on fait de la poésie avant tout avec des mots. Là encore, si on raisonne sur Mallarmé (Camus y invite un peu avec sa réflexion : « le vrai formalisme est silence », qui fait songer à la « page blanche » de Mallarmé), il faut essayer de le connaître avec une certaine précision et ne pas se borner à quelques banalités inexactes; il a lui-même résumé son esthétique dans son recueil Divagations (1897). On remarquera à ce propos que les écrivains dits « formalistes » visent en fait la plupart du temps une réalité supérieure et profonde. Par exemple Mallarmé rêve, dit M. Castex, d'emprisonner dans le langage le pouvoir irradiant de l'idée pure dont les formes sensibles sont, croit-il, des émanations.

« SUJET Commentez cette page d'Albert Camus: « L'art formel et l'art réaliste sont des notions absurdes.

Aucun art ne peut refuser absolument le réel.

La Gor­ gone est sans doute une créature purement imaginaire; son mufle et les serpents qui la couronnent sont dans la nature.

Le formalisme peut parvenir à se vider de plus en plus de contenu réel, mais une limite l'attend tou­ jours.

Même la géométrie pure où aboutit parfois l� peinture abstraite demande encore au monde extérieur sa couleur et ses rapports de perspective.

Le vrai for­ malisme est silence.

De même, le réalisme ne peut se passer· d'un minimum d'interprétation.

et .d'ar1itraire.

La meilleure des photographies trahit déjà le réel, elle naît d'un choix et donne une limite à ce qui n'en a pas.

L'artiste réaliste et l'artiste formel cherchent l'unité où elle n'est pas, dans le réel à l'état brut, ou dans la création imaginaire qui croit expulser toute réalité.

Au contraire, l'unité en art surgit au ternie de la trans­ formation que l'artiste impose au réel.

Elle ne peut se passer ni de l'une ni de l'autre.

Cette correction, -que l'artiste opère par son langage et par une redistribution d'éléments puisés dans le réel, s'appelle le style et donne à l'univers recréé son unité et ses limites.

» .

(L'Homme révolté, pp.

332-333.) RÉFLEXIONS PRÉLIMINAIRES 1.

Se méfier des textes longs : isoler quelques phrases ou quelques mots essentiels pour chercher la direction fondamentale de la pensée.

1 ci : « art formel, art réaliste, refuser le réel, le vrai formalisme est silence, le réalisme ne.

peut se passer d'interprétation ,,.

Et surtout, bien montrer l'importance des termes : « unité eh art; transformation; style ».. »

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