Commentaire sur le prologue d'Antigone de Jean Anouilh
Publié le 31/01/2022
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102 Corrigé du DS n°1
Sujet n°2 : Commentaire
Antigone, Jean Anouilh (1944), Le prologue
Antigone de Jean Anouilh parue en 1944 est la réécriture de la tragédie du dramaturge grec du Vème
siècle avant J.-C, Sophocle.
Les deux Guerres Mondiales ont fait surgir un nouveau théâtre qui
renouvelle la tragédie et s’interroge sur la condition humaine, selon des voies propres à chaque
auteur .
Aux côtés de Jean Cocteau et de Jean Giraudoux , Anouilh exploitera la fable mythologique
pour transposer son époque.
Ainsi, Antigone qui s’oppose à son oncle et à l’Etat pour faire enterrer
son frère Polynice est-elle la figure de la résistante dans le contexte de la Seconde Guerre Mondiale.
Le texte porté à notre étude est le prologue de la pièce.
Qu’est-ce qui fait l’originalité de cette scène
d’exposition ? Une première partie nous amènera à examiner les éléments traditionnels de la scène
d’exposition, puis nous verrons en quoi la réécriture de Jean Anouilh revisite la forme antique du
prologue.
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La scène d’exposition prise en charge par le prologue qui devient un personnage extérieur et
omniscient à la manière du chœur antique nous présente les protagonistes de la pièce et l’intrigue.
Nous avons tout d’abord les personnages féminins, Antigone et Ismène que tout semble
opposer tant sur le plan moral que physique.
Extérieurement et physiquement Antigone est
présentée comme un être taciturne et triste, les termes pour la décrire appartiennent au
champ lexical du sombre et de l’effacement comme le montre l’adjectif « maigre » qui
souligne l’effacement de son corps et renvoie à « renfermée » et au fait que « ses bras
entour(ent) ses genoux »(l.19/20) comme pour prendre moins de place, elle est
« « noiraude » ce qui ramène à un aspect sombre et à un manque de lumière et corrobore
l’impression de sérieux et de tristesse que nous avons aux lignes 21/22 « « ses yeux
graves » ; « un petit sourire triste » là encore les qualificatifs « petit »et « triste » associés à
« sourire » vont dans le sens de l’effacement en atténuant ce qui devrait être lumineux et
signe de gaîté.
Cependant ce portrait physique amoindri s’oppose à un caractère solide et
déterminé comme le souligne l’anaphore doublée d’une hyperbole « « se dresser seule en
face du monde, seule face à Créon », l’insistance sur sa solitude en fait bien une héroïne et
souligne sa force de caractère.
C’est aussi une âme fière « Elle s’appelle Antigone » montre
qu’elle n’est pas n’importe qui et doit aller « jusqu’au bout », « elle pense qu’elle va
surgir… » (l.4) et enlever son masque pour surprendre tout le monde et même si cela pèse
lourd sur ses épaules comme le souligne le rythme ternaire appuyé par les sonorités en
« k »amenées par les complétives et qui alourdissent encore son propos : « qu ’elle va.
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