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Commentaire sur la pratique du pouvoir de César

Publié le 20/11/2024

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« Commentaire : la pratique du pouvoir par Jules César : Comment les honneurs excessifs accordés à César et ses attitudes ambiguës face au pouvoir ont-ils contribué à la crise politique qui a marqué la fin de la République romaine ? Introduction : Depuis l’Antiquité, la figure de Jules César fascine autant qu’elle divise, oscillant entre celle d’un héros de guerre et celle d’un tyran avide de pouvoir.

Ce personnage est particulièrement intéressant lorsqu’on étudie les derniers moments de la République romaine ou Jules César devient controversé. L’extrait proposé est tiré de l’ouvrage Histoire romaine de Dion Cassius, historien ayant écrit au IIIe siècle aC, il est connu pour cet ouvrage qui retrace plus de 900 ans de la vie de Rome.

Ce texte appartient au livre 44, où Dion Cassius analyse les événements de la montée en puissance de César et les tensions qui ont précipité son assassinat.

C’est un récit historique, destiné à être lu par les élites mais teinté de jugements et critique envers celui ci. Cet extrait se place dans un contexte de crise de Rome ou César détient de forts pouvoirs.

De grands privilèges lui sont conférés.

Ces honneurs provoquent la remise en question des institutions Républicaine ainsi que la méfiance des élites et des citoyens. Comment les honneurs excessifs accordés à César et ses attitudes ambiguës face au pouvoir ont-ils contribué à la crise politique qui a marqué la fin de la République romaine ? D’abord des honneurs et distinctions accordés à César montrent le changement de la République romaine.

Puis des tensions provoquées par son comportement, perçu comme arrogant et despotique .De plus,les ambiguïtés de son attitude face à la royauté ont été perçues comme une quête implicite à la royauté. I/ Les honneurs et privilèges accordés à César : Tout d’abord l’historien Dion Cassius mentionne que César a obtenu le privilège de porter « la robe triomphale dans Rome » (l.4) un honneur normalement réservé aux généraux célébrant un triomphe.

Ce vêtement de couleur pourpre et or est un symbole d’un pouvoir militaire et d’une gloire reconnue par le Sénat.

En permettant à César de la porter en dehors des cérémonies de triomphe, César se distingue des autres.

Ce n’est pas le seul privilège que César obtient, celui ci « serait assis sur la chaise curule partout »(l.5).

La chaise curule est réservé aux magistrats romains ayant le pouvoir de l’imperium.

Elle incarnait à la fois une marque d’autorité publique et judiciaire (de contraindre et de punir).

Cette distinction souligne une rupture car elle lui permet de l’exercer en permanence.

De plus, César est autorisé à « avoir toujours des lauriers aux faisceaux de ses licteurs » (L.8).

Le fait que ces faisceaux soient portés par des licteurs et non par les magistrats permet de faire : la différenciation entre la fonction et son détenteur.

Si cette différenciation se faisait auparavant César s’en sert comme objet de victoire et vénération par la simple présence du lauriers. Ces privilèges placent dès le départ César non dans un statut temporaire mais dans un statut quasi sacré.

En effet, le texte précise que César « aurait des statues érigées dans toutes les villes et dans tous les temples de Rome » (l.11).

Ces statues initialement réservées aux divinités ou aux héros placent César dans une catégorie divine.

Elles témoignent d’une volonté de le représenter comme une autorité sacrée omniprésente dans l’espace public.

Cette frontière entre un homme et une autorité sacrée ne s’arrête pas là puisque Dion Cassius explique qu’il fut décidé de bâtir « un temple à la Concorde Nouvelle en souvenir de la paix rendue à Rome » (l.15).

Ce nouveau temple accompagné de jeux publics annuels célèbre César comme un pacificateur.

Il s’agit d’une tentative d’associer son nom à la paix, une valeur essentielle dans la culture romaine.

Petit à petit César participe à sa construction comme figure politique permanente.

Puisqu’ensuite il obtient le titre de « Père de la Patrie » (l.7) gravant « ce titre sur les pièces de monnaies »(l.8).

Le message est clair César incarne Rome à lui seul et cette image est diffusé par la monnaie à l’ensemble de la population. Tous ces privilèges accordés à César le placent dans une démarche de sacralisation et lui permet d’affirmer son autorité supérieure aux autres.

César commence à façonner son empire annonçant un changement.

Il se voit confier des missions importantes et prestigieuses telles que « combler les marais des Pontins »(l.16).

Ce projet visait à transformer les marais du Pontins en les asséchant pour augmenter les terres cultivables de Rome.

Dion Cassius exprime l’ambition économique de César. L’extrait mentionne également que César envisage « de percer l’isthme du Péloponnèse » (l.17).

Il vise à créer un passage maritime entre deux mers, pour éviter aux commerçants un détour de plusieurs jours.

Un chantier qui dépasse les ambitions d’un magistrat ordinaire et visant à étendre l’influence de Rome sur la Méditerranée.

Enfin, César s’engage à « construire une nouvelle Curie »(l.17).

La Curie était le lieu de réunion du Sénat et symbole de la République.

César décide de redéfinir ce lieu traditionnel de la République selon ses propres idées, signalant ainsi une concentration du pouvoir autour de sa personne. Les octrois de ces privilèges mettent en lumière un processus de personnalisation du pouvoir.

En les dissociant d’une fonction spécifique, César transforme des symboles républicains en outils de glorification personnelle. II/ Les tensions provoquées par le comportement de César : Cependant l’accumulation de ses privilèges et le comportement de César ne fait pas l’unanimité et marque le début de tensions et d’un basculement. Dion Cassius rapporte que César accueille les sénateurs assis dans le vestibule (l.22 et l.25).

Ce geste qui pourrait être perçu comme anodin,choque les sénateurs.En effet dans la culture romaine recevoir debout est une marque de respect, particulièrement auprès des sénateurs.

Le fait de rester assis renvoie à une posture de roi les traitant comme sujets.

Un tel comportement est interprété comme un signe de mépris. Une autre offense aux valeurs de la République est d’accepter le titre de « censeur seul et à vie » (l.17).

Le rôle de censeur était une position importante dans le système républicain ayant pour mission de mettre à jour les listes sénatoriales et des recrutements.

En attribuant à César cette fonction à vie, cette décision provoque un déséquilibre donnant à César un contrôle total sur la composition du Sénat garantissant sa domination politique.

Une domination qu’il entretient car ses nouveaux titres lui donne les mêmes privilèges que les tribuns.

C’est à dire que « celui qui ferait injure par action ou parole serait sacrilège.... »

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