Commentaire littéraire Le père Goriot : en quoi le discours de Madame de Beauséant visant à instruire Rastignac et l’aider pour ses aspirations est à la fois celui d’une connaisseuse aguerrie du monde qui l’entoure, et aussi celui d’une femme blessée par cette société, tout en portant notre regard sur le stratagème proposé
Publié le 27/04/2022
Extrait du document
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Le réalisme est un mouvement littéraire du XIXème siècle, qui dépeint la société telle
qu’elle est, sans artifice, et sans idéalisation, en opposition au romantisme.
Honoré de
Balzac est un auteur français du XIXème qui compte parmi les réalistes de son époque.
Ces
œuvres les plus connues, telles que Eugénie Grandet ou Le Père Goriot, s’inscrivent dans
ce mouvement.
Le Père Goriot, publié en 1834, est considéré comme le “carrefour de la
Comédie Humaine”, une notion inventée par Balzac, qui consiste à faire circuler ses
personnages d’une œuvre à l’autre, avec pour but de faire refléter la société de son temps à
travers son oeuvre.
Ainsi, Eugène de Rastignac apparaît dans plusieurs de ses romans.
C’est le personnage principal du Père Goriot.
Ce roman d'apprentissage raconte la
déchéance d’un père, et l’entrée dans le monde de Rastignac, jeune étudiant pauvre
d’origine noble, vivant à la pension Vauquer à Paris, qui a des ambitions sociales.
Madame
de Beauséant, sa cousine, l’aide à atteindre ses objectifs grâce notamment à son nom et
ses relations.
Dans l’extrait étudié, celle-ci lui donne de précieux conseils après que son
cousin ait commis une faute auprès de Madame de Restaud, et lui recommande de courtiser
sa sœur, Delphine de Nucingen, afin qu’il réussisse socialement dans cette société de la
Restauration.
Il s'agira alors d’étudier en quoi le discours de Madame de Beauséant visant à
instruire Rastignac et l’aider pour ses aspirations est à la fois celui d’une connaisseuse
aguerrie du monde qui l’entoure, et aussi celui d’une femme blessée par cette société, tout
en portant notre regard sur le stratagème proposé.
En premier lieu l’analyse de la proposition du stratagème sera faite, puis nous
pourrons prouver que Madame de Beauséant est une connaisseuse aguerrie de son monde,
pour enfin porter notre réflexion sur le point de vue de cette femme sur les femmes de la
société.
Madame de Beauséant, cousine de Rastignac, décide d’être en quelque sorte le
mentor de celui-ci en lui proposant un stratagème pour qu’il parvienne à entrer dans ce
milieu de l’aristocratie.
Tout d’abord, elle lui fait une leçon pour pouvoir l’instruire au mieux sur le monde
auquel il rêve d’appartenir.
Pour cela, des verbes au présent de l’impératif sont utilisés pour
lui donner des ordres, des conseils sur un ton brut, comme pour le préparer à la vie qu’il
souhaite entreprendre : “Frappez”(l.5), “N’acceptez”(l.6), “apprenez”(l.12),...
Aussi, cette
brutalité de l'aristocratie est mentionnée par Madame de Beauséant au début de l’extrait,
grâce à la phrase “traitez ce monde comme il mérite de l’être”(l.1), signe qu’il va devoir se
battre pour arriver à ses fins.
De plus, pour appuyer ces verbes, la cousine de Rastignac fait
des comparaisons pour illustrer au mieux ses propos : “N’acceptez les hommes et les
femmes que comme des chevaux de poste”(l.6), “cachez-le comme un trésor”(l.9),...
Ainsi,
ces procédés permettent à Madame de Beauséant de donner des instructions à Rastignac
pour qu’il s’adapte au mieux à ce monde.
Un stratagème est alors proposé, presque imposé par cette femme, à travers ses
instructions.
Comme Rastignac a commis une faute auprès de Madame de Restaud, lui
fermant une porte à ses ambitions sociales, sa cousine, plus expérimentée que lui, lui
conseille de séduire Delphine de Nucingen, la sœur de Madame de Restaud.
On pourra
noter qu’elle insiste grâce à une répétition sur le fait qu’elles soient de la même famille, et
donc de naissance du même statut : “sa sœur, sa riche sœur, la belle madame Delphine de
Nucingen" (l.16).
Aussi, elle mentionne à plusieurs reprises que ces deux soeurs sont
rivales, car Madame de Restaud “a été adoptée”(l.15) par la société grâce à son mari, alors.
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