Commentaire littéraire : ‘L’albatros’, Baudelaire (1857)
Publié le 22/04/2021
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Commentaire littéraire : ‘L’albatros’ , Baudelaire (1857)
Charles Baudelaire, né à Paris le 9 avril 1821 et mort dans la même ville le 31 août 1867,
est un célèbre poète français du XIXe siècle.
Issu du mouvement du symbolisme et de la
modernité poétique, l’auteur, au cœur des débats sur le principe de la littérature de son
époque, détache la poésie de la morale et l’a destine à une notion abstraite, la beauté.
En
outre, Baudelaire a notamment publié en 1857, un célèbre recueil de poèmes tant il a fait
grand bruit : Les Fleurs du Mal .
En effet, le livre a scandalisé la société conformiste du XIXe
siècle, et lui a valu un procès ainsi que la censure de 6 pièces jugées immorales.
L’albatros est
l’une des 168 pièces présentes dans le recueil, qui évoque notamment la sentence qu’inflige
la société au poète entre deux univers : le Spleen et l’Idéal baudelairien.
C’est ainsi que nous
nous demanderons : Comment et pourquoi l’Albatros est-il une autoreprésentation
allégorique du Spleen perçu par Baudelaire sur terre ? Dans un premier temps, nous nous
intéresserons aux albatros, entre contexte maritime, dérision humaine, et contraste
antithétique, avant d’étudier le rapprochement entre l’Albatros et le poète.
Tout d’abord, le poème souligne un cadre qui se déroule en mer avec la présence de
marins.
En effet, le champ lexical maritime : ‘’les planches’’ (v.5) ‘’le navire’’ (v.4) ‘’avirons’’
(v.8) ou encore ‘’homme d’équipage’’ (v.1) démontre une certaine scène en mer.
Ensuite, les
albatros exposés par Baudelaire évoluent dans ce milieu maritime.
En effet, ces derniers sont
désignés à l’aide de périphrases : ‘’vastes oiseaux des mers’’ (v.2) ‘’compagnons de voyage’’
(v.3) ou encore ‘’rois de l’azur’’ (v.6) qui soulignent la grandeur et la somptuosité des oiseaux.
Enfin, on assite également à une harmonie entre les albatros et le cadre dont ils bénéficient.
En effet, les adjectifs ‘’azur’’ (v.6) et ‘’vastes’’ (v.2) démontrent des points communs entre ces
derniers.
D De plus, dans ce contexte maritime, le poète décrit une certaine cruauté des marins.
En
effet, ils sont tout d’abord représentés de manière péjorative ou même moqueurs : ‘’L’un
agace son bec avec un brûle-gueule’’ (v.11) ou encore ‘’L’autre mime, en boitant, l’infirme qui
volait’’ (v.12) ce qui souligne donc leur comportement antipathique.
En outre, le lecteur les
découvre également à travers leurs gestes assez cruels.
En effet, ces derniers révèlent une
certaine brutalité et méchanceté : ‘’Souvent, pour s’amuser, les hommes d’équipage /
Prennent des albatros (..)’’ (v.1/2) ou encore ‘’L’autre mime, en boitant, l’infirme qui volait’’
(v.12) cela traduit ainsi l’impitoyable amusement des hommes d’équipage quant aux albatros
et à leur capture violente.
E
Enfin, on assite par ailleurs à un contraste antithétique chez les albatros.
En effet, les
antithèses : ‘’Que ces rois de l’azur // maladroits et honteux’’ (v.6) ou encore ‘’(..) voyageur
ailé // gauche et veule’’ (v.9) soulignent bien que si ces oiseaux évoluent avec aisance dans
un ‘’azur’’ de beauté, une fois au sol, ces derniers apparaissent maladroits, et suscitent la
moquerie des marins.
En outre, l’assonance en ‘eu’ dans le deuxième et troisième quatrain :
‘’maladroits et honteux // laissent piteusement (..) // (...) traîner à côté d’eux // (..) comme il
est gauche et veule’’ marque un effet d’insistance quant à la maladresse et la plainte des
albatros..
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