Commentaire littéraire La mort de Charles Bovary
Publié le 04/06/2024
Extrait du document
«
Lecture analytique : la mort de Charles
Madame Bovary est un roman paru en 1857, dont le titre original était Madame Bovary,
mœurs de province.
Cette œuvre qui fit scandale ,la même année que Les Fleurs du Mal,
fut portée devant la justice pour « outrage à la morale publique et religieuse et aux bonnes
mœurs ».
Mais, à la différence du recueil de Baudelaire, le roman de Flaubert fut acquitté et
rencontra un grand succès.
Flaubert cherche à montrer les faiblesses humaines, à travers
une peinture précise de la réalité.
Ainsi, Madame Bovary, qui raconte l’histoire d’une femme
dans la province normande du XIX e siècle à la recherche d’aventures sentimentales pour
fuir son ennui, trouve son origine dans un fait divers réel : celui de l’affaire Delamare en
1848, où une jeune femme se suicide d’ennui près de Rouen.
L’extrait étudié est le
dénouement du roman : le chapitre 11, faisant écho à l’incipit, nous ramène à Charles qui se
consume d’amour pour Emma.
A la manière des héros rencontrés par Emma dans ses
lectures, Charles meurt d’amour le lendemain de sa rencontre avec Rodolphe, cette dernière
provoquée par la découverte des lettres des deux amants.
En quoi ce dénouement est-il surprenant ? Montrez que ce dénouement est
romantique.
Sera étudié d’abord un dénouement surprenant avec la disparition discrète de Charles
devenu un héros romantique puis le triomphe de la bourgeoisie.
I- Un dénouement surprenant avec La disparition discrète de Charles
Le dénouement peut paraître aussi surprenant que l’incipit car Charles occupe tout la fin
du roman.
La mort d’Emma ne signe pas le dénouement en dépit du titre.
C’est Charles qui
clôt le récit comme il l’a commencé, même si c’est à Homais que reviennent les toutes
dernières lignes.
Cette scène est marquée par le retour à l’incipit avec la comparaison : « Charles suffoquait
comme un adolescent » et la présence d’Emma : « les vagues effluves
amoureux », « longue mèche de cheveux noirs » que tient Charles (il l’a coupée après la
mort d’Emma).
Le verbe « suffoquait » prépare la mort de Charles ; cette difficulté à respirer
pourrait expliquer de médicale sa mort soudaine.
Plus loin, le caractère imprévisible du
décès justifie une autopsie :« il l’ouvrit et ne trouva rien ».
Charles ne s’est pas empoisonné
comme Emma ; la cause de sa mort échappe à l’analyse scientifique.
Charles meurt donc
d’amour ; il ne peut survivre à Emma pour laquelle il éprouve une passion dévorante.
Il
suffoque à cause de sa passion.
Le temps semble s’accélérer avec la précision et la
régularité des connecteurs temporels « Le lendemain », « A sept heures », « trente-six
heures après », « Quand tout fut vendu », « Depuis la mort d’Emma ».L’introduction du
présent d’énonciation fait entrer le lecteur dans une nouvelle ère, en congédiant les rêves
d’Emma et Charles.
La liquidation du patrimoine des Bovary après la mort de Charles
témoigne de leur ruine « il reste douze francs soixante et quinze centimes qui servirent à
payer le voyage de mademoiselle Bovary chez sa grand-mère ».
La famille entière semble
condamnée puisque la mère de Charles meurt, le père Rouault est « paralysé ».
Mais la
déchéance financière rejaillit sur Berthe qui subit le déclassement social et se retrouve
obligée à travailler « pour gagner sa vie, dans une filature de coton ».
Toutefois l’amour de
Charles est intact.
La description de Charles en fait un être d’émotion : il semble se recueillir
dans cette nature accueillante remplie de sensations....
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