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Commentaire littéraire "Crépuscule du matin" de Baudelaire

Publié le 20/09/2021

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« Le Crépuscule du matin Les Fleurs du Mal est un recueil de poèmes, rédigé par Charles Baudelaire et, publié pour la première fois en juin 1857.

Le recueil paraît une deuxième fois en 1861, avec trente-cinq nouveaux poèmes.

Une édition posthume fera, par la suite, son apparition en 1868, complétée de vingt-cinq pièces.

En août 1857, la justice censure six poèmes pour offense à la morale publique et aux bonnes mœurs. Le projet de Baudelaire n’est pas de choquer ni même de provoquer, mais de saisir le tragique de la condition humaine.

L’homme est, par nature, un être déchiré, le théâtre de l’affrontement de l’Idéal et du Spleen, de l’aspiration au Bien et de la chute dans le Mal, de l’élévation et du naufrage.

Le titre antithétique de ce recueil, suggère qu’à travers l’alchimie poétique, les fleurs naissent du mal, esthétiquement fécond.

Ainsi, ces « fleurs maladives » nées de la souffrance du poète, sont dédiées à Théophile Gautier. Au début du recueil, « Au lecteur », sert d’avertissement : Baudelaire y affirme l’omniprésence de Satan et l’irrémédiable perversité de la condition humaine.

Pour cela, il s’inspire du romantisme noir, caractérisé par une fascination de la mélancolie, de la folie, du crime ainsi que des atmosphères macabres et angoissantes.

Tout en gardant la forme canonique des poèmes classiques, Baudelaire renouvelle ses thèmes et lance le mouvement symboliste.

Dans Correspondances ( Les Fleurs Du Mal , 1857), il écrira « La nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles.

L’homme y passe à travers des forêts de symboles qui l’observent avec des regards familiers.

» C’est donc au cœur de ce contexte, que paraît Le crépuscule du matin , situé dans la section Spleen et Idéal de l’édition de 1857.

Le titre de ce poème forme un oxymore puisque le crépuscule, lumière qui succède immédiatement au coucher du soleil, s’oppose au matin, symbole du jour nouveau.

Le poète suggère ici, une ville où l’on vit à l’envers, où la nuit est le véritable temps vécu.

Situé après le Crépuscule du soir , Crépuscule du matin lui répond en mettant en scène un Paris calme, fatigué, usé de la nuit qui vient de s’écouler.

Ainsi, nous pourrions être amenés à nous demander de quelle manière, Baudelaire, transfigure-t-il le réalisme de Paris à l’aube en une vision poétique.

Pour le savoir, nous nous intéresserons à la vision subversive que nous livre le poète sur la ville, pour voir ensuite de quelle manière, à travers l’alchimie poétique, Baudelaire métamorphose le réel. Dès les premiers vers du poème, le lecteur est plongé dans une atmosphère crépusculaire.

Le crépuscule renvoie à une « faible lumière » et peut ainsi représenter le lever ou le coucher du soleil, même si au XIXème siècle, son emploi était majoritaire pour désigner la fin de journée.

Différents éléments nous permettent ainsi de nous situer dans le temps.

D’abord, la diane au vers 1.

Ce bruit strident réveil et annonce la fin de la nuit.

Puis, l’emploi du terme « aurore » au vers 25 qui renvoie à l’avancée progressive de la lumière sur la ville.

Ensuite, la périphrase de « la lampe du jour » (V6) désigne le lever du soleil, ce qui traduis une nette opposition entre le naturel et l’artifice.. »

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