Commentaire Littéraire, 14 de Jean Echenoz
Publié le 14/06/2022
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«
Commentaire Litteraire, 14 de Jean Echenoz
Intro :
Jean Echenoz, écrivain français né en 1947 a, comme de
nombreux auteurs, relaté les faits de la première guerre mondiale à
travers ses écrits.
Nous allons plus précisément nous intéresser à un
extrait de son roman 14 (publié en 2012), intitulé « Cet opéra sordide et
puant ».
Cet extrait relate une attaque de la tranchée où se trouve Anthime,
protagoniste de l’œuvre, par les Allemands durant la première guerre
mondiale.
L’auteur y dresse un tableau très dur et très réaliste de la
violence des combats, sans omettre les détails les plus sanglants.
Nous pouvons donc nous demander à travers l’analyse de cet extrait,
comment Jean Echenoz dénonce les atrocités et l’absurdité de la guerre
par le biais de ce texte.
Dans un premier temps, nous nous concentrerons sur la description qu’il
fait de cette scène de guerre.
Ensuite nous analyserons la place donnée à
l’homme au cœur de cette guerre, et enfin nous aborderont les procédés
que l’auteur utilise pour décrire l’atrocitée et l’absurdité de cette guerre.
Partie II :
Au milieu de ces odeurs insoutenables, de ce fracas incessant et de
cette ambiance sinistre, nous pouvons donc nous demander quelle place
est attribuée à l’homme au milieu de ce chaos.
On note tout d’abord une volonté de l’auteur de déshumaniser l’homme.
En effet, le narrateur ne s’exprime pas à la première personne « je », il
utilise seulement le pronom « on ».
L’utilisation de ce pronom est
intéressante car elle pourrait signifier « nous », c’est-à-dire lui et les
soldats qui combattent avec lui, mais également une volonté du narrateur
d’inclure le lecteur, lui procurant une impression de subir cette scène, de
faire partie de ce un parmi tant d’autre.
On peut aussi remarquer qu’au cours de ce récit de guerre le mot
« soldat » n’apparait pas une seule fois.
Néanmoins, la présence des
hommes est marquée à travers les termes : « l’ennemi » ligne 46, « des
hommes tombés » ligne 52, « ceux qui tiennent encore à peu près droit
dans la boue » lignes 52, 53 ou encore « cadavres pourrissants » ligne 58.
L’utilisation de ces termes génériques ôte l’identité de ces hommes, ils
n’ont pas choisi d’être là, ils subissent cette guerre.
Par ailleurs, le narrateur expose une situation où les cadavres des soldats
tombés au combat « servent parfois aux sapeurs à fixer les fils du
téléphone » (ligne 59) ou bien « leur tient lieu de portemanteau » (lignes
63, 64).
A travers cette description sinistre, l’être humain est rétrogradé
au simple rang d’objet, il n’existe plus en tant que personne..
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