Commentaire linéaire : Ronsard, « Quand vous serez bien vieille … »
Publié le 15/05/2020
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Commentaire linéaire : Ronsard, « Quand vous serez bien vieille … »Quand vous serez bien vieille, au soir à la chandelle,Assise auprès du feu, dévidant et filant,Direz chantant mes vers, en vous émerveillant :« Ronsard me célébrait du temps que j'étais belle.
»
Lors vous n'aurez servante oyant telle nouvelle,Déjà sous le labeur à demi sommeillant,Qui au bruit de mon nom ne s'aille réveillant,Bénissant votre nom, de louange immortelle.
Je serai sous la terre et, fantôme sans os,Par les ombres myrteux je prendrai mon repos ;Vous serez au foyer une vieille accroupie,
Regrettant mon amour et votre fier dédain.Vivez, si m'en croyez, n'attendez à demain :Cueillez dès aujourd'hui les roses de la vie.
Travail préparatoire : S'il s'agit d'un poème : après s'être assuré que la thématique générale a été comprise,s'attacher d'abord à la manière dont le poème est construit : Types codifiés de poèmes : blason, sonnet, poème enprose, ode, chanson, élégie etc…-voir s'il y a des strophes (par exemple sonnet = 4 strophes, deux quatrains et deux tercets)les vers et leur nombre de syllabes (régularité ou au contraire irrégularité ? homométrie ou hétérométrie ?)-vers : hexamères, décasyllabes, alexandrins (divisé en deux hémistiches égaux 6 / 6)les rimes : -rimes plates : deux rimes qui se suivent.
AABBCC….Rimes embrassées : ABBARimes croisées : ABAB.Rimes brisées : deux hémistiches riment ensemble
leur « richesse » : Rime pauvre (beau / peau = « o » en commun) / rime suffisante (plateau / manteau « to » encommun), rime riche (mentor / tort = « tor »en commun).
leur alternance –alternance régulière entre rimes féminines et masculines ou pas ?)Rythme du vers ou de la prose poétique : tout forme de retourles sonorités : -récurrences phoniques : allitération et assonances.-répétitions de mots, de constructions, de groupes de mots.-accents métriques : dans alexandrin, l'accent est à 6 et 12.
dans octosyllabe : 5/3 ou 3/5.
hémistiches inégaux.
Iciaccents 3/6
-une comparaison systématique entre le début et la fin du poème, la poésie affectionnant tout particulièrement lesformes closes.-Alexandrin comme moule à antithèse, parallélisme et énumération.
A/ Ronsard est essentiellement connu pour sa poésie amoureuse, dans la lignée de Pétrarque, célébrant les beautésde Cassandre ou de Marie.B/ Le célèbre sonnet que nous allons étudier est, à ce titre, bien à part, puisque, au lieu d'évoquer la beauté et lafraîcheur de la destinataire, Hélène, il se plonge dans l'avenir pour la représenter vieille et laide.
Le texte est doncclairement un appel à céder aux avances du poète, lui qui prodigue la seule vraie jeunesse qui dure, la jeunessepoétique.
( Lecture )C/ La problématique pourrait se formuler ainsi : jusqu'où Ronsard va-t-il ? Va-t-il vraiment jusqu'à rendre la femmehorrible et odieuse ? Cela serait contre-productif, étant donné que le but est de la pousser à céder à ses avances,la vraie question est donc : quelle stratégie emploie-t-il pour ce faire ? quels sont ses arguments, et quels sont lesécueils qu'il évite ?D/ Le poème peut de découper en trois mouvements : « scène de la vie future » : incident qui pourrait se produireun soir, dans l'avenir ( v.
1-8 ) / double portrait : situation respective du poète et d'Hélène à ce moment-là ( v.
9-12 ) / « morale » de l'histoire ( v.
13 et 14 ) .E) faire un point rapide sur la composition : sonnet de type traditionnel ABBA ABBA (rimes embrassées) CC DEED(donc distiche central, à l'ouverture du tercet : réfléchir à sa signification : rupture, volte, renversement ?) /respect alternance dans deux premiers quatrains1er mouvementDès le premier vers, le persiflage du poète est sensible à travers l'allitération sifflante : « serez / soir / chandelle /assise » et l'assonance, volontairement désagréable, en [i] : « bien vieille / assise / dévidant et filant ».Le poète introduit très vite, de façon d'abord relativement discrète, le thème de la marche irrémédiable du temps,qui constitue au final le fond de son argumentation.
Le « soir » est de toute évidence symbolique, c'est aussi le soirde la vie.
De même, « dévidant et filant » peut être une activité prosaïque, mais aussi symbolique : Ronsardconvoque ici le souvenir des Parques, ces divinités tressant la vie des humains dans la mythologie gréco-romaine …représentées comme des vieilles femmes flétries et laides ! Cette image donne donc quand même une certaine.
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