Commentaire linéaire - Remarque 32, Les Caractères de La Bruyère

« Remarque 32, La Bruyère Les Caractères, Livre VIII – De la cour Intro La Bruyère, écrivain et moraliste du classicisme, écrit en 1688 l’œuvre Les Caractères ou les Mœurs de ce siècle avec l’objectif de « plaire et instruire ». Cette œuvre est écrite sous la forme de remarques où il décrit et dénonce les comportements de la société française.

Le livre VIII « De la cour » présente des portraits satiriques qui révèlent la superficialité de la cour de Louis XVI.

La remarque 32 de ce livre expose un homme d’esprit qui reçoit de nombreuses louanges lors de son arrivée à un nouveau poste mais qui, après une erreur, est déchu et dénigré. Ainsi, nous étudierons comment La Bruyère dénonce la versatilité des courtisans, des personnages de son temps ? Nous analyserons l’ampleur de cette adulation, de ces louanges à travers le premier mouvement de la ligne 1 « vienton » à la ligne 12 « réputation ».

Puis le deuxième mouvement nous montrera la chute (déchéance) de ce personnage. I – L’ampleur de l’adulation, des louanges [lignes 1 à 12] -« Vient-on de placer quelqu’un dans un nouveau poste » L1 : immédiateté des conséquences, le « quelqu’un » montre que c’est son poste qui est intéressant, peu importe qui l’occupe -L1 « débordement », L2 « inonde », L2 « gagne », L5 « entrainer au torrent », L5 « emporte » : gradation d’une métaphore filée -> il est enseveli sous les louanges, on retrouve l’idée de submersion, noyade/suffocation -L2-3 « les cours et la chapelle », « l’escalier, les salles, la galerie, tout l’appartement » :gradation des lieux -> les louanges excessives vont progressivement « inonder » la sphère publique à la sphère publique -L4 « il n’y a pas deux voix différentes sur ce personnage » : négation totale, la cour n’a qu’une seule opinion, pas d’individualité -L5-6 « torrent qui les emporte, qui les force de dire d’un homme ce qu’ils en pensent ou n’en pensent pas » : métaphore, l’opinion publique gagne sur tout le monde, ils se sentent forcés de complimenter l’homme pour ne pas se démarquer, pas d’individualité -L7 « louer souvent celui qu'ils ne connaissent point » : négation totale, les courtisans parlent sans savoir qui ils sont entrain de louer -> phénomène de foule -L1 « quelqu’un », L4 « personnage », L6 « un homme », L7 « homme d’esprit » : anonymat, de + en + précis mais sa seule importance reste son poste -L7 « homme d’esprit, de mérite ou de valeur » : l’individu a des vrais valeurs, il ne cherche pas la gloire mais la postérité (=pour que son art soit utile -L2 « louanges », L2 « chapelle », L5 « adulation », L9 « demi-dieu » : champ lexical de la sacralisation -> l’homme, grâce à son nouveau statut social devient une idole -L9 « si prodigieusement flatté dans toutes les peintures que l'on fait de lui, qu'il paraît difforme près de ses portraits » : « si » adverbe d’intensité, superlatif -> déformation de la réalité pour l’élever alors que c’est contraire à ses valeurs d’honnête homme (ce n’est pas de sa propre initiative) -L9 « prodigieusement » : ironie de la part de LB -L9 « peinture », L10 « portraits » : idée d’un personnage qui se construit dans les artifices -L11-12 « il rougit de sa propre réputation » : il n’est pas vaniteux comme les courtisans, il reconnait le ridicule et la vacuité des actions des autres, il subit la flatterie et ressent de de la gêne/honte Transition : II – La déchéance (chute) de ce personnage [ligne 12 à 17] -L12 « commence-t-il » : début, lent ou immédiat -L12 « commence-t-il », L1 « vient-t-on » : écho,.... »