Commentaire linéaire isolement Lamartine
Publié le 20/01/2025
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«
Isolement de Lamartine
Alphonse de Lamartine, écrivain, poète, historien du 19ème siècle est l’auteur des Méditations
poétiques, recueil publié en 1820 et écrit suite au décès de son amante Julie Charles.
Comme
Victor Hugo il s’inscrit dans le mouvement littéraire du romantisme.
En effet, le recueil
aborde plusieurs thèmes romantiques : le deuil, l’enfance et la nature qui est toujours le
support de la méditation poétique.
Par ailleurs, le texte sur lequel nous allons nous pencher,
qui est le premier texte du recueil et donc en donne le ton, s’intitule « L’isolement » c’est une
méditation particulièrement spirituelle car il s’agit d’un poème du deuil où la Nature est
transformée par la mélancolie, qui représente de façon symbolique les émotions du poète.
Problématique : En quoi le poète fait-il à travers la nature un portrait mélancolique de luimême.
1er mouvement 3 premières strophes : un poète en retrait qui observe de loin le paysage
2ème mouvement strophes 4,5,6 : un poète qui exprime son éloignement émotionnel face à la
nature
3ème mouvement dernière strophe : un poète qui cherche cependant un secour ultime auprès de
la nature.
I-
Un poète placé en hauteur qui observe le paysage à ses pieds.
Le titre
- Le poème a pour titre un substantif très général, qui semble décrire un état, une condition
objective dont rien ne dit qui il concerne : les poètes ? l’homme en général ou Alphonse de
Lamartine ?
a- Le tableau d’un paysage mélancolique.
Dans les premières strophes la nature est un tableau qui se construit à travers l’œil du poète.
Le poème commence par des coordonnées spacio-temporelles avec un adverbe temporel : «
souvent » (v.1) ce qui crée l’atmosphère de la répétition.
»Au couché du soleil » = moment de
la journée propice à la mélancolie Il y a des coordonnées spatiales : les compléments
circonstanciels de lieu : « la montagne », « le vieux chêne », « le coucher de soleil » (v.1,2)
placés aux césures et à la rime.
Les articles définis comme « le » et « la » insistent sur la
singularité de ces trois éléments.
Ce sont des lieux familiers du poète.
- A la fin du deuxième vers, dans le deuxième hémistiche, on note le je et, « tristement » cela
dépeint un paysage mélancolique et lyrique et pose le poète au centre, comme un observateur.
- « je promène au hasard, mes regards sur la plaine » rythme ternaire, idée de lenteur, « à mes
pieds », les vers 3,4 montrent que le poète est en contemplation et qu’il se place au-dessus du
paysage.
Il y a une opposition entre le paysage qui est dans le mouvement (rythme 6+6, termes
métaphore du « tableau changeant », « se déroule ») et le poète qui est assis : déjà le poète
semble être extérieur à ce paysage.
On voit un poète isolé du paysage qu’il observe, dans un état d’esprit empli de tristesse.
b- un paysage marqu » par l’eau.
Dans la deuxième strophe on suit le regard du poète qui semble être toujours au-dessus du
paysage (lac + fleuve = vision étendu) Ce regard désigne aux lecteurs les différents éléments
qui construisent le paysage, structurant la strophe par les adverbes de lieu « ici » et « là »« ici
» et « là ».
D’abord le regard du poète se pose sur le fleuve qui est en mouvement violent comme le
montre le GN « vagues écumantes ».
Il est animalisé et parait inquiétant : il gronde, il
serpente, il s’enfonce.
Les allitérations en « s » »serpente », « s’enfonce » » « obscure »
accentuent l’aspect inquiétant de ce fleuve.
Au fleuve s’oppose l’immobilité du lac.
Antithèse entre « serpente/immobile », et au niveau
des rimes « vagues écumantes / eaux dormantes.
»ou encore « obscure /azur » opposition
également par les CC de lieu avec les adverbes de temps « ici » et « là » + allitérations en [l]
là, lac, immobile, étoile, se lève, l’azur » qui donne une impression de calme.
+ vers rythmés
et lent avec césure à l’hémistiche.
Le lac est immobile comme le poète dans la première strophe et le fleuve en mouvement
comme « le paysage changeant »
Idée de verticalité montante (étoile qui se lève, eaux du lac qui reflète la lune)
Rappel temporel : le crépuscule = moment ou la nature est particulièrement changeante mais
également moment de la journée particulièrement propice à la mélancolie.
c- Fin du tour d’horizon du regard du poète et fin du crépuscule.
Le tableau se complète et le regard du poète finit son tour d’horizon : après le chêne, le
fleuve, le lac voici les montagnes et les bois sombres.
C’est une vision globale, le poète ne
voit pas les détails, il est toujours au-dessus du paysage.
Les monts sont personnifiés : ils sont comparés à des personnages nobles, couronnés ce qui
renvoie à la grandeur du paysage et à une nature sacrée.
Cette noblesse de la nature se traduit également par les périphrase « reine de la nuit » et «
char vaporeux » pour désigner la lune et les nuages.
Rappel temporel du crépuscule.
On retrouve un jeu d’ombre et de lumière avec le champs
lexical à la fois de la lumière et de l’obscurité « sombre, ombre, rayon, blanchi » qui renforce
l’aspect inquiétant et fantastique du paysage.
Cassure de rythme avec le rejet « ombre/monte » + antithèse « encore/déjà » : malgré un
crépuscule qui s’éternise, le paysage va basculer dans la nuit.
Alitération en [on] et [an], voyelles nasales semblent traduire la mélancolie du poète.
A la fin de la strophe, le regard du poète se pose sur l’horizon : importance des lignes de fuite,
le poète semble vraiment en hauteur par rapport au paysage.
Il semble à distance, en retrait et
isolé par rapport au paysage qu’il regarde, un paysage qui semble à la fois angoissant et
porteur de mélancolie
II- Un poète exilé....
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