Commentaire: « L’Etre et le Néant » Sartre, critique de la psychanalyse
Publié le 29/01/2021
Extrait du document
«
Expliquez le texte suivant :
Si en effet nous repoussons le langage et la mythologie chosiste de la psychanalyse, nous
nous apercevons que la censure, pour appliquer son activité avec discernement, doit
connaître ce qu’elle refoule.
Si nous renonçons en effet à toutes les métaphores représentant
le refoulement comme un choc de forces aveugles, force est de bien admettre que la censure
doit choisir et, pour choisir, se représenter.
D’où viendrait, autrement, qu’elle laisse passer les
impulsions sexuelles licites, qu’elle tolère que les besoins (faim, soif, sommeil) s’expriment
dans la claire conscience ? Et comment expliquer qu’elle peut relâcher sa surveillance, qu’elle
peut même être trompée par les déguisements de l’instinct ? Mais il ne suffit pas qu’elle
discerne les tendances maudites, il faut encore qu’elle les saisisse comme à refouler, ce qui
implique chez elle à tout le moins une représentation de sa propre activité.
En un mot,
comment la censure discernerait-elle les impulsions sans avoir conscience de les discerner ?
Peut-on concevoir un savoir qui serait ignorance de soi ? Savoir c’est savoir qu’on sait, disait
Alain ; disons plutôt : tout savoir est conscience de savoir.
Ainsi les résistances du malade
impliquent au niveau de la censure une représentation du refoulé en tant que tel, une
compréhension du but vers quoi tendent les questions du psychanalyste et un acte de liaison
synthétique par lequel elle compare la vérité du complexe refoulé et l’hypothèse
psychanalytique qui la vise.
Et ces différentes opérations à leur tour impliquent que la
censure est consciente ( de) soi.
Mais de quel type peut être la conscience (de) soi de la
censure ? Il faut qu’elle soit conscience (d’) être conscience de la tendance à refouler, mais
précisément pour n’en être pas conscience.
Qu’est-ce à dire sinon que la censure doit être
de mauvaise foi ? La psychanalyse ne nous a rien fait gagner puisque pour supprimer la
mauvaise foi elle a établi entre l’inconscient et la conscience une conscience de mauvaise foi.
Sartre, L’Etre et le Néant, (1943)
La connaissance de la doctrine de l’auteur n’est pas requise.
Il faut et il suffit que
l’explication rende compte, par la compréhension précise du texte, du problème dont il est
question.
Voilà la copie « prototype » :
Dans l’extrait qui nous est présenté, tiré de l’ « L’Etre et le Néant », l’auteur, Sartre, nous
expose une critique de la psychanalyse et plus particulièrement de son concept central :
l’inconscient.
Selon Freud le fondateur de cette discipline, notre activité mentale ne se réduit pas à la
conscience mais une grande partie de nos faits psychiques est en réalité inconsciente..
»
↓↓↓ APERÇU DU DOCUMENT ↓↓↓
Liens utiles
- commentaire de texte - freud - « Une difficulté de la psychanalyse » est extrait de l’ouvrage L’Inquiétante Étrangeté et autres essais
- Analysez ce commentaire : « les scènes comiques visent parfois la critique »
- Jean-Paul SARTRE, Les Mouches, acte II, scènes 3 et 4, 1943. Commentaire
- Promenade dominicale - Sartre: "La Nausée" (commentaire)
- K. MARX, Principes d'une critique de l'économie politique: Tu travailleras à la sueur de ton front (commentaire)