Commentaire Kant: Critique de la raison pratique
Publié le 17/05/2020
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Emmanuel Kant: La critique de la raison pratique
«Comme, de toutes les idées de la raison pure spéculative, le concept de la liberté est proprement le
seul qui donne à la connaissance, même si ce n’est qu’à la connaissance pratique, une si grande
extension dans le champ du suprasensible, je me demande d’où vient qu’il possède exclusivement
une si grande fécondité, tandis que les autres désignent sans doute une place vide pour des êtres
d’entendement purement possibles, mais n’en peuvent déterminer le concept par rien.
Je vois
aussitôt que, comme je ne puis rien penser sans catégorie, il faut que je cherche d’abord, même
pour l’idée rationnelle de la liberté, dont je m’occupe, une catégorie, laquelle est ici la catégorie
de la causalité et que, bien qu’on ne puisse soumettre aucune intuition correspondante au concept
rationnel de la liberté, en tant qu’il est un concept transcendant, il faut pourtant qu’au concept (de
la causalité), que nous donne l’entendement, et pour la synthèse duquel le premier exige
l’inconditionné, soit donnée une intuition sensible, qui en assure d’abord la réalité objective.
Or,
toutes les catégories se partagent en deux classes : les catégories mathématiques, lesquelles se
rapportent uniquement à l’unité de la synthèse dans la représentation des objets, et les catégories
dynamiques, lesquelles se rapportent à l’unité de la synthèse dans la représentation de l’existence
des objets.
Les premières (celles de la quantité et de la qualité) contiennent Toujours une synthèse
de l’homogène, où l’on ne peut nullement Trouver l’inconditionné pour ce qui est donné dans
l’intuition sensible comme conditionné dans le temps et l’espace, puisqu’il faudrait que cet
inconditionné à son tour appartînt au temps et à l’espace, de sorte qu’il serait toujours à nouveau
conditionné ; et c’est pourquoi aussi, dans la dialectique de la raison pure théorique, les deux
moyens opposés de trouver pour elles l’inconditionné et la totalité des conditions étaient également
faux.
Les catégories de la seconde classe (celles de la causalité et de la nécessité d’une chose)
n’exigeaient aucunement cette homogénéité (du conditionné et de la condition dans la synthèse) car
il ne s’agissait pas ici de représenter l’intuition se formant par une composition en elle du divers,
mais uniquement la façon dont l’existence de l’objet conditionné qui lui correspond s’ajoute à
l’existence de la condition (dans l’entendement, comme liée avec elle) ; et alors il était permis de
placer dans le monde intelligible l’inconditionné, quoique d’ailleurs de façon indéterminée, pour ce
qui est partout conditionné dans le monde sensible (relativement à la causalité aussi bien qu’à
l’existence contingente des choses mêmes) et de rendre la synthèse transcendante.
C’est pourquoi
aussi, dans la dialectique de la raison pure spéculative, il s’est trouvé que les deux manières,
opposées en apparence, de trouver l’inconditionné pour le conditionné n’étaient pas en réalité
contradictoires ; que, par exemple dans la synthèse de la causalité, il n’y a pas contradiction à
penser, pour le conditionné dans la série des causes et des effets du monde sensible, la causalité qui
n’est plus conditionné de façon sensible, et que la même action, qui, en tant qu’elle appartient au
monde sensible, est toujours conditionnée de façon sensible, mécaniquement nécessaire, peut en
même temps toutefois, comme relevant de la causalité de l’être agissant en tant qu’il appartient au
monde intelligible, avoir pour fondement une causalité inconditionnée sensiblement, et, par
conséquent, être pensée comme libre.
Dès lors, il ne s’agissait plus que de convertir cette
possibilité en réalité, de prouver dans un cas réel, en quelque sorte par un fait, que certaines
actions supposent une telle causalité (la causalité intellectuelle, inconditionnée de façon sensible),
qu’elles soient réelles ou même seulement commandées, objectivement nécessaires au point de vue
pratique.»
Introduction:
Première partie : Position du problème posé par l’idée de liberté : elle appartient au
domaine des Idées rationnelles/ spéculatives, et par conséquent, elle ne devrait nous.
»
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