Commentaire, Humain, trop Humain Nietzsche: l'immoralité
Publié le 24/04/2021
Extrait du document
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Cet extrait est issu d'Humain, trop humain de Nietzsche.
La thse de lÕauteur est de savoir si lÕon peut rendre compte de lÕimmoralit.
Le texte sÕarticule en trois parties.
La premire est forme partir dÕune distinction entre la nature et lÕhomme et sÕtend de la ligne 1 3.
La deuxime partie se droule de la ligne 3 9 et traite du fait que toutes mauvaises actions ne sont pas forcment immorales.
La dernire partie va de la ligne 9 jusquÕ la Þn et tmoigne dÕun accord avec Socrate et Platon du fait que les hommes agissent ncessairement pour leur bien mais aussi Nietzsche fait preuve dÕironie en disant que les hommes agissent toujours bien.
Nietzsche dbute par noncer une distinction que les humains font souvent.
Ç Nous È, c'est--dire les hommes, distinguons les actions humaines des actions naturelles.
Nous traitons dÕimmoral un homme qui fait une mauvaise action mais nous nÕaccusons pas la nature dÕimmoral lorsquÕelle nous envoie un orage et nous trempe mme si celle-ci nous nuit et agit avec intention.
LÕimmoralit ne concerne alors que les humains tandis que la nature est amorale.
Cette distinction est affirme par les hommes partir des diffrences qui opposent nature et tre humain.
Du cot des hommes, nos actions sont contrles selon Ç une volont libre aux dcrets arbitraires È, cette volont est suppose.
Les hommes agissent comme ils le veulent, ils dcident de faire le bien comme de faire le mal.
Nous accusons lÕhomme dÕimmoral car nous jugeons ses actions contingentes, autrement dit, celui qui ralise une action qui nuit autrui aurait pu ne pas la faire.
En revanche nous qualiÞons la nature amorale alors quÕelle ralise aussi des actions nuisant lÕhomme.
Mais la nature produit des phnomnes par Ç ncessit È car elle ne peut pas faire autrement.
Ainsi rside dans la nature un dterminisme qui lie chaque phnomne naturel et qui nous empche de lÕaccus dÕtre immoral .
Nous ne pouvons pas non plus la qualiÞer de morale car elle nÕagit pas en connaissance de cause.
Celle-ci est amoral car lorsque quelque chose de naturel nous nuit nous ne pouvons pas lÕaccus.
La morale suppose une responsabilit, comme la nature agit par ncessit nous ne pouvons pas la tenir responsable.
Or, dÕaprs Nietzsche Ç cette distinction est une erreur È.
Il nÕexplique pas cette erreur mais cette distinction nous laisserai penser que lÕhomme reprsenterait une espce part au sein de la nature.
Il affirme simplement quÕil y a une erreur entre lÕopposition de la ncessit et la libert ainsi que lÕhomme et la nature.
Nous allons voir comment sÕinscrit lÕhomme dans la continuit de la nature car tous deux partagent le mme instinct de conservation et donc la fois se protger et sÕaccorder du plaisir.
Nietzsche affirme que selon les circonstances nous nÕappelons pas toutes les actions intentionnellement nuisible Ç immorales È.
Le fait quÕune action soit nuisible ne suffit pas pour la qualiÞer dÕimmorale.
Pour se permettre de faire du mal, il faut que cette nuisance soit Ç utile È.
Nous ralisons souvent des actions nuisibles sans pour autant tre condamn.
La morale et les droits juridiques contrlent la socit.
La morale prend donc une fonction sociale Ç aÞn de se protger, soi et la socit È .
Les droits et la morale sont joints par les valeurs quÕils partagent, autrement dit la protection de la socit ainsi que de la conservation des individus.
La morale nÕest donc pas vraiment absolue puisquÕelle tolre que l'on commette des actions nuisibles intentionnellement.
Pour poursuivre, il cite ensuite deux exemples trs similaires mais pourtant traits de manires totalement diffrentes.
Dans un premier temps il explique que lÕon ne condamne pas un homme qui a tu une mouche car son bourdonnement lui dplaisait.
Ensuite il nous cite lÕexemple de la punition dÕun criminel que lÕon va punir de manire le faire souffrir son tour.
Dans les deux exemples lÕintention de tuer tait prsente mais seul le deuxime cas va tre puni.
Ces deux actions sont nuisibles, elles reprsentent le mal et font toutes les deux souffrir un tre.
En ralit ces deux exemples rsultent dÕun choix et dÕune rßexion puis d'une dcision rationnelle.
Ainsi se place entre le bien et le mal ce que lÕon appelle la lgitime dfense.
Par la suite, Nietzsche justiÞe pourquoi les actions nuisibles ne sont pas qualiÞes dÕimmoral.
Dans le premier exemple lÕhomme tue cette mouche pour sÕviter un dplaisir et se conserver.
Dans le second exemple, cÕest lÕtat qui cherche se conserver ou viter un dplaisir.
On ne qualiÞe donc pas dÕimmorale une action faite par lgitime dfense.
La lgitime dfense participe donc la Ç conservation È de lÕindividu.
La morale admet Ç les actes intentionnellement nuisibles È pour la conservation de soi.
Mais dans le cas de la mouche, il agit simplement pour sÕviter une petite souffrance.
De plus la conservation de soi est un droit et la lgitime dfense correspond notre instinct de survie qui ne peut tre alors sanctionn.
Le mal est alors relativis..
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