Commentaire d'un extrait du Gorgias de Platon
Publié le 13/01/2021
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«
MONTAUBAN Eloane
COMMENTAIRE
L’extrait étudié est issus du dialogue Gorgias de Platon.
Il se situe au début d’une
conversation qui semble avoir déjà commencé entre Socrate et Polos.
Socrate reprend dès la
première ligne la position de P olos, qui défend que les orateurs et les tyrans sont tout-puissants, ce
qui va amener philosophe à présenter une thèse pour le contredire.
Dès le début du texte, la question de puissance est posée comme ce qui caractérise l’orateur
car il semble avoir pouvoir de vaincre qui il veut, de même que le tyran peut exiler et tuer qui il
veut.
Socrate va présenter un argument qui dit que si on considère la puissance comme un bien,
alors les orateurs et les tyrans ne sont pas puissants, au contraire car ils font ce qui leur plaît et non
pas ce qu’ils veulent.
Or si les orateurs et les tyrans sont sujets de leurs actions, ils font ce qu’ils croient vouloir
faire.
Cela implique qu’on peut faire ce qu’on ne veut pas tout en croyant que c’est ce qu’on veut
faire, et dans ce cas-là nous ferions simplement ce qui nous paraît être le meilleur.
Il peut y avoir un
critère extérieur à nous pour juger si ce que l’on fait correspond à ce que l’on veut atteindre.
Mais cette idée soulève plusieurs questions.
Comment pouvons-nous nous tromper sur ce
que l’on veut, en pensant vouloir une chose alors que non ? Comment le critère pour déterminer si
l’action correspond à ce que l’agent veut peut être extérieur à l’agent ?
La thèse de Socrate sera donc la suivante : le critère pour déterminer si on fait bien ce que
l’on veut est objectif car l’acte de vouloir est déterminé par sa finalité.
Cette finalité, c’est le bien
que l’on veut atteindre, et dans cette optique l’action effectuée n’est qu’un moyen pour atteindre
cette fin.
Tout d’abord, Socrate pose la prémisse suivante : si la puissance est un bien, alors être
puissant c’est faire ce que l’on veut avec bon sens.
Ainsi, pour déterminer si quelqu’un est tout
puissant, il faut savoir si ce qu’il fait est vraiment ce qu’il juge de bien.
Après cela, Socrate va donc
définir c’est qu’est l’acte de vouloir.
Il explique que ce que l’on veut n’est pas l’action elle même
mais le but.
Ainsi chaque chose est bonne ou mauvaise, directement ou indirectement par rapport à
un but, et ce que l’on vise dans l’action de vouloir est toujours un bien.
Pour finir son raisonnement,
Socrate va déterminer en quoi les tyrans et les orateurs font non pas ce qu’ils veulent (puisqu’ils ne
visent aucun bien) mais ce qui leur fait plaisir et ainsi en quoi ils ne sont pas puissants.
Au début de l’extrait, Socrate nous reprend les termes de Polos sur les pouvoirs des orateurs
et des tyrans : les premiers « font périr qui ils veulent » tandis que les seconds « exilent qui leur
plaît », paragraphe 1.
Selon Polos, cela est une marque de leur toute-puissance ; or, Socrate affirme
que les « orateurs et les tyrans ne disposent dans leurs cités que d’un pouvoir infime » au
paragraphe 3, ce qui semble contradictoire pour son interlocuteur.
Ces individus font « ce qui leur
paraît être le meilleur » (paragraphe 3), mais cela ne signifie pas qu’ils font tout ce qu’ils veulent
contrairement à ce que Polos pense.
Mais Socrate et Polos s’accordent tout d’abord sur le fait que la
puissance est un bien pour l’homme qui la détient.
Socrate lui dit ensuite « Écoute, si un homme,
privé de tout bon sens, a les moyens de faire ce qui lui paraît être le meilleur, diras-tu qu’il est tout.
»
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