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Commentaire d'un extrait de Ruy Blas de V. Hugo. Commentaire

Publié le 19/12/2021

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« Commentaire d’un extrait de Ruy Blas de V.

Hugo Introduction : Ruy Blas est un drame romantique publié par Victor Hugo en 1838.

L’extrait proposé se situe à la scène 2 du deuxième acte qui se présente comme une parenthèse amoureuse dans l’intrigue socio-politique de la pièce.

Cet extrait est constitué en grande partie du monologue de la reine.

La reine d'Espagne, dont le mari passe de longues journées à la chasse, est seule, inquiète de la haine que lui porte Don Salluste, un noble qu'elle a écarté de la Cour, et émue par les billets que lui dépose chaque soir un inconnu, Ruy Blas. Projet de lecture : En quoi cette scène est-elle emblématique du drame romantique ? I) Un monologue lyrique 1) Un épanchement des sentiments de la reine Le long monologue a pour fonction première de permettre un épanchement lyrique de la reine qui confie ses sentiments et ses réactions face à ce prétendant inconnu, auteur de la lettre.

Elle s’adresse dans ce monologue à cet inconnu qui a conquis son c œur pas sa lettre : cette adresse prend un ton élégiaque avec l’emploi du vocatif : « Qui que tu sois, ô jeune homme inconnu ».

A travers cette prosopopée, la reine idéalise cet amour et projette ses sentiments dans un avenir qui tient plutôt du rêve comme en témoigne la didascalie « retombant dans sa rêverie ».Le champ lexical de l’amour et, plus généralement, des sentiments vient renforcer le caractère lyrique de ce monologue : « aime…mon c œur…sois aimé…me brûle…qui me hait… qui m’aime…secourez-moi… » : on note dans ce champ lexical l’expression de sentiments divers, de l’amour à la haine en passant par le désespoir.

La gestuelle évoquée dans les didascalies présente une gestuelle typiquement amoureuse : le corps même de la reine révèle ses sentiments (cf.

notamment l’action répétée de mettre la lettre de l’amant sur sa poitrine) à observez aussi la présence de séries d’exclamations et de phrases hachées révélant le désarroi de la reine. Evoquez aussi la gradation de la dentelle au feu dévoilant la naissance et la progression de la passion : « La dentelle, la fleur, la lettre, c'est du feu ! ». 2) Les contradictions d’une femme amoureuse L’épanchement lyrique de la reine donne lieu à la révélation de ses contradictions : au champ lexical de l’amour et des sentiments est mêlé le champ lexical de la mort : « périls…verse ton sang…risques tes jours…qui se meurt… ».

L’amour et la mort son constamment mêlés et l’amant apparaît comme un héros prêt à braver la mort pour donner une fleur à son aimée.

La reine apparaît totalement bouleversé par cet amour qu’elle sait impossible et auquel elle tente en vain de résister, ce que suggèrent les oppositions constantes entre ce qu’elle veut faire et ce qu’elle fait.

Après une prosopopée invitant son amant à ne pas calmer ses ardeurs elle semble revenir, rongée par la culpabilité, sur son élan en affirmant cette étrange formule : Puisque mon c œur subit une inflexible loi, Sois aimé par ta mère et sois béni par moi ! à le dernier vers témoigne d’une inversion avec la formule traditionnelle voulant que l’amante aime et que la mère bénisse. Une autre opposition entre la volonté de la reine et son élan spontané est manifeste dans le jeu de scène que constitue la lecture de la lettre : Impo ssible d'afficher l'image liée.

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