Commentaire de texte sur le Sonnet à Madame M N de Musset
Publié le 01/05/2022
Extrait du document
«
Le romantisme est un mouvement artistique et littéraire du XIXe siècle qui privilégie à la
raison l’exaltation et l’exhibition des sentiments notamment l’amour.
Ce mouvement brise les règles
du classique et traite de nombreux sujets autour des émotions, de l’amour et de la liberté.
Alfred de
Musset auteur du XIXe est un des représentants des auteurs romantiques.
C’est l’auteur des Poésies
Nouvelles, œuvre de soixante et onze poèmes publiée en 1860.
Le poème intitulé Sonnet à Madame
M.
N.
écrit en 1843 est tiré de ce recueil.
Dans ce poème Musset s’adresse à Marie avec qui il
reprend alors contact par lettre, heureux de ses retrouvailles, il s’adresse à elle en mémoire de leur
amitié de jeunesse.
Comment l’auteur arrive-t-il à énoncer des sentiments amoureux en évoquant leurs souvenirs
communs?
Nous observerons que Musset évoque d’abord un souvenir vers 1 à 4, puis nous montrerons qu’il
évoque ensuite la fuite du temps vers 5 à 11 pour finalement remarquer la portée universelle du
poème.
Le souvenir est un thème intemporel de la littérature et de l’art en général, il inspire nombre
d’écrivains.
Souvent sous forme d’autobiographie, il permet à l’auteur qui explore ce thème de
revenir sur son passé, particulièrement sur son enfance, comme c’est le cas ici.
Dans la première strophe, l’auteur évoque le souvenir des premiers jours d’une amitié qu’il a
partagée avec une fille de son âge.
Le dialogue marqué par la ponctuation ainsi que l’emploi du
passé composé dans le vers 1 indique que cette époque est révolue et qu’elle appartient au passé.
On
observe l’usage du pronom personnel « je »; « je vous ai vu enfant » et la présence de rimes
embrassées qui évoque le rapprochement entre l’auteur et la jeune madame M.
N.
Au vers 2 la
comparaison avec la rose met en évidence la fraîcheur de Marie, « fraîche comme une rose », et
l’emploit de la métaphore « le cœur dans les yeux » souligne quant à lui sa sensibilité et sa sincérité
puisqu’elle porte ses sentiments sur son visage.
L’énumération présente au vers 3 montre elle la
tendre moquerie dans l’expression « fraîche, bambin, boudeur, paresseux ».
L’utilisation de
l’énumération « Byron, les grands vers et la danse » sert à évoquer l’art poétique, la place de la
poésie dans le romantisme.
Dans cette première strophe l’auteur montre la préciosité du souvenir au
travers d’une multitude de termes occupant une place prépondérante au fond de sa pensée comme
au fond de celle de chaque être humain.
La fuite du temps est l’un des thèmes les plus récurrents de la poésie du XIXe siècle,
s’inspirant principalement du carpe diem, ce poème d’Horace.
Alfred de Musset se sert de l’imparfait de description pour peindre une scène joyeuse.
Cette
joie est renforcée par la personnification du souvenir à travers le verbe « riait ».
« Le langage de
vieux » est un regard tendrement ironique du poète sur ses semblables et une première allusion à la
fuite du temps, si rapide que l’on ne se voit pas vieillir.
La légèreté est à la gaîté du souvenir mais
aussi ce temps qui s’écoule sans que l’on s’en aperçoive, sont comme un écho qui s’éteint peu à peu
comme un espoir dont on ne sait pas s’il sera réalisé : « léger comme un écho, gai comme
l’espérance ».
Ici deux comparaisons soulignent à la fois l’insouciance de la jeunesse avec les mots
« léger » et « gai » mais aussi l’aspect éphémère du bonheur avec le mot « écho » qui évoque
quelque chose qui s’éloigne, un son qui s’éteint peu à peu et « l’espérance » qui par définition,
définit ce qui n’est pas encore concret, pas encore réel.
De plus la construction régulière de ce vers
avec deux parties de six syllabes et le parallélisme des comparaisons dévoilent la marche inarrêtable
du temps.
La fuite du temps est présente au travers de l’emploi des termes temps et mort s’est un
vers tragique de la destinée à l’homme par l’emploi du présent de vérité générale et la mort.
Le mur
peut être le symbole de l’oubli ou celui de la mort, quant à la fleur elle représente le souvenir
heureux, la force de la nature qui reprend sans cesse son cycle.
On peut aussi y voir l’art du poète
qui garde à travers ses mots le passé vivant dans sa mémoire on peut l’associer aux Contemplations
de Victor Hugo.
La personnification du temps montre que l’auteur est le père de souvenir on parle
d’allégorie c'est-à-dire une représentation concrète « le père le voyageur » d’une idée abstraite « le
temps ».
« Ô » est une interjection associée à l’apostrophe « voyageur ami », le souvenir est présent.
»
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