Commentaire de Texte : Portrait de Christine de Suède par Voltaire
Publié le 09/11/2024
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Commentaire de Texte : Portrait de Christine de Suède par
Voltaire
« Les passions sont le sel de la vie ; on n’est heureux ni malheureux qu’à proportion
qu’on les a violentes ».
C’est ainsi pour ces « passions » que la reine/« roi » souveraine
Christine de Suède décida de vivre libre, sans mari, sans enfant et suivra tout au long de sa
vie, ni les prescriptions morales ou sociétales, ni les devoirs et obligations qui correspond à
ceux d’une souveraine.
C’est ainsi de ce personnage, à la fois complexe, énigmatique,
paradoxale disons-le, qui a interrogé beaucoup d’historiens, que porte ce document qui est
un extrait de roman intitulé Le siècle de Louis XIV écrit par Voltaire sur un temps assez long
puisqu’il le commença en 1732 mais son ouvrage paru qu’en 1751 à Berlin.
Voltaire fait ainsi
un ouvrage qui se veut historique mais qui est conjugué tout en illustrant simplement son
époque.
Il porte le sous-titre de Catalogue de la plupart des écrivains français qui ont paru
dans le siècle de Louis XIV pour servir à l’histoire littéraire de ce temps, puisqu’il fait, en
effet, dans son œuvre divers listes à la fois de d’écrivains, d’artistes célèbres mais aussi de
souverains...
L’ouvrage est divisé en quatre parties, traitant d’abord de l’histoire politique et
militaire du règne de Louis XIV, avant d’aborder l’histoire économique et sociale, puis le
mouvement littéraire et scientifique avant de finir sur les affaires religieuses.
Cet ouvrage
compte 39 chapitres, mais Voltaire ne souhaite pas compiler les listes mais souhaite faire un
« ouvrage synthétique et pratique » (sans pour autant oublier de faire figurer des
personnages moins célèbres de son époque : des traducteurs, des historiens, des poètes…).
Son but est de montrer d’une part la grandeur de ce roi soleil qui a encouragé les arts et les
sciences et d’autre part la grandeur de son règne qui marque l’apogée de l’esprit humain,
face à un règne de Louis XV qu’il connait bien puisqu’il écrit pendant le règne de ce dernier,
qu’il n’apprécie pas, étant trop peu attentif à l’égard des arts et de la connaissance
qu’incarne les Lumières.
Il vante bien au contraire la protection accordée par Louis XIV aux
écrivains, aux artistes et aux savants qui font selon lui « du siècle de Louis XIV, l’un des
quatre grands siècles de la civilisation » (tout en restant mesuré sur certaines de ses
politiques notamment en matière religieuse avec la persécution des protestants par les
Dragonnades).
Qui plus est Voltaire a 21 ans à la mort de Louis XIV et a été témoins le 9
septembre 1715, 8 jours après la mort du roi tout l’hostilité qui ont accompagné le convoi
funèbre sur la route de Versailles à Saint Denis.
C’est donc pour cela qu’il commence à
écrire en 1732 l’histoire de ce roi, mais il ne cessera de le remanier et de l’enrichir au fil des
publications jusqu’à l’édition définitive de 1768 qui compte un millier de pages.
C’est ainsi
une œuvre et donc un extrait avec lequel il faut prendre du recul puisque Voltaire, ce grand
érudit l’écrit dans un but bien précis, mettre en valeur, en tant que philosophe/écrivain des
Lumières le règne puissant et grandiose d’un roi par rapport à son successeur.
Ainsi cet
extrait du portrait de Louis XIV figure dans le Chapitre V de l’ouvrage intitulé Suite des
guerre civile jusqu’à la fin de la rébellion, en 1653 (faisant suite au Chapitre IV intitulé Guerre
civile) et évoque après les rois d’Angleterre, Christine de Suède, sa vie, de voyageuse en
Europe, notamment en France et en Italie, son éducation, sa personnalité, sa grandeur, et
les réactions face à cette ancienne souveraine des personnes l’ayant côtoyé au cours de ses
1
passages dans différents pays.
Voltaire n’hésite pas à parler de ses propres impressions très
laudatives sur la reine, rendant cet extrait particulièrement subjectif et critiquable et cela
s’explique par la vie même de Voltaire, homme de sa période : Les Lumières.
Voltaire, né de
son vrai nom François Marie Arouet est né le 21 novembre 1694 à Paris, dans un foyer de la
bourgeoisie parisienne et sera élevé par les jésuites, de Louis le Grand auprès desquels il
découvrira la rhétorique, le théâtre, et la littérature antique.
Son nom de plume à savoir
Voltaire (anagramme de son nom) est pris lorsqu’il commence la rédaction de son Œdipe en
sortant de prison après avoir en mai 1717 à l’âge de 23 ans écrit un poème contre le régent
Philippe d’Orléans ce qui lui vaudra 11 mois de prison.
C’est après un second passage en
prison en 1726 pour son insolence et sa liberté d’esprit après une querelle avec le chevalier
de Rohan que Voltaire s’exilera en Angleterre pendant 2 ans, une période importante dans
sa vie qui forgera sa pensée libérale, la monarchie parlementaire anglaise lui inspirera ainsi
ses célèbres Lettres philosophiques en 1734 dans lesquelles il fait éloge d’une société
progressiste, tant sur le plan artistique que scientifique, il s’engage dès lors pour son pays
dans une philosophie réformatrice de la justice et plus largement de la société s’inscrivant
parfaitement dans son siècle des Lumières dont il est le chef de fil aux cotés de Rousseau et
Diderot.
Ce mouvement des Lumières, bien connu du XVIIIème siècle, est à la fois un
mouvement littéraire, culturel, et philosophique qui se développe entre 1715 (mort de Louis
XIV) et 1789 dans toute l’Europe.
Les philosophes des Lumière que ce soit Voltaire, mais
aussi Rousseau, Diderot ou encore Montesquieu ont comme but de permettre au peuple
d’accéder au savoir, à la liberté et au bonheur, ils remettent en cause les fondements de la
religion, contestent la monarchie absolue et dénoncent les inégalités sociales.
Chacun des
philosophes étant quand meme différents et abordant les sujets qui sont pour eux les plus
importants.
Voltaire lui se soulèvera essentiellement contre les injustices juridiques et le
fanatisme religieux.
Le contexte de parution, au moment où Voltaire écrit ses ouvrages est
alors propice à ce mouvement, d’abord la monarchie est de plus en plus critiquée par le
manque de réformes face à des inégalités qui s’accroissent entre les trois états
(Noblesse/clergé/Tiers-Etats), la bourgeoisie elle auquelle appartient Voltaire obtient de plus
en plus de pouvoirs et contestent les privilèges des nobles et les inégalités.
Les grandes
inventions comme la machine à vapeur permettent des grands voyages (exil en Angleterre
pour Voltaire), ces progrès scientifiques et technologiques et ces grandes découvertes
permettent ainsi de faire évoluer la réflexion philosophique sur la condtition des hommes, les
valeurs, les aspirations pour une société plus éclairée, plus ouverte…C’est pour cela que les
philosophes sont particulièrement prolifiques en matière d’écriture.
C’est lors du voyage de
Voltaire en Angleterre qu’en plus d’être frappé par la grande liberté d’opinion dont jouissent
les Anglais, il découvre les théories d’Issac Newton et la philosophie de John Locke qui lui
serviront tant pour sa propre réflexion et de surcroit ses propres écrits.
Il écrira à son retour
deux tragédies Brutus et Zaire en 1730 et 1732 date à laquelle il commencera le siècle de
Louis XIV, tout en écrivant sur les sciences (1738 : Eléments de la philosophie de Newton
qu’il vulgarise,) au coté de la marquise du Chatelet, dans leur château qui lui sert aussi de
refuge, pour écrire ses ouvrages de manière anonyme.
C’est après la mort de sa fidèle
amante et amie Emilie du Château, et après avoir était disgracié par Louis XV pour son
œuvre Zadig, qu’il part à Berlin dans la cour du roi Fréderic II qu’il l’avait mainte fois inviter,
en 1750, pour y terminé notamment son ouvrage Le siècle de Louis XIV.
Le contexte de
narration quant à lui figure juste après la renonciation au trône de Christine de Suède qui
abjure.
Elle fut donc reine de 1632 à 1654, lorsque son père Gustave Adolphe surnommé
« Le Lion du Nord » meurt après 21 ans de règne, au combat.
Après avoir brillé par sa
volonté pacifiste de terminer la guerre de Trente ans en signant le Traité de Westphalie
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apportant à la Suède des territoires stratégiques, elle décide d’abjurer.
En effet, après avoir
déjà évoqué ces intentions de partir en 1650, c’est en mai 1653 qu’elle réitère ces intensions
de quitter le trône de Suède.
C’est en février 1954 que la reine dévoile ses intentions ensuite
devant le Conseil d’Etat, voulant ainsi trouver les moyens d’accélérer l’avènement de son
cousin et successeur désigné le prince Charles Gustave.
Après avoir pu valider auprès du
conseil son abjuration, elle négocia avant de partir des droits de possession et de
souveraineté sur plusieurs territoires, à savoir la Poméranie, les îles d’Oeland, de Gotland, et
d’Oesel, les villes de Norrkôping et de Gôteborg le premier port suédois tout en se
garantissant un revenu annuel minimal de deux cent cinquante mille thalers.
C’est alors dès
la date de l’abdication le 16 juin 1654 que l’ancienne reine décida, en étant enfin libre de
partir, cap sur le Danemark, puis....
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