Commentaire de texte "La structure des révolutions scientifiques de Thomas S.Kuhn"
Publié le 21/06/2024
Extrait du document
«
Ce texte, extrait de La structure des révolutions scientifiques de
Thomas S.Kuhn, traite de la nature du progrès scientifique, en particulier la
question de savoir s'il est principalement cumulatif ou s'il implique des
révolutions intellectuelles et des changements de paradigmes ( un paradigme
est une représentation du monde, une manière de voir les choses, un modèle
cohérent de vision du monde qui repose sur une base définie ) .
La question
centrale abordée dans le texte est de savoir si le développement scientifique
se fait de manière cumulative, avec de nouvelles découvertes s'ajoutant
progressivement à un corpus de connaissances préexistant, ou s'il implique
des révolutions où de nouveaux paradigmes remplacent les anciens.
La
thèse principale du texte, inspirée des idées de Thomas S.
Kuhn, est que le
développement scientifique n'est pas essentiellement cumulatif.
Au lieu de
cela, il implique des révolutions intellectuelles où les paradigmes dominants
sont remis en question et éventuellement remplacés par de nouveaux
paradigmes.
Le problème soulevé dans le texte est la tension entre l'image
idéale d'un progrès scientifique linéaire et cumulatif et la réalité historique où
des changements de paradigmes radicaux sont nécessaires pour expliquer
de nouveaux phénomènes ou résoudre des anomalies.
Ce problème remet
en question la conception traditionnelle du développement scientifique et
invite à repenser la manière dont nous comprenons la progression de la
connaissance scientifique.
Le texte se compose de 3 parties, la première, de
la ligne 1 à 19, la deuxième de la ligne 20 à 32 et la troisième partie de la
ligne 33 à 50.
"En principe, un phénomène nouveau devrait pouvoir apparaître sans exercer
d'action destructrice sur aucun secteur du travail scientifique antérieur."
Ici, l'auteur pose l'idée que lorsqu'un nouveau phénomène ou une nouvelle
découverte survient, elle ne devrait pas nécessairement contredire ou
détruire complètement ce que la science avait précédemment établi.
"Ainsi, bien que le fait de découvrir des êtres vivants sur la Lune puisse de
nos jours renverser les paradigmes existants (ceux-ci nous enseignent sur la
Lune des choses qui semblent incompatibles avec l'existence de la vie), en
découvrir dans une partie moins bien connue de la galaxie n'aurait pas le
même effet."
L'auteur illustre son point en prenant l'exemple de la découverte de vie sur la
Lune, qui bouleverserait nos idées actuelles sur cet astre.
Cependant, il
suggère que la découverte de vie dans une partie moins explorée de la
galaxie serait moins perturbatrice car nos connaissances sur ces régions sont
moins établies.
"De même, une nouvelle théorie n'entre pas obligatoirement en conflit avec
celles qui l'ont précédée."
Kuhn avance que les nouvelles théories ne sont pas nécessairement en
opposition directe avec celles qui les ont précédées.
Elles pourraient
simplement ajouter à notre compréhension existante sans la contredire.
"Elle pourrait concerner exclusivement des phénomènes jusque-là inconnus,
comme la théorie des quanta concerne (mais pas exclusivement, cela a son
importance) des phénomènes infra-atomiques inconnus avant le XX° siècle."
Il prend l'exemple de la théorie quantique, qui traite de phénomènes inconnus
auparavant, mais souligne que cela ne signifie pas qu'elle ne soit pas liée à
d'autres aspects de la science.
"Ou encore, la nouvelle théorie pourrait être simplement d'un niveau plus
élevé que celles que l'on connaissait jusque-là susceptible de lier ensemble
tout un groupe de théories de niveau inférieur sans apporter à aucune d'elles
de changement important."
Kuhn explique qu'une nouvelle théorie pourrait également fonctionner à un
niveau plus général, reliant différentes théories de niveaux inférieurs sans
nécessairement les contredire ou les changer radicalement.
"De nos jours, la théorie de la conservation de l'énergie fournit exactement ce
lien entre la dynamique, la chimie, l'électricité, l'optique, la théorie thermique,
etc."
Il prend l'exemple de la théorie de la conservation de l'énergie pour illustrer
comment une théorie peut servir de lien entre différents domaines de la
science.
"On pourrait encore concevoir d'autres rapports de compatibilité entre
d'anciennes et de nouvelles théories et, pour chacun, chercher des exemples
dans le processus historique par lequel la science s'est développée."
Kuhn invite ici à envisager d'autres façons dont de nouvelles théories
peuvent s'articuler avec les anciennes, et suggère d'examiner des exemples
historiques pour comprendre comment la science progresse.
"Si tout cela se vérifiait, le développement scientifique serait en son essence
cumulatif.
Les phénomènes d'un genre nouveau révéleraient simplement l'ordre régnant dans un domaine où jusque-là on n'en avait reconnu aucun." Dans cette partie, Kuhn envisage l'idée d'un développement scientifique cumulatif où de nouveaux phénomènes ne feraient que révéler un ordre préexistant dans la nature, sans nécessairement remettre en cause les connaissances antérieures. "Dans l'évolution de la science, une connaissance nouvelle remplacerait l'ignorance, au lieu de remplacer une connaissance différente et incompatible." Kuhn suggère que dans une perspective cumulatrice, chaque nouvelle connaissance serait simplement une addition à ce qui était auparavant inconnu, plutôt qu'un remplacement d'une connaissance existante par une nouvelle incompatible. !!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!CHANGEMENT DE PARTIE!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!!! "Il est évident que la science (ou une autre entreprise du même genre mais de moindre efficacité) aurait pu se développer ainsi d'une manière purement cumulative." Kuhn reconnaît ici que l'idée d'un développement cumulatif de la science est souvent perçue comme plausible, voire souhaitable, où chaque nouvelle découverte s'ajoute simplement à ce qui est déjà connu. "Nombre de gens d'ailleurs imaginent ainsi ses progrès, et un nombre entre plus grand semblent supposer que l'accumulation est en tout cas l'idéal que révélerait le développement historique, si seulement il n'était pas si souvent déformé par ce qui est proprement humain." Il souligne également que de nombreuses personnes perçoivent les progrès scientifiques de cette manière, comme un processus continu d'accumulation de connaissances, bien que cela puisse être perturbé par des facteurs humains. "Néanmoins, malgré l'extrême plausibilité de cette image idéale, nous avons lieu de nous demander de plus en plus s'il est possible que ce soit bien là une image de la science." Kuhn introduit un tournant dans son argumentation en remettant en question la validité de l'idée d'un développement scientifique purement cumulatif, malgré sa plausibilité. "À partir de l'apparition du premier paradigme, l'assimilation de toute théorie nouvelle et de presque tous les phénomènes d'un genre nouveau a exigé en fait l'abandon d'un paradigme antérieur, suivi d'un conflit entre des écoles concurrentes de pensée scientifique." Il souligne que dans la réalité historique, l'émergence de nouveaux paradigmes scientifiques s'accompagne souvent de l'abandon de paradigmes précédents et de conflits entre différentes écoles de pensée scientifique. "L'acquisition cumulative de nouveauté non attendues se révèle être une exception, très rarement vérifiée, à la règle du développement scientifique." Kuhn affirme ici que l'accumulation progressive de nouvelles découvertes inattendues est en réalité une exception plutôt que la norme dans le développement scientifique. "Quiconque observe sérieusement la réalité historique, en arrive obligatoirement à penser que la science n'approche pas l'idéal suggéré par l'image d'un processus cumulatif." Il souligne que ceux qui étudient attentivement l'histoire de la science réalisent que celle-ci ne correspond pas à l'idéal d'un processus cumulatif où.... »
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