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Commentaire de texte "La Préference Nationale", Fatou Diome

Publié le 24/04/2021

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« Introduction : Fatou Diome est une auteure franco-sénégalaise appartenant au mouvement de la littérature migrante.

Ce mouvement littéraire récent est celui d’écrivains nés de parents immigrés ou qui ont vécu le passage d’un pays à un autre.

Fatou Diome est profondément engagée contre le racisme.

« La Préférence nationale et autres nouvelles », paru en 2001, est un recueil de nouvelles largement inspiré de la vie de l’auteure où chaque nouvelle a pour protagoniste une jeune femme de ménage en Alsace, confrontée aux humiliations.

Dans la nouvelle « Le visage de l’emploi », la jeune femme, narratrice, garde les enfants de la famille Dupont, qui la traite comme inférieure en se basant sur sa couleur de peau.

Mais, lorsque les employeurs se rendent compte que la baby-sitter est cultivée, ils portent un tout autre jugement sur celle-ci.

Comment Fatou Diome dénonce-t-elle le problème sociétal qu’est le racisme dans ce récit satirique ? Après avoir analysé comment l’auteure nous fait rire, nous montrerons comment celle-ci critique les Dupont et leurs opinions. Cette nouvelle s’inscrit dans le registre satirique, elle vise à faire rire le lecteur d’un sujet pourtant sérieux et grave.

Fatou Diome décrit tout d’abord le travail de la jeune femme avec beaucoup d’humour.

La comparaison de l’été à un amant instable fait sourire le lecteur et lui donne à voir une image poétique.

La narratrice veut insister sur le fait qu’elle ait déjà passé trois étés à travailler avec les Dupont avec cette comparaison suivie d’une énumération : « L’été, tel un amant instable, partit puis revint, repartit et, […] revint à nouveau.

».

Le rythme de cette longe phrase rappelle le rythme marqué des saisons en France, qui n’est pas le même en Afrique.

Le personnage se plaint sur un ton comique, ce qui dédramatise la situation vécue.

La narratrice se plaint alors d’être « toujours chez les Dupont », ce qui intensifie la lassitude.

Avec beaucoup de légèreté, l’auteure énumère les tâches variées auxquelles la baby-sitter doit s’atteler : « changeant des couches, saupoudrant de petites fesses roses, faisant le trajet de l’école quatre fois par jour, poussant le landau d’un bébé blond que je ne pouvais même pas faire passer pour mien, passant l’aspirateur, repassant, lavant le carrelage de toute la maison, et maudissant la merde des Dupont qui s’accrochait aux parois des w-c et ne sentait pas la rose.

» La narratrice met des images sur ses actions, comme dans cette citation « saupoudrant de petites fesses roses ».

Elle termine son énumération par une tâche particulièrement fastidieuse où elle emploie du langage familier « merde » et un lexique péjoratif « maudissant », qui amuse le lecteur.

Cette longue énumération montre que le travail est difficile et divertit le lecteur.

L’euphémisme employé par l’auteure : « ne sentait pas la rose » énonce indirectement toutes les choses odieuses auxquelles le personnage principal est confronté.

La proposition « poussant le landau d’un bébé blond que je ne pouvais même pas faire passer pour mien » nous montre l’auto- dérision dont la narratrice fait preuve.

A travers toutes ces figures de style, ce champ lexical et ce langage, l’auteure nous brosse avec humour un portrait de ce à quoi ressemble le quotidien de la narratrice.

La narratrice nous fait aussi rire d’autres choses dans ce texte, comme par exemple, de la façon dont parle madame Dupont à son employée.

En effet, madame Dupont, lors de son dialogue avec la baby-sitter s’adresse à elle avec un français caricaturé ou « petit nègre » dans ces deux phrases interrogatives : « Toi savoir allumer vidéo ? » ou « Toi tête pour réfléchir ? ».

Le non-sens des ces phrases fait rire le lecteur et souligne la façon qu’a madame Dupont de traiter la jeune femme comme un être inférieur.

Lorsque la petite fille demande à la baby-sitter de mettre la cassette dans le magnétoscope, la narratrice emploie l’adjectif. »

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