Commentaire de texte : Discours d'investiture de Léon Blum à la Chambre des députés en juin 1936 (politique)
Publié le 17/05/2020
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Commentaire de texte :
Discours d’investiture de Léon Blum à la Chambre des députés en juin 1936
Ce texte est le discours d’investiture de Léon Blum, nouveau Président du Conseil, à la Chambre des
députés le 6 juin 1936 , publié au Journal Officiel le lendemain.
Léon Blum (1872-1950) se distingua
d’abord comme chroniqueur littéraire dans plusieurs revues de la fin du 19ème siècle, dont La Revue
blanche.
C’est l’affaire Dreyfus qui suscita son engagement.
Il écrivit plusieurs ouvrages comme
Stendhal et le beylisme (1914).
C’est par la littérature qu’il vint à la politique : il collabora à l’Humanité de
Jaurès dès ses débuts.
Il a acquis une certaine expérience du pouvoir dans les fonctions de chef de
cabinet de Marcel Sembat au ministère des Travaux publics, dans le gouvernement Viviani en 1914-
1915.
Son analyse rigoureuse des 21 conditions fait de lui, au congrès de Tours un des leaders de la
minorité qui se sépare des communistes et reconstruit la SFIO.
Il n’en est pas le secrétaire général (c’est
Paul Faure) mais le maître à penser : ses interventions à la Chambre et ses articles déterminent
largement l’orientation du parti.
En 1936, la SFIO devient le premier parti du Front populaire, et Léon
Blum est appelé à former le gouvernement, celui-ci n’aspirait cependant pas à la présidence du Conseil.
Le 3 mai le Front populaire remportait les élections.
C’était une mince victoire en chiffre absolus,
mais une large victoire politique et
psychologique pour une gauche désunie depuis 1920.
La formation du Front populaire en vue des
élections législatives de 1936 était largement circonstanciée.
Les ligues d’extrême droite manifestèrent le
6 février 1934 contre le régime (ce fut d’une extrême violence : 19 morts en plein Paris).La gauche y vit
une réelle menace fasciste.
Après les journées de 1934, un large mouvement anti-fasciste s’était développé dans les masses
populaires françaises : beaucoup de comités anti-fascistes s’étaient crées dans tous les départements
français.
Même s’il n’était pas question pour les communistes de s’unir avec les socialistes pour la
défense de la République, le parti communiste effectua un large revirement : Maurice Thorez(secrétaire
général du parti communiste) déclarait le 26 juin 1934 qu’il fallait « à tout prix » réaliser « l’unité d’action »
avec le parti socialiste(alors que le 1er avril 1934 il comparait le parti socialiste à « une agence de la
bourgeoisie dans les rangs de la classe ouvrière.
»).
Le 27 juillet 1934, le parti socialiste et le parti communiste signaient un « Pacte d’unité d’action ».
Le Rassemblement populaire était en route .
Les radicaux rejoignaient ce dernier pour participer à la
manifestation du 14juillet 1935.
Le Front populaire déboucha ensuite en janvier 1936 sur un programme
électoral, et le 3 mai à la victoire de l’union de la gauche.
Léon Blum était le premier socialiste à diriger un
gouvernement dans l’histoire de la
République, à noter également qu’ il était le premier chef de gouvernement d’origine juive (ce qui lui
valut la remarque par Xavier Vallat député proche de l’Action française « ce vieux pays gallo- romain va
être gouverné par un fils d’Israël »).
Léon Blum intégra trois femmes au gouvernement (c’était une
nouveauté), et les communistes pratiquèrent le soutien sans participation.
Lorsque Léon Blum forma son gouvernement, la France était dans une mauvaise situation
économique : plus tardive et moins sévère qu’à l’étranger , la France avait du mal a sortir de la crise de
1929, la production industrielle avait reculé et s’ajoutait à cela une politique économique désastreuse : la
politique de déflation mise en œuvre par Laval .
De plus, des grèves d’une ampleur considérable avaient
éclaté dans les usines.
Lorsque Léon Blum prononçait son discours d’investiture, la France était déjà
paralysée depuis près de trois semaines.
A tout cela s’ajoutait une situation internationale compromise :
le 7 mars 1936 Hitler, après une tentative d’ « Anschluss » en 1934, remilitarisait tranquillement la rive
gauche du Rhin en violation de la dernière clause du traité de Versailles, et rétablissait le service militaire
obligatoire.
De plus, le front de Stresa composé de la Grande-Bretagne, l’Italie et la France (ils s’étaient
rencontrés à Stresa en 1935 pour arrêter une attitude commune face au réarmement allemand et au
problème de l’indépendance autrichienne) se démantelait suite.
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