Commentaire de texte de Jean Bodin, Les six livres de la république
Publié le 07/12/2022
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Commentaire de texte de Jean Bodin, Les six livres de la république
Dans un contexte tourmenté par des guerres civiles et des guerres de
religions, Jean Bodin fut un des premiers théoriciens du 16 ème siècle à se
pencher sur la relation entre le souverain et ses sujets, les institutions du
royaume et la notion de souveraineté.
Durant ses recherches et à travers
ses œuvres, il défendra alors la notion de monarchie.
Lors de la parution
des six livres de la république en 1756, le pays est dans une situation
délicate entre les catholiques et les protestants, souhaitant respecter créer
un état assimilé à leur mode de pensées.
À cet époque, l’autorité royale
est considérablement affaiblie et la relation entre l’état et l’église est alors
au cœur des débats.
Dans son ouvrage, Jean Bodin fait l’éloge du pouvoir
souverain tout en établissant une nouvelle classification des régimes.
Il
exposera également sa théorie de la souveraineté en la définissant comme
une puissance perpétuelle et absolue tout en étant limitée.
Nous
essaierons à travers une analyse de cet extrait de répondre à la question
suivante : En quoi la théorie de la souveraineté de Jean Bodin s’accorde-telle avec le pouvoir législatif du roi ?
Afin d’y répondre, nous évoquerons dans un premier temps le concept
même de souveraineté à travers le pouvoir royal (I) avant d’évoquer en
seconde partie la souveraineté et ses limites (II).
I)
Le concept de la souveraineté à travers le pouvoir royal
À travers son ouvrage, l’auteur développe la notion de la surpuissance du
de la souveraineté accordée au roi.
Afin d’appuyer ses propos, l’auteur
s’attarde sur la vision législative de cette puissance (A) avant d’étudier la
relation entre le souverain, la loi et les sujets (B)
A) La vision législative de la puissance souveraine
Pour Jean Bodin, la souveraineté a pour critère essentiel et majeur le
pouvoir législatif qui selon l’auteur, définit à lui seul la notion de
souveraineté royale.
Il adopte cependant une position marginale vis-à-vis
des autres penseurs car selon eux, le critère essentiel de la souveraineté
n’est autre que le pouvoir judiciaire.
Le souverain a donc cette capacité
normative qui lui permet d’affirmer sa souveraineté auprès de tous.
Par
ailleurs, malgré son indépendance, la souveraineté royale vient
directement de Dieu, d’où ces mots : « il faut que ceux-là qui sont
souverains ne soient aucunement sujets aux commandements d’autrui ».
D’autre part, la capacité normative du roi mise en avant par l’auteur se
fait ressentir à plusieurs reprises dans ses textes : « ils puissent donner
loi aux sujets et casser ou anéantir les lois inutiles pour en faire
d’autres ».
Cette phrase démontre que le prince souverain est et demeure
la seule et unique source de droit en ayant un pouvoir absolu sur ces
dernières.
Le souverain a donc une approche très libre de la législation et
de la création de lois avec la possibilité d’en créer et d’en abroger comme
il l’entend.
D’autre part, le texte nous explique le roi reste indépendant
aux autres organes politiques notamment le gouvernement, il doit
composer avec celui-ci sans pour autant en être dépendant.
Nous avons
donc vu que le prince souverain est l’unique source de droit tout en
occupant un rôle majeur dans la création des lois.
Nous allons désormais
nous attarder sur les relations directes qu’entreprend le roi avec la loi et
ses sujets.
B) La relation entre le roi, la loi et ses sujets
« Il est exempt des lois de ses prédécesseurs ».
Par ces mots, Jean Bodin
confirme l’idée d’indépendance et de liberté attribuée au souverain, cette
disposition législative ne peut donc être exercée que par le dépositaire.
De
ce fait, il a la possibilité d’abroger des lois antérieures alors mises en place
par ses prédécesseurs mais doit dans ce cas, l’expliquer : « nonobstant
tous édits et ordonnances auxquels nous dérogeons par ces présentes ».
Cette souveraineté lui donne bien des privilèges en avec donc cette
indépendance vis-à-vis de ses propres lois mais également envers celles
de ses prédécesseurs.
Dans cet extrait, le mot « roi » rappelle
l’indépendance du roi envers les lois, synonyme de l’utilisation du mot
« pape » qui n’est non plus lié au droit canon.
Par ailleurs, il est préférable
pour un prince souverain d’être en désaccord avec les anciennes lois
plutôt que celles qui sont plus récentes car s’il rentre en désaccord avec sa
propre législation, le roi mènera son royaume à sa perte de manière
certaine.
Ainsi, nous avons étudié dans cette première partie le caractère
absolu en ce qui concerne la souveraineté attribuée au roi, son
indépendance vis-à-vis de la loi de manière générale mais également sa
liberté en ce qui concerne l’organisation législative.
Nous allons désormais
aborder la souveraineté de manière plus précise en présentant ses
potentielles limites.
II)
La souveraineté et ses limites
Après avoir abordé la souveraineté de manière générale, nous allons ici
l’étudier de manière plus précise en voyant en première partie que la
souveraineté royale peut être limité par....
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