Commentaire de texte : Bertrand Russel, Problème de philosophie
Publié le 16/05/2020
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\Sujet déposé :
Commentaire de texte : Bertrand Russel, Problème de philosophie
Le texte étudié :
La valeur de la philosophie doit en réalité surtout résider dans son caractère incertain même.
Celui qui n'a aucuneteinture de philosophie traverse l'existence, prisonnier de préjugés dérivés du sens commun, des croyanceshabituelles à son temps ou à son pays et de convictions qui ont grandi en lui sans la coopération ni le consentementde la raison.
Pour un tel individu, le monde tend à devenir défini, fini, évident ; les objets ordinaires ne font pas naître dequestions et les possibilités peu familières sont rejetées avec mépris.
Dès que nous commençons à penserconformément à la philosophie, au contraire, nous voyons […] que même les choses les plus ordinaires de lavie quotidienne posent des problèmes auxquels on ne trouve que des réponses très incomplètes.
La philosophie, bienqu'elle ne soit pas en mesure de nous donner avec certitude la réponse aux doutes qui nous assiègent, peut tout demême suggérer des possibilités qui élargissent le champ de notre pensée et délivre celle-ci de la tyrannie del'habitude.
Tout en ébranlant notre certitude concernant la nature de ce qui nous entoure, elle accroît énormémentnotre connaissance d'une réalité possible et différente ; elle fait disparaître le dogmatisme quelque peu arrogant deceux qui n'ont jamais parcouru la région du doute libérateur, et elle garde intact notre sentiment d'émerveillement ennous faisant voir les choses familières sous un aspect nouveau.
Introduction
Thème : importance de la réflexion philosophique pour chaque individu dans le monde
Thèse : utiliser la philosophie pour réfléchir, se poser des questions ou encore remettre en cause les acquis et lesvérités.
Comment Bertrand Russel présente-t-il un esprit absent de toutes philosophies ? Quels sont les intérêts et lesconséquences sr l'individu lorsqu'on pratique la philosophie dans la vie courante ? Par quelles méthodes et de quellemanière l'auteur illustre la puissance de la philosophie ?
a.
La structure argumentative du texte est relativement simple et claire.
Dans la première ligne, l'auteur présentetrès explicitement sa thèse.
Ensuite, de « Celui qui n'a aucune… » (l.2) jusqu'à « … avec mépris »(l.6), il décrit la situation d'un individu totalement étranger aux exigences philosophiques et indique le résultat decette attitude : la certitude (subjective) et le mépris.
Il y oppose ensuite, de « Dès que… » (l.6) à « trèsincomplètes » (l.9), un autre type d'homme qui aurait une sensibilité philosophique, ce qui entraîne les résultatsinverses.
Enfin, dans toute la dernière partie du texte, il dégage l'intérêt de la philosophie : au-delà du doute et del'incertitude, elle nous donne accès à une nouvelle approche du monde et présente peut-être par là une voie delibération.
b.
Un paradoxe pour le non-philosophe : la qualité de la philosophie réside dans le doute qu'elle fait naître
Bien qu'elle soit clairement énoncée dès le début, la thèse de l'auteur n'est pas entièrement compréhensible aupremier abord et présente un aspect lapidaire, comme un slogan, voire une formule provocatrice.
Habituellement, lavaleur d'un objet ou d'une idée est ce qu'on peut évaluer : une utilité, un prix, une valeur de connaissance (commeen sciences) ou un attrait esthétique.
Or, paradoxalement, et contrairement à ce qu'on croit souvent, ce qui feraitla valeur de la philosophie pour Russell est « son caractère incertain même ».
Autrement dit, sa valeur serait de nepas avoir de valeur, ou une valeur impossible à estimer avec les critères traditionnels d'estimation de celle-ci.
c.
Néanmoins, avant d'en arriver là, considérons ce qu'il en est de « celui qui n'a aucune teinture de philosophie ».Le mot « teinture », très imagé, est employé ici au sens figuré et désigne le fait d'avoir une sensibilité philosophique,même sans formation et sans avoir nécessairement suivi de cours de philosophie.
N'importe qui peut avoir unesympathie pour la démarche philosophique, même si ce n'est pas le cas pour tout le monde ; il suffit de se laissertoucher par les questions inhabituelles et d'être à l'écoute des autres et du monde dans ce qu'ils ont de surprenant.Lorsque ce n'est pas le cas, on reste « prisonnier des préjugés du sens commun ».
Le « sens commun » désigne lesopinions ordinaires et moyennes, répandues dans une société sans qu'on y réfléchisse vraiment, immédiatementacceptées sans mise à distance critique.
Elles nous enferment dans des idées toutes faites telles que « ceux quisont chômeurs le restent parce qu'ils le veulent bien », ou encore « les gens qui habitent dans les pays chauds sont.
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