Commentaire de l'arrêt Eveha
Publié le 07/03/2022
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Commentaire d’arrêt :
Tribunal des Conflits, 02 novembre 2020, Société Eveha, n°4196
Alors que la jurisprudence française n’a de cesse tenté de faire évoluer la notion de contrat
administratif en en précisant les critères de qualification, il n’est pas toujours facile de
distinguer le contrat administratif du contrat de droit privé.
A travers cet arrêt, opposant la Société Eveha et l’Institut national de recherches
archéologiques préventives (INRAP), rendu le 2 novembre 2020, la notion de contrat
administratif se retrouve une nouvelle fois entre les mains du Tribunal des conflits qui sera
chargé de rediriger l’affaire devant la juridiction qu’il juge compétente.
En l’espèce, la communauté d’agglomération du pays d’Aix a conclu, le 21 octobre 2010, une
concession d’aménagement avec la société publique locale d’aménagement « Pays d’Aix
territoires », revêtant la forme d’une société anonyme.
Ce contrat de la commande publique a
pour objectif la réalisation de la zone d’aménagement de la Burlière, située sur le territoire de
la commune de Trets.
Cinq années plus tard, par un arrêté préfectoral de la région Provence-
Alpes-Côte d’Azur, cette zone d’aménagement concerté va faire l’objet de fouilles
archéologiques préventives.
Ainsi, la société publique locale d’aménagement, également
connue sous le nom de « SPLA », se charge d’engager une procédure d’attribution du contrat
de réalisation desdites fouilles.
Le 8 février 2017, la SPLA notifie à la société Eveha le rejet
de son offre par la direction régionale des affaires culturelles qui l’a classée « seconde ».
Elle
l’informe également que la réalisation des fouilles a été confiée à l’Institut national de
recherches archéologiques (INRAP) qui s’est vue attribuer le contrat le 10 mars 2017, après
avoir présentée son offre à la société publique.
La société Eveha, passant ici au second plan, s’indigne et décide de saisir le juge administratif
de Marseille d’une demande relative à l’attribution de ce contrat.
Le 6 novembre 2018, la
première instance rend sa décision et rejette la demande de la société.
Insatisfaite du
jugement, la société Eveha l’interjette appel en pensant que la seconde juridiction statuera sur
les faits.
Cependant, la cour administrative d’appel de Marseille, par un arrêt du 15 juin 2020,
qui devait se prononcer sur l’annulation du contrat, décide de renvoyer l’affaire devant le
Tribunal des conflits, en jugeant que le litige ne permet pas de définir clairement la
compétence.
Ainsi le Tribunal des conflits, seul capable de résoudre les conflits de compétence entre les
juridictions de l’ordre judiciaire et les juridictions de l’ordre administratif, fait ici face à un
litige dont il n’est pas complétement ignorant.
En effet, ce n’est pas la première fois qu’il doit
distinguer un contrat administratif d’un contrat de droit privé.
Le Tribunal a alors dû se poser la question suivante : Le litige né du contrat conclut entre
l’établissement public national à caractère administratif, à savoir l’INRAP, et la société
publique locale d’aménagement Pays d’Aix territoires relève-t-il de la compétence du juge
administratif ?
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