commentaire d'arrêt introductin au droit, 1ère civ, 8 décembre 2016
Publié le 05/10/2023
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COMMENTAIRE - Document 10 : 1ère civ, 8 décembre 2016
Faits : Deux personnes physiques se marient le 28 janvier 1984.
Le 13 décembre
2000, ce mariage s’achève par un divorce.
Le 12 janvier 2002, l’homme se remarie
avec la fille de son ex-épouse.
Ce mariage ne donne pas lieu à opposition.
Suite au
décès de l’homme, ses enfants demandent l’annulation de son mariage.
Procédure : Les enfants saisissent le juge le 5 avril 2010 afin d’obtenir l’annulation du
mariage.
Suite à une décision inconnue en première instance, la Cour d’appel d’Aixen- Provence est amenée à se prononcer et conclut à l’annulation du mariage par un
arrêt du 2 décembre 2014.
La dernière épouse, celle dont le mariage a été annulé,
forme un pourvoi en cassation, son curateur intervient également à l’instance.
Prétention des parties : La requérante saisit la Cour de cassation afin qu’elle casse
l’arrêt de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence ayant annulé son mariage et ayant rejeté
sa demande de dommages et intérêts.
Elle fonde son recours sur deux moyens.
Elle
considère d’une part que la décision de la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, en annulant
son mariage, a porté une atteinte disproportionnée à son droit au mariage et ainsi
violé l’article 12 CEDH.
Elle argue notamment du fait qu’elle n’était pas liée par le
sang à son mari et son mariage n’est donc pas incestueux.
Elle considère d’autre part
que la Cour d’appel d’Aix-en-Provence, en annulant son mariage, a également porté
une atteinte disproportionnée à son droit au respect de la vie privée et familiale et a
ainsi violé l’article 8 CEDH.
Elle argue notamment du fait que son mariage a été
célébré sans opposition et a duré pendant huit ans.
Les autres parties demandent la
confirmation de l’arrêt de la Cour d’appel.
Problèmes de droit :
- L’annulation d’un mariage entre un beau-père et sa belle-fille est-elle contraire au
droit au mariage tel qu’il est protégé par l’article 12 CEDH ?
- L’annulation d’un mariage entre un beau-père et sa belle-fille porte-t-elle une
atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée et familiale tel qu’il est
protégé par l’article 8 CEDH ? 2021
Solution : La Cour de cassation rejette le pourvoi et répond par la négative à ces deux
questions.
Elle considère en premier lieu que si les États disposent d’une marge
d’appréciation dans la mise en œuvre du droit au mariage, ils ne doivent tout de
même pas adopter des législations qui auraient pour effet, en pratique, d’interdire
complètement l’exercice de ce droit.
Néanmoins, la Cour de cassation considère qu’il
n’y a pas, en l’espèce, d’atteinte au droit au mariage dans la mesure où celui-ci a bien
été célébré et avait duré pendant 8 ans.
Elle considère en deuxième lieu que l’article 8
CEDH prévoit la possibilité d’une ingérence dans le droit au respect de la vie privée et
familiale dès lors que cette ingérence n’est pas disproportionnée.
En l’espèce, elle
considère que l’annulation du mariage, fondée sur les articles 161 et 184 du Code
civil, ne porte pas une atteinte disproportionnée au droit au respect de la vie privée et
familiale dans la mesure où la requérante avait vécu comme enfant avec son ex-mari
qui était donc sa « référence paternelle », que son mariage n’avait duré que 8 années
et qu’aucun enfant n’était né de cette union.
I.
L’absence logique d’atteinte au droit au mariage
A.
Une marge d’appréciation confortable pour l’État
p.
16 : « Mais attendu, en premier lieu, qu’aux termes [...] selon les lois nationales
régissant l’exercice de ce droit ».
Ici il fallait présenter l’opposition entre les articles du Code civil (articles 161 et 184)
et l’article 12 CEDH.
Pour commenter cela vous pouvait faire le lien avec vos
connaissances relatives à la hiérarchie des normes.
La CEDH étant un traité
international, vous pouviez évoquer l’article 55 de la C°, l’arrêt Fraisse et l’arrêt
Jacques Vabre, afin d’expliquer que les traités ont une autorité supérieure à celle des
lois et qu’en cas de conflit le juge est tenu d’écarter la loi, dans la mesure où son
application porterait atteinte à un traité international.
Néanmoins, les oppositions entre lois et TI ne sont pas absolues.
En effet, beaucoup
de traités internationaux renvoient aux législations nationales le soin de les mettre en
œuvre.
C’est le cas ici, puisque l’article 12, nous dit la Cour de cassation, consacre le
« droit de se marier et de....
»
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