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commentaire composé La grande peur dans la Montagne, Ramuz

Publié le 22/05/2020

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« Charles-Ferdinand Ramuz, écrivain d’origine suisse, est l’auteur de l’œuvre La grande peur dans la montagne , publiée en 1927.

Dans celle-ci, il nous est raconté l’histoire d’un homme, Joseph, qui par nécessité financière, se doit d’aller s’installer sur l’alpage du Canton de Vaud, un lieu connu pour être maudit.

La malédiction s’étant abattue sur le troupeau, oblige le village à la mise sous quarantaine.

L’isolation totale décidée entraine pour Joseph, la prise de conscience de la rupture engendrée, qui le maintiendra loin de sa bien-aimée.

Dans l’extrait qui nous est proposé, le narrateur s’attarde sur une longue description évolutive du lieu et de l’atmosphère, pour tendre à une prise de conscience du personnage vis-à-vis de la situation.

Ainsi, on peut se demander dans quelle mesure l’extrait met en lumière le caractère pictural et tragique de la situation, à travers une description sombre et angoissante, tout en s’interrogeant sur la finalité de ce tableau.

Pour ce faire, nous verrons que Ramuz nous peint un tableau sombre d’un paysage montagneux sous différents points de vues, tableau qui permet l’installation d’une atmosphère tragique ou domine la peur et l’angoisse, dans le but de nous faire prendre en conscience du ressenti de Joseph à l’égard de la situation. Premièrement, le texte se présente comme le récit descriptif d’un sombre tableau.

En effet, la description qui nous est faite, se montre très picturale, et suit également toute une évolution dans la narrativité. D’’une part, on observe que Ramuz, nous fait part, à travers la narration d’une description picturale du lieu en question.

Figure ainsi devant nos yeux, un tableau composé en majeure partie d’un « ciel », « de nuages », « d’un chalet », de « pierres » ...

Ces éléments principaux peuvent être vus comme constructeur du tableau dans la mesure où ils sont répétés de nombreuses fois.

Par exemple, on note la double occurrence du mot « chalet » ainsi que les sept occurrences du mot « pierres ».

De plus, l’aspect pictural se lit à travers l’utilisation d’adjectifs qualificatif de couleurs tels que « rose » l 6, « gris » (l.7) et « blancs » (l14), servant à donner des précisions sur le rendu du paysage et du ciel, du fait de la présence de nuages.

D’ailleurs, le ciel constitue l’élément fondateur du tableau, pouvant être vu comme le personnage qui anime le regard.

Effectivement, à plusieurs reprises, l’expression « le ciel faisait ses arrangements » est utilisée, permettant de ce fait, me mettre en quelques sorte en mouvement le tableau.

La phrase ligne 7, « il se couvrait, devenait gris, avec une disposition de petits nuages, rangés a égale distance les uns des autres, tout autour de la combe, quelques uns encapuchonnant les pointes… », rend compte de manière précise de l’aspect pictural de la description.

On remarque dans cette énumération, toute une logique de construction allant du général au précis : les nuages sont décris comme disposés, ordonnés dans le tableau de manière géométrique, permettant ainsi, au lecteur de percevoir l’espace plus facilement.

Une poétique se dégage également à travers l’expression « les nuages glissaient … comme quand la neige est en poussière », celle-ci permettant au lecteur de s’imaginer de manière très illustrative l’apparence des nuages ainsi que l’infime mouvement qui s’en dégage et qui pourrait être perçu par l’œil de l’observateur dans des jeux d’ombres et de lumière.

On peut noter à ce propos que Ramuz revendiquera l’originalité de son style, très proche de l’art pictural en déclarant : « mon éducation est faite chez les peintres ».

Par ces mots, on comprend la spécificité de cette description, représentation même du style de l’écrivain. D’autre part, en découle de cette description picturale marquée par la verticalité descendante, le regard allant du ciel aux pierres, un mouvement textuel linéaire également évolutif.

En effet, d’un point de vue narratif, on constate une frappante évolution en matière de focalisation.

Certes, toute la description qui nous est faite, est écrite au temps du récit, c'est-à-dire à l’imparfait et au passé simple, mais on note un changement progressif de la focalisation.

Dans la première partie du texte, s’attachant essentiellement à la description du ciel, le récit est fait de manière indéfinie, mais qui rend compte d’une prise en compte de la multiplicité.

L’utilisation du « on » comme point de vue, permet au lecteur, de percevoir le. »

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