Commentaire composé : Hernani, scène 2, acte IV

« Commentaire composé : Hernani, scène 2, acte IV Introduction : La scène II du quatrième acte est une scène-clé d’Hernani.

Elle est le lieu où le roi don Carlos accomplit sa conversion et mue en héros historique.

Le lieu scénique (le tombeau) renvoie, par sa symbolique à la mort et au passé, mais il devient dans cette scène, suite au traitement dramatique qui lui a été réservé, le lieu d’une naissance, voire d’une apothéose. C’est dans ce tombeau que le dénouement partiel qui clôt le quatrième acte, que le pardon se prépare.

La scène est très importante dans la mesure où elle constitue une sorte d’œil du cyclone, un moment d’accalmie et de méditation qui précède de peu le changement le plus déterminant dans l’évolution de don Carlos : la conspiration des conjurés et l’élection de l’empereur.

Le monologue, qui prend dans cette scène les allures d’une conversation avec le spectre de Charlemagne (prosopopée), est ici le mode d’expression favori qui permet au dramaturge de mettre en scène la naissance du grand homme, de trahir les pensées les plus profondes de ce protagoniste, les méandres d’une âme, d’une volonté qui aspire à la grandeur et à la gloire historique.

La question est donc de voir comment ce monologue, tout en représentant l’agitation extrême et la démesure d’un personnage avide de gloire, donne à voir en même temps la naissance d’un héros historique, et sa conception particulière du monde et du pouvoir. I- Le héros et le pouvoir : une vision du monde. 1- Vers une définition du grand homme, du héros historique: a- Le « mortel de race peu commune ».

/ La métaphore du forgeron (vv.1488-1492) : l’homme historique représenté comme un titan, une divinité qui pétrit le monde et le modèle à sa guise. b- la grandeur comme illusion et comme vanité.

(Une méditation philosophique sur la vanité de l’homme qui devient, quelque soit son statut dans ce monde poussière et cendre : Shakespeare, Henry IV, le rite de tendresse que le prince Hal rend à Hotspur : « pâture pour les vers ») 2- Don Carlos, ou la libido dominandi. a- la folie des grandeurs (mégalomanie du personnage), son ambition démesurée (la modalité optative, les tonalités exclamatives, les répétitions, autant de phénomènes stylistiques qui trahissent ce désir) b- Les ambitions politiques de don Carlos (en rapport avec sa conception du pouvoir impérial : l’empereur comme une déité) 3- Conception du pouvoir. - (Les métaphores de la pyramide et de la tour de Babel) 1 - volonté de reconstruire l’Europe selon le même schéma. II- Le peuple : un agent historique. 1- le peuple comme force du changement, comme puissance indomptable.

(La métaphore aquatique : le peuple comme océan) image élogieuse, portrait sublime de ce personnage collectif. 2- Le peuple héros historique (le héros collectif), référence à la Révolution de 1789. Le peuple est.... »