Commentaire composé du sonnet 7, « on voit mourir toute chose animée » in sonnets (1555) de Louise Labé
Publié le 18/05/2020
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Commentaire composé du sonnet 7, « on voit mourir toute
chose animée » in sonnets (1555) de louise labé
19 mars 2011 1161Mots
[Accroche] Depuis les chansons de geste du Moyen -Âge, la domination symbolique dans le couple est traditionnellement
dévolue à la femme.
À l’origine de cette domination se trouve la tradition de l’amour courtois, amour profond et véritable que le
prétendant voue à sa dame.
L’homme s’y définit comme le vassal de son aimée, doit être à l’affut de ses désirs et faire preuve
d’une fidélité à toute épreuve.
Quoique la littérature de la Renaissance se soit en grande partie construite en réaction contre
celle du Moyen -Âge, nous avons pu constater, avec l’étude du dizain 186 notamment, que les poètes ont maintenu tel quel ce
rapport de domination.
[Annonce de la problématique] De manière originale sinon inédite, le sujet lyrique des Sonnets est une femme, et c’est un
homme qui devient l’objet du désir amoureux.
Dans le sonnet 7, cette femme présente une requête à l’être aimé.
Que lui reste-
t -il dans cette situation de son statut de souveraine ?
Nous verrons dans un premier temps comment le discours féminin semble inverser radicalement le rapport de domination.
Nous
intéresserons ensuite au double langage de ce poème, qui nous invite à relire l’infériorité proclamée de la femme comme une
stratégie de séduction.
[I.
UNE INVERSION DU RAPPORT DE DOMINATION]
[1.1.
La métaphore du corps et de l’âme pour dire cette inversion]
Le sonnet 7 s’ouvre
sur une métaphore assimilant le sujet lyrique à un corps et l’être aimé à une âme.
Au vers 3, cette âme est désignée par la
périphrase méliorative, « la meilleure part », qui annonce la supériorité de l’élément spirituel sur l’élément matériel, et donc de
l’homme sur la femme.
Quelle est la nature de cette supériorité ?
Les poètes de la Renaissance étant nourris de néoplatonisme, il peut être intéressant, pour répondre à cette question, de relire
quelques pages de Platon.
Dans le Premier Alcibiade, Socrate établit que « l’âme se sert du corps », et qu’ « elle s’en sert en le
commandant » (§130).
L’expression « meilleure part » dans le Sonnet 7 renverrait donc à une supériorité hiérarchique : le corps
est dominé par l’âme, le sujet lyrique dominé par l’être aimé.
Nous assistons donc à une inversion du rapport de domination par rapport à celui habituellement diffusé par la littérature :
l’homme domine la femme.
[1.2.
Une domination rigoureuse, une femme maltraitée et suppliante]
En l’occurrence, on peut donner ici au terme « domination » un sens fort (du latin dominus, le maître, antonyme de servus,
l’esclave).
C’est un asservissement de la femme par l’homme dont il est question ici.
Les termes utilisés par le sujet lyrique dénoncent presque des maltraitances, acceptées par soumission : elle accuse l’homme
de la laisser « pâmée »
(v.6), au bord de l’évanouissement, de la mettre en un « hasard » (étymologiquement, « coup défavorable au jeu de dés »),
d’être pour elle source de « danger » (v.9), de faire enfin preuve de « sévérité » (v.11, étymologiquement, dureté), de « rigueur
» (v.12), voire d’être « cruel » (v.14, étymologiquement, qui torture, qui fait couler le sang).
Cette gradation dans l’expression de.
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