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Comment une agression sexuelle impacte le cerveau

Publié le 26/06/2024

Extrait du document

« Comment une agression sexuelle peut-elle impacter le fonctionnement de notre corps ? Les mécanismes psycho traumatiques 1.

Mécanisme de survie A.

Sidération (paralysie) B.

Risque vital C.

Dissociation (disjonction) D.

L’agresseur dissocié 2.

Mémoire traumatique 3.

Stratégies de survie Intro 8 femmes sur 10 ont déjà subi une agression sexuelle.

2 sur 10 pour les hommes.

A hauteur de 594 agressions sexuelles par jour, un nombre qui ne cesse d’augmenter d’années en années. En 2017, l’affaire Harvey Weinstein explose, il est accusé d’agressions sexuelles auprès de différentes femmes.

De là, un mouvement est lancé, c’est le mouvement #MeToo.

Ce mouvement dénonce harcèlements, agressions et viols. Il prend alors une grande ampleur et les femmes sortent du silence. La parole se libère, des études sont faites.

Selon une étude suédoise, 70% des victimes de viol déclarent avoir été totalement paralysées face à leur agresseur. Mais plus d’un quart de la population pense qu’une personne qui ne réagit pas face à une agression ne la subi pas réellement.

Cependant cette absence de réaction est en réalité un réflexe biologique de survie. Ainsi face à une expérience traumatique trop intense, deux mécanismes sont mobilisés par le cerveau : la sidération et la dissociation. 1.

Les mécanismes de survie face à une agression sexuelle A.

La sidération Face à une situation de danger comme une agression sexuelle, l’amygdale ( structure du système limbique) se déclenche avant même que nous identifions le danger.

Elle a un rôle d’alarme et permet de déclencher une hypervigilance et une production d’hormones du stress : adrénaline par les cellules chromaffines de la glande médullosurrénales et cortisol par les cellules spongiocytes de la glande corticosurrénale.

Ces hormones vont produire une série de réaction dans le corps ; augmentation FC, FV… Les muscles se contractent afin de préparer la fuite ou pour se défendre. L’amygdale est d’ailleurs présente chez tous, même si la personne n’a pas la capacité de comprendre intellectuellement ce qui lui arrive (handicaps mentaux, enfants trop jeunes, personnes inconscientes…).

Par sécurité, ce système d’alarme ne s’éteint pas spontanément tant que le danger est présent.

Seul le cortex cérébral et l’hippocampe (système d’exploitation de la mémoire, des apprentissages et du repérage temporo-spatial) peuvent la moduler ou l’éteindre. [grâce aux expériences analogues vécues ou à des représentations mentales que l’individu se fait (compréhension situation -> prise de situation).

] Dans le cas des violences sexuelles, complètement terrorisantes et incompréhensibles pour l’individu qui la subi, cela provoque alors une effraction psychique qui va bloquer le cortex cérébral en le paralysant. [pour sidérer quelqu’un -> soit la terroriser par brutalité de la situation soit par le non-sens/le caractère impensable (on ne pensait pas que cela nous arriverait)] La victime se retrouve paralysée, au niveau psychique comme au niveau physique, incapable de réagir, de crier, ou même de fuir pour se protéger.

Cette sidération empêche la victime de se rendre compte de la situation et de l’analyser pour y réagir. Chez les enfants, cette sidération est d’autant plus importante et fréquente, car ils se retrouvent dans l’incapacité de comprendre ce qui se passe ( presque 100% des enfants victimes de viols se retrouvent paralysés). B.

Risque vital Le cortex paralysé est alors incapable de contrôler la réponse (réponse émotionnelle) de l’amygdale qui continue sa production d’hormones de stress, jusqu’à atteindre des taux très élevés, si élevé que la victime pense en mourir. Mais le risque et bel et bien présent.

En effet, des taux trop élevés de cortisol et d’adrénaline sont toxiques pour le cerveau et le cœur : ils représentent un risque vital cardio-vasculaire (infarctus du myocarde…) et neurologique (perte connaissance, coma et atteintes dendritiques de structures cérébrales comme hippocampe qui peut perdre 30% de son volume). C.

Dissociation (disjonction) Face à ce risque et donc pour en préserver l’individu, le cerveau fait disjoncter le circuit émotionnel par l’intervention de neurotransmetteurs qui agissent comme des drogues dures : anesthésiantes et dissociantes qui permettent à la victime de ne plus ressentir de douleur physique comme chimique (morphine et kétamine-like, des endorphines et des antagonistes des récepteurs de la NDMA). L’amygdale est alors isolée par cette disjonction et déconnectée du cortex. L’interruption de ce circuit va alors stopper la sécrétion de cortisol et adrénaline ; l’individu échappe au risque vital. Cette dissociation entraine une déconnexion émotionnelle.

Cela altère le ressenti de soi, du temps et de l’environnement et entraine alors une sensation d’irréalité et d’absence.

La victime se sent étrangère de son propre corps, comme si «elle le regardait par au-dessus ».

La victime se retrouve comme un pantin, qui ne peut plus réagir ni même se rendre compte de ce qu’elle subit. L’état de dissociation traumatique peut perdurer tant que la victime est confronté à ses agresseurs ou au même contexte ou tant qu’elle reste dans l’incompréhension totale de ce qu’elle a vécu. D.

L’agresseur dissocié La scène est traumatisante pour les victimes, les témoins mais aussi l’agresseur. Cependant, l’agresseur lui (contrairement à la victime) va chercher à être dissocié par la violence de l’acte pour être anesthésié émotionnellement et pouvoir aller beaucoup plus loin.

Ainsi par cette dissociation, il ne sera pas touché par la souffrance de la victime : neurones miroirs -> on ressent les émotions des autres,.... »

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