Comment passe-t-on du mythe (mythos) à la raison (logos) ?
Publié le 16/05/2020
                            
                        
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                                                                                                                            Comment s'effectue le passage du mythe au « logos » ?
On doit aux Grecs la découverte du « logos ».
                                                            
                                                                                
                                                                    Cette découverte va transformer la conscience que l'homme a de lui-même et du monde.• Dans  l'univers mythique,  les choses,  les divinités,  la nature,  sont autant  de réalités  qui renvoient  aux forcesprofondes, inconscientes, de l'âme humaine.
                                                            
                                                                                
                                                                    A ce sujet, Paul Diel écrit : « Ainsi la figuration mythique, qui à l'originene parlait que des astres et de leurs évolutions imaginées comme une lutte entre les divinités, finit par exprimer lesconflits réels et intrapsychiques de l'âme humaine.
                                                            
                                                                                
                                                                    » (Le symbolisme dans la mythologie grecque).• Avec le « logos », un nouveau type d'interprétation du monde apparaît.
                                                            
                                                                                
                                                                    L'homme se met à distance de lui-même etde la réalité.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il cherche à comprendre sa propre nature et le monde qui l'entoure en se référant exclusivement à laraison.
Introduction	 :	
 
             Le  mythe est  une représentation  culturelle qui a généralement  pour objet un acte fondateur d'unecivilisation ou permettant de l'expliquer.
                                                            
                                                                                
                                                                    Plus exactement, le problème du mythe et du logos doit se saisir dans cemouvement entre la connaissance scientifique et véritable c'est-à-dire l'avènement de la raison et de la science etla pré-connaissance  de l'homme  dans cette  représentation  imagée du vraisemblable.
                                                            
                                                                                
                                                                     Mais comme  le dit 	Lévi-	Strauss	 dans 	Anthropologie  structurale	 :  «  Pour  comprendre  ce qu'est  un mythe,  n'avons-nous  donc le choix	qu'entre  la platitude  et le sophisme  ? Certains  prétendent  que chaque  société  exprime,  dans ses mythes,  dessentiments fondamentaux tels que l'amour, la haine ou la vengeance, qui sont communs à l'humanité tout entière.Pour d'autres, les  mythes constituent des  tentatives d'explication  de phénomènes difficilement  compréhensibles;astronomiques, météorologiques,  etc.
                                                            
                                                                                
                                                                    Quelle que soit la situation réelle, une  dialectique qui gagne à tous coupstrouvera le moyen d'atteindre à la signification ».
            Si le mythe représentation une connaissance préscientifique devant amener vers le logos (1	ère partie), il	n'en reste pas moins que le logos ne peut se faire d'après épuration du mythe (2	nd partie), bien qu'il soit constitutif	des sociétés humaines nous permettant alors de nous interroger sur la notion même de vérité (3	ème	 partie).	
 
 
I – La pré-séance du mythe
 
a) Le mythe exprime la première connaissance de la chose quand la connaissance directe nous est impossible.
                                                            
                                                                                
                                                                    Lemythe n'est donc  pas l'illusoire  mais bien une part entière de  la connaissance.
                                                            
                                                                                
                                                                     Elle est le vraisemblable  ou s'enrapproche.
                                                            
                                                                                
                                                                    Ce n'est donc qu'à partir du mythe que pourra se construire le logos, c'est-à-dire le discours pleinementscientifique et raisonné.
                                                            
                                                                        
                                                                    Il est parfois nécessaire d'avoir recours à une approximation de la vérité dans la mesure oùnous ne pouvons  pas toujours  avoir accès  au vrai  véritablement.
                                                            
                                                                                
                                                                     C'est bien ce que  l'on peut  voir avec  cettecosmologique que propose Timée.
                                                            
                                                                                
                                                                    En effet, comme l'exprime 	Platon	 dans le 	Timée	, il est impossible pour la finitude	de l'entendement humain et du fait de sa mortalité d'avoir accès aux causes de la formation de l'univers.
                                                            
                                                                                
                                                                    On ne peutpas savoir comment le monde a été produit mais il fait bien le conjecturer afin de comprendre ce qui se passe.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'esten ce que les hypothèses relèvent toujours du vraisemblable.
                                                            
                                                                                
                                                                    Il s'agit d'utiliser au mieux les moyens appropriés.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'estpourquoi on ne peut pas toujours condamner le recours au vraisemblable ni aux images : « Ce type de récit donne àtout homme,  qui, par manière  de relâche  laisse de côté  les discours  relatifs aux réalités  qui toujours  sont etconsidérant le vraisemblable qui s'attache au devenir, goûte un plaisir sans remords, la possibilité de mettre dans savie un moment de récréation modérée ».
                                                            
                                                                                
                                                                    « En conséquence, à propos de l'image et de son modèle, il faut faire lesdistinctions suivantes : les paroles ont une parenté naturelle avec les choses qu'elles expriment.
                                                            
                                                                                
                                                                    Expriment-elles aucontraire ce qui a été copié  sur ce modèle et qui n'est qu'une image, elles sont vraisemblables et proportionnées àleur objet, car ce que l'être est au devenir, la vérité l'est à la croyance ».
b) Le mythe est alors une illustration d'un fait dont nous ne pouvons avoir connaissance et c'est bien en ce sensque le recours  à l'image est nécessaire  pour former le  logos.
                                                            
                                                                                
                                                                    Le  mythe a essentiellement un  but didactique :  ilpermet de faire comprendre ce qui sans lui serait impossible.
                                                            
                                                                                
                                                                    C'est donc en vue de la bonne éducation, donc de lamoralisation de  la jeunesse et des citoyens que 	Platon	 dans la 	République	 peut autoriser le vraisemblable  et le	recours au mythe qui n'est rien d'autre qu'une image vraisemblable quand celui-ci sert le bien de la communautémais surtout lorsque les arguments de la raison ne suffiraient pas à persuader les hommes d'agir pour leur bien et lebien de tous : « Voilà, mon cher Glaucon, sans nous engager dans les détails, comme une ébauche imparfaite de lamanière dont je crois qu'il faudra procéder dans le choix et rétablissement des magistrats et des gardiens de l'État.[…] Maintenant comment  inventer ces mensonges nécessaires  qu'il serait bon, comme  nous l'avons  reconnu, depersuader, [	414c	] par une heureuse tromperie, surtout aux magistrats eux-mêmes, ou du moins aux autres citoyens	? [414d	] Je vais le dire : mais en vérité, je ne sais où prendre la hardiesse et les expressions convenables pour dire	et pour entreprendre de persuader d'abord aux magistrats, puis aux guerriers, ensuite au reste des citoyens, que.
                                                                                                                    »
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