comment lutter contre le chômage ?
Publié le 23/04/2024
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Chapitre 9 : Comment lutter contre le chômage ?
Après les 30 Glorieuses, période de plein-emploi, le chômage a progressivement pris de
l'ampleur pour devenir un véritable chômage de masse dans les pays développés, et il se
maintient en France à un niveau élevé depuis les années 80.
Cette situation a réactualisé la
question de l'origine du chômage et des moyens de le combattre ; le grand débat théorique
de l'entre-deux-guerres entre néo-classiques et keynésiens a resurgi, et de nouvelles
approches sont apparues.
Comment lutter contre le chômage ? Répondre à cette question
suppose tout d'abord d'en repérer la ou les causes.
On observe en effet à la fois une diversité
des formes et des analyses du chômage, et par conséquent une pluralité des politiques pour
l'emploi.
Le chômage est un problème majeur qui place les personnes sans emploi malgré
elles en difficulté notamment en termes d'intégration dans la société, et rend nécessaires des
politiques visant à le combattre.
Avant d'aborder les facteurs explicatifs du chômage et les
politiques qu'il est possible de mettre en œuvre pour le réduire, nous consacrerons la
première partie à la question de la mesure et de la définition du phénomène, moins simple
qu'il n'y parait au premier abord.
*On considère en général qu’il y a plein emploi lorsque le taux de chômage est inférieur à
5%.
I-
Comment appréhender le chômage ?
A- Un phénomène difficile à mesurer
1/ Définition et mesures officielles
Activité 1 : voir le tableau
Rappel : un chômeur est une personne sans emploi qui voudrait travailler.
Les définitions du chômage : En France, il existe deux organismes qui mesurent le chômage,
et leurs chiffres ne sont pas identiques du fait de l’adoption de définitions différentes.
D’après
l’INSEE, qui reprend la définition du bureau international du travail ( BIT ), est chômeur tout
individu en âge de travailler qui est sans emploi ( pas même une heure de travail durant la
semaine de l’enquête ), disponible ( dans les 2 semaines ) et ayant recherché activement un
emploi au cours du moins précédent.
Pôle emploi de son côté s’appuie sur les personnes qui
sont inscrites dans ses agences, et distingue plusieurs catégories de demandeurs d’emploi.
Ceux de catégorie A, qui sont sans emploi sur le mois de référence et en recherchent un de
façon active, sont ceux qui se rapprochent le plus de la définition du BIT ( au critère de la
disponibilité près ).
Ceux des catégories B et C en revanche exercent une activité, mais elle
est réduite ( ils travaillent moins qu’ils le souhaiteraient ) et ils recherchent activement un
emploi.
Ce sont les données de l’INSEE, trimestrielles, et le nombre de demandeurs d’emploi
en catégorie A de Pole Emploi, publiées chaque mois, qui sont retenues lorsqu’on mesure le
nombre de chômeurs en France ? Pour les comparaisons internationales, est adoptée la
définition de l’INSEE.
2/ Un phénomène sous-évalué
a) Le halo du chômage
Les deux définitions ( de l’INSEE et France travail ) sont extrêmement restrictives.
On néglige
d’une part le halo du chômage.
Font partie de ce halo tous les individus qui sont dans une
situation proche du chômage mais qui ne sont pas considérés comme chômeurs puisqu’ils ne
respectent pas tous les critères ( non disponible, sans recherche d’emploi en souhaitant
travailler ).
Les personnes du halo sont donc considérées comme inactifs
b) Le sous-emploi
Dans le sous-emploi, on regroupe tous les individus ayant un emploi ( actifs occupés ) mais
qui travaillent moins d’heures qu’elles ne le souhaitent.
Il y a les personnes en temps partiel
contraint, et celles en chômage technique ou chômage partiel.
B- Les autres indicateurs de l’état du marché du travail
1/ Le taux de chômage
Taux de chômage = nb de chômeurs / pop active x 100
On peut calculer des taux de chômage par catégorie : ex : le taux de chômage des femmes =
nb de femmes chômeuses / nb de femmes actives x 100.
Activité 3 et 4 :
2/ Le taux d’emploi
Taux d’emploi = nb de personnes en emploi / pop en âge de travailler
Activité 2 :
Le taux d’emploi des 25-54 ans aux EU est inférieur à celui de la France depuis les années
2000.
Cela peut paraitre surprenant puisque les EU sont réputés pour avoir un taux de
chômage très faible en dehors de période de crise.
La meilleure performance de la France s’explique de deux manières :
Il existe aux EU un grand nombre de personnes dans l’incapacité de travailler
notamment du fait de la drogue : cela affecte le taux d’emploi mais pas le taux de
chômage.
En France, le chômage concerne peu les 25-54 ans mais principalement les personnes
âgées et les plus jeunes.
Finalement, le taux d’emploi est un indicateur de l’emploi, qui vient compléter le taux de
chômage et permet de mieux connaitre la situation du marché du travail.
Il a son intérêt,
notamment au vu de son caractère réceptif de la définition du chômage.
II-
Quels sont les facteurs explicatifs du chômage ?
Il existe plusieurs explications du chômage, plusieurs types de chômage.
Nous allons voir qu’il
existe deux grands types :
Le chômage conjoncturel
Le chômage structurel
A- Fluctuations de l’activité et chômage conjoncturel
L’activité économique dans un pays n’est jamais régulière, il existe des périodes de croissance
forte, de ralentissement, de récession voire de dépression.
Récession = baisse du PIB sur un an
Dépression = baisse du PIB sur plusieurs années
On dit donc qu’il y a des fluctuations économiques.
Cela se reflète évidemment sur les
variations du taux de chômage.
1/ Une corrélation chômage-croissante
Activité 5 :
1) En 2009, aux EU, le Pib avait diminué de 3% tandis qu’en parallèle, le taux de
chômage a augmenté de 3,5%.
2) On voit donc bien qu’il existe une corrélation négative entre les deux variables.
3) Lorsqu’il y a une forte croissance, des emplois sont crées et cela s’accompagne donc
nécessairement d’un recul du chômage.
Il existe une corrélation négative entre les variations du taux de chômage et du taux de
croissance économique, comme l’a mis en évidence l’économiste américain Arthur Okun dans
les années 60.
Lorsque la conjoncture est bonne ( càd un taux de croissance solide ), les
entreprises ajustent à la hausse leurs effectifs, embauchent afin de produire davantage.
Une
activité à la hausse réduit donc le nombre de personnes à la recherche d’un emploi, les
chômeurs.
A l’inverse, dès lors qu’une économie connait une faible croissance, et davantage
encore lorsqu’elle entre en récession, les entreprises baissent leur volume de production ainsi
que leur volume de main d’œuvre ( licenciements ), et le chômage augmente.
Le chômage
est donc sensible aux fluctuations de l’activité économique, à la conjoncture.
Les périodes de
ralentissement de croissance ou de récession sont accompagnées d’un chômage élevé, qui
recule ensuite avec la reprise économique.
Tout chômage lié à une ralentissement de l’activité
est appelé chômage conjoncturel.
Or, les fluctuations de l’activité économique peuvent s’expliquer ou bien par une variation de
l’offre ou alors par les variations de la demande.
2/ L’insuffisance de la demande globale, une cause de chômage
conjoncturel.
C’est l’économiste britannique Kheynes qui a montré dans les années 30 le rôle essentiel que
pouvait jouer la demande dans le chômage et notamment à propos de la dépression des
années 30.
Il s’opposait alors aux économistes néoclassiques.
La demande globale dans une économie correspond à l’ensemble des dépenses de biens et
services réalisés par tous les agents économiques dans un pays sur une période donnée.
Cette demande comprend plusieurs sous-ensembles :
Consommation ( privé ) + investissements ( privé ) + dépenses publiques +
exportations
Raisonnement de Keynes :
C’est la demande globale* qui commande l’activité économique.
C’est donc le niveau
de la demande globale qui va déterminer le niveau de la production réalisée par les
entreprises.
C’est ensuite ce qui va déterminer le niveau d’emploi adapté à cette
production et celui-ci va déterminer le niveau de chômage.
*C’est plus précisément la demande prévue / anticipée par les entreprises qui détermine le
niveau d’emploi ( que Keynes nomme la demande effective ).
Selon Keynes, le chômage dans un pays provient d’une insuffisance de la demande ( anticipée
).
Or, cette explication est à l’opposée de celle des néoclassiques qui dominaient alors.
Non seulement le chômage est lié à une demande faible, mais en retour, plus le chômage est
élevé, plus cela affaiblit la demande et fait donc accroitre à nouveau le chômage.
Autrement
dit, il existe un véritable cercle vicieux qui provoque un enlisement dans le chômage si on
laisse faire le marché.
Le chômage risque donc de s’auto-entretenir.
SCHEMA DE KEYNES
1 : La crise financière de 1929 provoque un recul des patrimoines des ménages et donc de
leurs revenus du patrimoine.
De plus, des entreprises se retrouvent en difficulté financière ce
qui provoque faillite, chômage et baisse du revenu du travail dans l’économie.
3 : Les ménages craignant une baisse à venir de leurs revenus préfèrent....
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