Comment les pouvoirs publics peuvent-ils favoriser l'égalité ?
Publié le 06/03/2022
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Comment les pouvoirs publics peuvent-ils favoriser l'égalité ?
Les 10 % des humains les plus riches ont toujours détenu plus de 50 % du patrimoine mondial depuis
1780, tandis que les 50 % les plus pauvres n’en ont jamais détenu plus de 10 %.
Ainsi, l’égalité soit une
situation dans laquelle les individus sont pleinement égaux entre eux, n’a jamais été établie pendant
« l’âge moderne ».
Mais nous devons étudier cette notion d’égalité avec celle de justice sociale
puisqu’il s’agirait d’une société ou chacun aurait le sort qu’il « mérite » au regard de certains critères
défini par la société, il s’agit donc d’une forme d’égalité.
Cependant, la France en tant qu’État
providence (forme d'État qui intervient activement dans les domaines sociaux et économiques en vue
d'assurer des prestations aux citoyens) peut-elle agir de manière à favoriser l’égalité entre les
citoyens ? Notre problème sera donc de savoir comment les pouvoirs publics peuvent favoriser
l’égalité ? Nous verrons tout d’abord qu’il existe différentes conceptions de l’égalité et de la justice
sociale.
Ensuite, nous verrons que les services publics peuvent favoriser l’égalité en s’appuyant sur des
politiques de redistributions et de prestations sociales.
Mais aussi à travers la mise en place de
discriminations positives, et enfin nous verrons que les services collectifs et la fiscalité sont aussi des
moyens de lutter contre les inégalités.
Tout d’abord, l’articulation entre la notion d’égalité et de justice sociale est étroite.
Avant tout,
nous pouvons distinguer trois formes d’égalité.
En effet, nous pouvons séparer la notion d’égalité en
celle de l’égalité des droits, qui est une égalité juridique.
Elle correspond à une égalité devant la loi,
selon laquelle tous les individus doivent avoir, à la naissance, les mêmes droits et les mêmes
devoirs.
Elle est au fondement des systèmes démocratiques.
Il existe également l’égalité des positions
ou de situation, qui correspond à une égalité réelle entre les individus.
Étant donné que tous les
individus n'occupent pas les mêmes positions sociales, pour atteindre une égalité de situation, il faut
qu'il y ait une redistribution des ressources.
Des politiques de redistribution sont ainsi mises en place
afin de compenser les inégalités sociales.
Enfin, il existe l’égalité ou équité des chances qui suppose
que dans une société où les positions sont inégales, on peut souhaiter que la distribution de ces
positions ne se fasse pas de façon arbitraire, mais qu'elle se fasse sur la seule base des mérites
individuels.
Il faut donc que tous les individus aient les mêmes outils pour accéder aux positions
valorisées, sans que celles-ci soient réservées à certains individus parce qu'ils seraient issus d'un
certain milieu social.
L'idéal d'égalité des chances est donc en lien avec l'idéal méritocratique : l'accès à
des positions dominantes doit être lié au talent et à l'effort et non à des privilèges.
Lorsque les individus
ont les mêmes possibilités d'accéder à l'ensemble des positions sociales, l'inégalité de position peut
être considérée comme juste, et l'inégalité des ressources qui en découle peut-être considérée comme
équitable.
Ces égalités se complètent, mais on remarque également des tensions entre elles.
De cette
manière, les pouvoirs publics peuvent mettre en place des politiques de « « discrimination positive » qui
enfreignent une forme d’égalité pour en favoriser une autre.
Ces discriminations positives ont pour but
de rééquilibrer l’égalité entre les individus.
Bien souvent le processus d’instauration de nouveaux droits
à l’échelle d’un pays est lent et progressif.
C’est le cas de la France qui a vu s’est premiers droits
accordés en 1789 avec l’abolition des privilèges pour la noblesse mais l’instauration de nouveaux droits
est encore un débat actuel, en 2013 par exemple on instaurait le mariage pour tous.
Ensuite, de ces formes d’égalité, on discerne diverses approches de la justice sociale.
En effet,
de la même manière qu’il existe trois formes d’égalités, nous pouvons distinguer également 3 formes
de justice sociale.
Celles-ci diffèrent selon les valeurs que l’on fait primer sur les autres, ainsi, on
discerne d’abord la justice sociale « libertaire ».
Concept fondé par Friedrich A.
Hayek selon ce
principe : « Une société juste est une société libre ».
Cette vision de la justice sociale tolère les
inégalités des chances et des situations et s’oppose à une intervention redistributive de l’État.
Ainsi,
selon ce principe, les très hauts revenus des dirigeants d'entreprise sont « justes », car ils travaillent et
ont travaillé pour les obtenir.
On distingue ensuite la justice sociale « égalitaire ».
Fondée par Karl Marx
selon cette idéologie : « Une société juste est une société d’égaux ».
Il faudrait donc abolir l’exploitation
de l’homme par l’homme.
Cette conception implique une égalité réelle donc un changement de mode
de production (fin du capitalisme) vers une propriété collective des moyens de production qui partage
les richesses selon le principe : « De chacun selon ses capacités, à chacun selon ses besoins ».
C’est
l’idéologie véhiculée par le communisme.
Enfin l’idée d’une justice sociale utilitariste émerge, il s’agit
d’une conception de la justice sociale fondée par Jeremy Bentham.
Cette doctrine propose un modèle
de justice sociale où le choix le plus juste est celui qui maximise la somme des bonheurs individuels de
la société.
Les inégalités économiques et sociales sont donc acceptées par les utilitaristes Cependant,.
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