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Comment les mathématiques, qui sont pourtant un produit de la pensée indépendant de l'expérience, rendent-elles compte si excellemment de la réalité?

Publié le 12/07/2020

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« — Si l'on admet que l'activité rationnelle de l'homme trouve son origine (et son modèle) dans une transcendance dont dépend également la structure de la réalité, le problème est vite résolu: • c'est la solution platonicienne: les notions mathématiques des hommes sont l'écho d'un univers mathématique dont le Démiurge (Tintée) s'est lui-même inspiré pour élaborer le monde sensible. Dès lors, il y a nécessairement concordance entre la pensée mathématique et la réalité (on peut rappeler l'aspect pythagoricien d'une telle conception, et comment elle aboutit à élaborer une mystique des nombres et figures); • c'est aussi la solution de nombreux philosophes classiques (Descartes, Malebranche), pour lesquels c'est Dieu, créateur de l'univers, qui a aussi créé les vérités mathématiques. Une telle harmonie, ainsi «préétablie», suffit à expliquer l'application des mathématiques au réel. — De telles solutions deviennent difficiles à soutenir (même si l'on retrouve du ...»

« Comment les mathémat iqu es, qui son t pourtant un produit d e l a pensée in dépe ndant de l'expérience, renden t-elles compte si e xc ell emment de la réali té? Introduction 1 La question de l'accord des mathématiques et de la réalité, ou de l'application des mathématiques à la réalité, est des plus classiques.

EIIe n'est cependant pertinente que si l'on montre d'abord que mathématiques et réalité n'ont initialement rien de commun.

I.

Caractère a priori des mathématiques - Il n'� a de mathématiques authentiques qu'à partir du moment où a lieu une rupture complète avec l'expérience et toute forme d'empirisme: • ainsi, la géo-métrie (mesure du sol) trouve peut-être une origine lointaine ou balbutiante dans les pratiques des arpenteurs ég�KTA5IR mais, comme l'a rappelé Kant, elle n'existe à l'état pur qu'à partir du moment où ses 1 concepts ne contiennent rien de plus que ce qu'implique leur définition par 'la seule raison (a priori), indépendamment de toute référence à quoi que ce soit de sensible. - Ce ne peut donc être en raison d'une origine lointainement empirique que les mathématiques auraient la possibilité de retrouver le réel en fin de parcours. - D'a{!tant moins qu'au cours de leur histoire, elles élaborent des théories qui n'ont plus rien de commun avec notre expérience possible: • les espaces non euclidiens ne correspondent pas à celui de notre perception, qui est plutôt de t�K5 euclidien. II.

Solutions classiques - Si l'on admet que l'activité rationneIIe de l'homme trouve son origine (et son modèle) dans une transcendance dont dépend également la structure de la réalité, le problème est vite résolu: • c'est la solution platonicienne: les notions mathématiques des hommes sont l'écho d'un univers mathématique dont le Démiurge (Timée) s'est lui­ même inspiré pour élaborer le monde sensible.

Dès lors, il �k.

nécessai­ rement concordance entre la pensée mathématique et la réalité (on peut rappeler l'aspect p�T?.>JNA2A5I d'une telle conception, et comment elle aboutit à élaborer une m�RTALX5 des nombres et figures); • c'est aussi la solution de nombreux philosophes classiques (Descartes, Malebranche), pour lesquels c'est Dieu, créateur de l'univers, qui a aussi créé les vérités mathématiques.

Une telle harmonie, ainsi «préétablie», suffit à expliquer l'application des mathématiques au réel. - De telles solutions deviennent difficiles à soutenir (même si l'on retrouve du. »

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