Comment la société française évolue-t-elle de 1848 à 1870 ?

« Comment la société française évolue-t-elle de 1848 à 1870 ? De 1848 à 1870, la société française connaît de grands bouleversements économiques et sociaux.

Il apparaît de nombreuses crises accompagnées de revendications sociales ainsi qu’une forte industrialisation au sein d’une population en majorité rurale.

Les villes se sont modernisées et creusent un fossé encore plus grand entre les classes sociales où la question ouvrière est forte.

La société française est divisée et opposent les ouvriers pauvres et forts de revendications aux bourgeois qui eux, construisent des fortunes en investissant dans la modernisation économique du pays : cette période de la Proclamation de la République en 1848 à la chute du Second Empire de Napoléon III en 1870, est une période de grands changements dans la société française. L’année 1848 est marquée par de nombreuses crises.

La France rurale subit une crise agricole qui provoque l’augmentation des prix, la mécanisation entraîne une augmentation du chômage et une surproduction cause une crise industrielle importante.

La société française rencontre alors une modification au sein même de son paysage face à l’industrialisation.

De gros sites industriels se développent, dans lesquels apparait une nouvelle classe sociale nommée « ouvriers », qui ont des conditions de vie et de travail qui inquiètent et divisent la classe politique de l'État.

Durant cette période, la question sociale est primordiale. Tout d’abord, sous le second Empire, on observe une société française essentiellement rurale représentant près de 70% des Français en 1866.

Les campagnes qui occupent la majorité du territoire national, se modernisent lentement et font face à l'exode des travailleurs agricoles qui se dirigent vers les villes qui offrent davantage d'emplois dans l'industrie.

Au sein même de la population rurale, les inégalités sociales sont importantes. Ce sont les campagnes qui participent majoritairement à la croissance du pays et Napoléon III en est conscient : Il met en place une politique impériale souhaitant améliorer le sort des paysans.

Ainsi, la production agricole augmente entre 1850 et 1870.

Napoléon III s’inspire de la Doctrine de Saint-Simon, étant persuadé que seul le progrès technique peut faire aboutir son projet : L'amélioration et l’essor du réseau ferré et routier permet de favoriser l’ouverture des campagnes et simplifie les échanges et le transport des produits agricoles vers les villes.

Les relations entre la ville et la campagne se renforcent. Les modes urbaines se diffusent dans les milieux ruraux.

Des progrès et innovations dans l'agriculture apparaissent et sont accompagnés d'une hausse du salaire des ouvriers agricoles entre 1848 et 1870. Néanmoins, la modernisation de la France rurale est lente et inégale car il y a un manque d’investissement de la part des hommes d'affaires : les campagnes ont des difficultés à se moderniser et à nourrir leur population.

La mécanisation du travail agricole reste faible (les premières machines à battre apparaissent en 1866 avec les premières moissonneuses).

Le travail agricole s’effectue souvent avec des outils rudimentaires et les journées de travail sont longues.

Les conditions de vie modestes des agriculteurs créent le départ de la population des campagnes vers les villes : c’est l’exode rurale. Ces ouvriers agricoles recherchent de meilleures conditions de vie, un salaire régulier et vont travailler dans des sites industriels ou de grands chantiers urbains. A l’opposé, se détache une population bourgeoise, moteur de la croissance économique et du monde des affaires.

Cette catégorie sociale est proche de Napoléon III et du libéralisme dont ils sont convaincus des bienfaits pour la société.

La bourgeoisie d’affaires comprend des banquiers comme les Frères Pereire à la tête d’un véritable empire économique, la famille Rotthschild, ou des propriétaires d’usines comme Eugène Schneider. Ces personnes investissent leur fortune dans l’immobilier et les domaines agricoles.

Ils sont des hommes d’affaires novateurs et exercent de hautes responsabilités comme les frères Pereire qui jouent un rôle capital dans l’essor économique et industriel du Second Empire en révolutionnant le crédit avec la création du Crédit Mobilier entre autres.

Eugène Schneider, propriétaire d’une ancienne fonderie royale du Creusot, devient Régent de la Banque de France puis député, ministre et président du Corps législatif en 1867.

On assiste à un véritable âge d’or de la bourgeoisie. Les ouvriers quant à eux sont très nombreux et leur nombre augmente considérablement sous le Second Empire.

Certains travaillent dans des manufactures et chacun d’entre eux possède un livret ouvrier qui est un document officiel et un moyen de contrôle administratif des ouvriers délivré par les autorités.

L’objectif de ce livret est de contrôler les déplacements ouvriers, obliger les ouvriers à respecter leurs contrats de travail et honorer leurs dettes, comptabiliser le nombre d’ouvriers par professions et régions… Le patron encadre le travail des ouvriers dans les usines et même sa vie privée. Des enquêtes sociales comme celles de Frédéric Le Play révèlent que les conditions de travail des. »