COMMENT EXPLIQUER LES CRISES FINANCIERES ET REGULER LE SYSTEME FINANCIER
Publié le 09/06/2024
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COMMENT EXPLIQUER LES CRISES
FINANCIERES ET REGULER LE SYSTEME
FINANCIER
1.
NOTIONS IMPORTANTES
-
Canaux de transmission : canaux parles quels se transmettent les crises financières à l’économie réelle.
La contraction du crédit constitue un canal de transmissions des crises financières à l’économie réelle
-
Collatéral : Le collatéral est un actif que l’agent économique apporte en garantie lorsqu’il fait une
demande de crédit.
En cas de non-remboursement, la banque peut se rembourser grâce à ce collatéral.
-
Comportements mimétiques : (ou moutonniers), situations où les spéculateurs agissent comme les
autres spéculateurs poursuivre la tendance.
Les comportements mimétiques favorisent les prophéties
auto-réalisatrices.
-
Crise financière : Moment critique au cours duquel les cours des actifs financiers chutent brutalement
sur les marchés financiers.
-
Economie réelle : par opposition au système bancaire et financier, désigne la partie de l’économie qui
concerne les variables réelles : production, consommation, emploi, etc.
-
Effet de richesse : impact+ou–sur la valeur du patrimoine d’un agent (sa richesse) des variations des
cours des actifs qui composent ce patrimoine
-
Krach boursier : baisse brutale des prix des actions après une vague de ventes massives.
Marque
l’éclatement d’une bulle spéculative
-
Panique bancaire (bank run) : quand les clients d’une banque craignent de perdre leur épargne,
retirent tous leurs dépôts, mettant les banques en difficulté.
C’est un exemple de prophétie auto
réalisatrice.
-
Prophétie autoréalisatrice : cas où une croyance entraîne des réactions qui rendent vraie cette croyance
: croire à la hausse des cours pousse à acheter ce qui fait augmenter les cours
-
Shadow banking (secteur bancaire parallèle) : Ensemble d’institutions financières (fonds spéculatifs,
banque d’investissement, etc.) non bancaires qui réalisent des opérations de marché risquée tout en
empruntant des fonds aux banques, sans être soumises à la réglementation bancaire
-
Spéculation : opération consistant à profiter (par une plus-value) de la bonne anticipation d’un prix.
Le
spéculateur va acheter s’il anticipe que le prix va augmenter dans le futur et revendre avant la baisse du
prix
-
Régulation financière : ensemble des réglementations créées par les pouvoirs publics pour superviser
les banques, mais aussi limiter le risque de chocs systémiques (ratios de solvabilité, supervision par la
BCS, etc.)
-
Vente forcée : Situation où un agent est contraint de vendre un actif, par exemple pour payer ses
créanciers ou rembourser ses dettes.
Qu’est ce qu’un système financier ?
Le système financier est un ensemble d’institutions (acteurs et marchés financiers) mondialisés qui échangent
des fonds et qui permettent aux agents ayant un besoin de financement de se procurer les ressources
nécessaires à la mise en œuvre de leurs projets sans attendre d’avoir accumulé une épargne préalable
suffisante.
Ces marchés ont une certaine utilité :
- ils incitent les agents économiques à placer leur épargne du fait de la multiplication des opportunités de
placement : actions, obligations…
- ils permettent aux entreprises de trouver des sources de financement multiples en émettant des actions, des
obligations…
Néanmoins, ils sont des sources récurrentes de déstabilisation de l’économie mondiale et des économies
nationales via de terribles crises financières dont les dates ont marqué les mémoires collectives : le « jeudi
noir » du 24 octobre 1929, la faillite de Lehman Brother le 15 septembre 2008… Les effets délétères sur
l’économie réelle – chômage, déflation/inflation, dépression économique – poussent de nos jours les acteurs
financiers et politiques à chercher à instaurer une plus grande et efficace régulation de ce système financier.
2.
UN SYSTEME FINANCIER INSTABLE
➢ Le rôle du système financier
Les sources de financement diffèrent en fonction des agents économiques.
Les ménages se financent par les
revenus du travail, et pour certains du capital.
De manière globale, les ménages sont en capacité de
financement : ils dépensent moins que ce qu’ils gagnent.
Les entreprises se financent par leurs recettes, c’està-dire le produit des ventes de leur production.
Quant aux administrations, elles se financent par les
prestations obligatoires, autrement dit l’ensemble des impôts et des taxes.
Entreprises et administrations sont,
globalement, en besoin de financement : elles dépensent plus que ce qu’elles gagnent.
Le système financier doit en théorie permettre un fonctionnement optimal de l'économie : grâce aux banques
et aux marchés financiers, l'épargne des agents en capacité de financement permet de financer l'activité de
ceux qui sont en besoin de financement.
Lorsque les agents économiques veulent financer leurs projets, plusieurs circuits de financement s’offrent à
eux.
Ils peuvent opter pour l’autofinancement, qui est un financement interne.
Les agents peuvent aussi
recourir au financement externe.
Ils ont alors deux possibilités : faire appel aux banques (on parle alors de
financement indirect ou intermédié) ou aller chercher les fonds nécessaires sur le marché des capitaux (on
parle alors de financement direct ou désintermédié).
Le marché financier est le marché des capitaux à long terme.
Il est constitué de deux compartiments : le marché
primaire, sur lequel les agents à besoin de financement émettent des titres, et le marché secondaire sur lequel
se négocient les titres déjà émis.
Le marché secondaire ne contribue pas directement au financement des
agents qui ont émis les titres, mais il est le complément indispensable du marché primaire puisqu’il permet
aux apporteurs de capitaux de revendre facilement les titres achetés antérieurement, leur conférant ainsi de
la liquidité.
Deux titres financiers s’échangent alors entre les deux types d’agents :
- des actions, soit des parts du capital des entreprises qu’elles vendent au prix du marché contre le versement
de dividendes aux propriétaires des actions,
- des obligations (bons du Trésor pour les Etats) qui sont des emprunts directs sur le marché contre le
versement d’intérêts.
2
➢ Les crises financières de 1929 et 2008
1.
La crise de 1929
Au début des années 1920, les Etats-Unis connaissent une phase de croissance économique rapide, alimentée
par le développement du fordisme et ses gains de productivité, ainsi que par le développement du crédit à la
consommation.
Ce dynamisme économique fait monter les cours boursiers.
La spéculation se développe : de
nombreux acteurs (qu’ils soient financiers ou de simples petits porteurs) achètent des actions en souscrivant
des emprunts, et remboursent ces emprunts grâce à la plus-value réalisée en revendant leurs actions.
La phase
haussière du cycle boursier génère des comportements mimétiques source de prophéties
autoréalisatrices : si l’opinion majoritaire est que les cours vont continuer de monter, tout le monde achète
des actions, ce qui fait monter les cours ! Mais on assiste alors à une déconnexion entre les cours boursiers et
la situation économique sous-jacente (un ralentissement / récession économique survient en 1927) : une bulle
financière s’est formée.
Cette dernière éclate en octobre 1929.
Des rumeurs selon lesquelles des gros porteurs vendent leurs titres
pour prendre leurs gains génèrent un vent de panique : les comportements mimétiques et les prophéties autoréalisatrice entrent une nouvelle fois à l’œuvre, mais cette fois-ci concourent à la chute des prix des actions.
Tous ceux qui avaient emprunté pour acheter des actions voient leur prix baisser, et sont contraints de
procéder à des ventes forcées, qui accélèrent la chute des cours.
De 1929 à 1933, l’indice Dow Jones perd 80%
de sa valeur, la production industrielle américaine a baissé de moitié et le taux de chômage est passé de 3% à
25% de la population active.
C’est la « Grande Dépression », qui se propagera à l’ensemble des pays
industrialisés.
Rappel définition : une bulle spéculative dégaine la hausse cumulative du prix d’un actif, nourrie par des
comportements de spéculation c’est-à-dire à la recherche d’une plus-value
3
2.
La crise de 2008
Au début des années 2000, les Etats-Unis connaissent une période de croissance rapide.
Les technologies
numériques semblent enfin produire leurs effets, et le crédit est abondant et peu coûteux dans un contexte ou
la banque centrale a baissé ses taux directeurs.
C’est dans ce contexte que se développent notamment les
crédits subprimes, jugés peu risqués car, en cas de problème de remboursement d’un emprunteur, il suffit de
saisir sa maison et de la vendre, dans un contexte où les prix de l’immobilier sont en hausse depuis plus de 15
ans.
Mais on assiste en réalité à la formation d’une bulle immobilière.
La hausse des prix génère des
comportements mimétiques (et donc des prophéties auto-réalisatrices) et du surendettement.
Mais à partir
de 2005-2007, les taux d’intérêt remontent, les échéances des crédits immobiliers (à taux variables aux ÉtatsUnis) deviennent trop élevées pour une partie des emprunteurs.
Les taux de non-remboursement explosent,
ce qui aboutit à des saisies immobilières en chaîne.
Problème : il n’y a plus d’acheteurs, et les banques qui ont
saisi les biens immobiliers procèdent à des ventes forcées qui font baisser les prix du collatéral (le bien
immobilier en gage du prêt), accentuant la crise immobilière, qui va se transformer en crise financière et en
crise économique.
Définitions :
Subprimes = crédit risqué car accordé à un emprunteur dont la solvabilité (capacité à rembourser) est fragile,
par opposition à un crédit « prime », de premier choix, accordé à des agents économiques dont la solvabilité
est plus assurée.
Un collatéral....
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