Comme Montaigne, Voltaire est un "être ondoyant et divers". Il écrivait au Comte d'Argental (26 octobre 1739) « Je suis flexible comme une anguille, vif comme un lézard et travaillant (sic) comme un écureuil »
Publié le 21/12/2021
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Ci-dessous un extrait traitant le sujet : Comme Montaigne, Voltaire est un "être ondoyant et divers". Il écrivait au Comte d'Argental (26 octobre 1739) « Je suis flexible comme une anguille, vif comme un lézard et travaillant (sic) comme un écureuil ». Ce document contient 1078 mots soit 3 pages. Pour le télécharger en entier, envoyez-nous un de vos documents grâce à notre système gratuit d’échange de ressources numériques. Cette aide totalement rédigée en format PDF sera utile aux lycéens ou étudiants ayant un devoir à réaliser ou une leçon à approfondir en: Français / Littérature.
«
Introduction :
a) Comme Montaigne, Voltaire est un "être ondoyant et divers".
Il écrivait au Comte
d'Argental (26 octobre 1739) « Je suis flexible comme
une anguille, vif comme un lézard et travaillant (sic) comme un écureuil ».
b) D'où difficulté de donner de sa personne un portrait définitif.
c) Quelques traits essentiels apparaissent cependant.
Physiquement :
Nous avons de lui quatre portraits : à 24 ans, celui de Largillière; à 42 ans, celui de OLa
Tour; dans sa vieillesse, un buste de Houdon et une statue de Pigalle.
Un front haut, des
yeux vifs, des lèvres minces, un visage de plus en plus maigre (voir sa Lettre à Mme
Necker de 1770).
Son allure est chétive, sa constitution en apparence maligne (il saura tirer parti de ces
apparences, soit pour apitoyer ses prétendus persécuteurs, soit pour inspirer confiance à
ceux à qui il prête de l'argent remboursable en rentes sur la vie).
En fait c'est un travailleur acharné, qui a tué ses secrétaires à la besogne (Wagnières) et
qui a combattu toute sa vie, multipliant son activité dans tous les domaines.
Moralement :
Ses adversaires lui ont prêté tous les défauts : l'amour de l'argent, la vanité, la
poltronnerie, l'égoïsme hypocrite, l'esprit vindicatif et rancunier qui ne pardonne rien à
ses ennemis qui ont été innombrables (Jean-Baptiste Rousseau — le mathématicien
Maupertuis — Desfontaines — Trublet — Jean-Jacques Rousseau — Lefranc de
Pompignan — Fréron surtout).
Il les a attaqués sans relâche dans des pamphlets, des
satires, des épigrammes en particulier où son esprit triomphe.
En fait Voltaire a eu une sensibilité réelle.
Ce n;est pas un senti-mental {voir sa liaison
avec la marquise de Châtelet de 1734 à 1749), mais il a eu beaucoup d'amis (d'Argenson
— le ménage d'Argental qu'il appelait « Mes anges », Cide ville, Damilaville, Thieriot).
Il
leur a été dévoué aux dépens même de ses deniers, et, s'il a aimé l'argent, c'était pour
assurer sans doute son confort (il aimait le luxe, signe de progrès et gage de civilisation)
mais aussi pour assurer son indépendance et garder son franc parler.
Il s'est tenu sur ses
gardes, mais il a connu la Bastille (deux fois).
Intellectuellement :
Voltaire a des défauts évidents : il a des partis pris (voir ses ouvrages historiques); il a
voulu combattre le fanatisme et l'ignorance mais il est lui-même intolérant.
Superficiel, il
passe souvent à côté des vrais problèmes, soucieux seulement de faire rire aux dépens
de ses adversaires.
Ce parti pris de rire de tout, même des choses les plus sérieuses
qu'on appelle le « Voltairianisme » lui enlève souvent la profondeur et il le reconnaît lui-
même de bon coeur : « Je suis comme les petits ruisseaux; ils sont transparents parce
qu'ils sont peu profonds » (Correspondance, 1737).
Il a peu de souffle poétique, faute
d'imagination puissante, d'où l'échec de son poème épique La Henriade.
Son goût un peu
étroit lui interdit d'admirer tout ce qui est différent du classicisme.
Mais il a aussi des qualités éminentes : la curiosité, la finesse, l'attachement à la liberté
sous toutes ses formes, sinon l'amour du peuple qu'il appelle la « canaille », du moins le
désir d'améliorer la condition humaine, la foi dans le progrès et la civilisation, une
intelligence lumineuse qui met partout la clarté et la vie, surtout toutes les formes de
l'esprit.
Conclusion :
Ce n'est ni un mystique, ni un lyrique, mais il a été le prestigieux porte-parole de toute.
»
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